2.4. Analyse et typologie des documents à numériser
Ce paragraphe analyse les types de documents[1] que l'on peut rencontrer en vue de la numérisation[2].
A chacun de ces documents correspond un procédé physique de numérisation et un mode colorimétrique apte à traduire ses caractéristiques.
Pour déterminer ces procédés, il convient de faire une analyse générale de l'aspect du document et de déterminer sa catégorie ou typologie.
2.4.1. Analyse du document
La forme du document à numériser doit être analysée avant toute numérisation :
son format (sa taille) déterminera le type de numériseur à utiliser,
le nombre de pages déterminera l’automatisation du procédé,
son aspect déterminera le mode colorimétrique à utiliser qui permettra de traduire ses caractéristiques.
2.4.2. Nature des documents déterminant la colorimétrie
Du point de vue de la numérisation et, par conséquent , de la colorimétrie à utiliser, la typologie des documents se décline en grandes familles:
manuscrits[3] en feuilles détachées, registres,
textes imprimés, dupliqués ou dactylographiés,
gravures au trait, illustrations au trait, dites "estampes" dans le monde des archives,
simili gravures des ouvrages imprimés,
héliogravures, cartes postales en photoypie
lithographies et chromolithographies, affiches
photographies, cartes postales photographiques
diapositives, négatifs sur films ou plaques, microformes
dessins originaux et peintures,
plans et dessins techniques,
documents imprimés rassemblant du texte, des gravures, et des similigravures, voire des lithographies ou chromolithographies.
Les manuscrits et textes imprimés sont relativement faciles à numériser, quel que soit le rendu que l’on ait choisi pour les restituer (trait, niveau de gris ou couleur).
On s’apercevra par la pratique que les fonds iconographiques (photos, négatifs, diapositives, plaques de verre, peintures, chromolithographies, héliographies, cartes postales, affiches, plans en couleurs,..) sont aussi relativement aisés à numériser, car ils font appel à des modes en demi-tons, faciles à retoucher et à adapter à l’usage à l’aide des logiciels de retouche photo. Les difficultés apparaissent dès lors que l'on a affaire à des imprimés. Les pages des ouvrages et catalogues contiennent souvent des typologies mélangées (texte, gravures au trait, photos en couleur ou niveau de gris); l'idéal consisterait à numériser chaque page dans le mode qui lui convient le mieux, puis d'assembler ces sous-fichiers en un seul pour reconstituer le document intégral. Mais ceci est fastidieux pour la reproduction d'une reproduction ! Les progrès des numériseurs, et surtout des moyens de transmission des fichiers lourds ont permis de procéder systématiquement dans le mode le plus favorable à la reproduction des images. Les artifices de compression et détramage font le reste pour obtenir un fichier portable et agréable à lire à l'écran
Les difficultés apparaissent dès lors que l’on a affaire à des procédés de reproduction imprimés comme la gravure au trait, la simili gravure et autres procédés photomécaniques d'imprimerie pour lesquels la réussite se décide lors de l'opération de numérisation. Les spécificités relatives à ce traitement nécessitent de la pratique et de la circonspection. Les retouches ultérieures sont malaisées, voire impossibles.
Enfin les plans au trait sont assez faciles à traiter, car les systèmes de numérisation bitonale utilisés actuellement dans l’architecture et l’industrie sont parfaitement adaptés. Le principal problème que l’on risque de rencontrer est celui de leur format, lorsqu'il dépasse la largeur de passage du numériseur, car les normes définissant les formats de plans ont été vraiment appliquées à partir des années 50. Mais attention, les beaux jours sont comptés, avec l'apparition du dessin assisté par ordinateur, l'utilité de numériser un plan disparaît et les numériseurs à plans disparaîtront aussi du marché dans un délai plus ou moins court...