3.1.1. Droit à l'information, droit à la protection : notions contradictoires mais complémentaires
Les relations entre la nécessaire transparence de l'administration, exigence très forte des sociétés contemporaines, et l'indispensable secret - qui protège les intérêts individuels et collectifs - ont fait l'objet, dans les deux dernières années, d'une très abondante littérature.
Dans les sociétés démocratiques où la souveraineté émane du peuple et où celui-ci accède désormais à un niveau d'instruction de plus en plus élevé, il est apparu comme une exigence fondamentale qu'il puisse exercer en toute liberté son "droit à l'information" et contrôler ainsi l'action des dirigeants qu'il a élus.
Mais cette exigence de droit à l'information trouve ses limites dans le droit à la protection que peut revendiquer ce même citoyen envers certaines données, soit parce qu'elles le concernent directement, soit parce leur divulgation porterait atteinte aux intérêts supérieurs du pays qui, parce qu'il en est le citoyen, sont aussi les siens.
Ainsi, le croisement de ces deux notions conduit à la recherche de solutions d'équilibre, variables suivant les pays et évolutives dans le temps, qui conduisent l'archiviste à œuvrer, en matière de communication, entre le droit à l'information et la protection des informations réservées.
(Gilbert Coutaz, directeur des archives cantonales vaudoises, Lausanne)