2.1. L'Antiquité proche orientale et gréco-romaine
Dans l'Antiquité, plusieurs civilisations nous ont laissé des archives de façon inégale, ce qui ne correspond pas forcément à leur importance historique. Les plus anciennes sont les plus abondantes.
2.1.1. Proche-Orient
C’est au Proche-Orient, où l’écriture est apparue, que l’on trouve les plus anciennes archives :
en Phénicie (Liban),
en Mésopotamie (approximativement l’Irak actuel),
en Syrie.
![]() Tablette d'argile - Ecriture cunéiforme - Pièce comptable (2000 ans Av JC). | Les fouilles archéologiques de différents sites ont révélé les plus anciennes écritures (cunéiforme) et les plus anciens documents sur des tablettes d’argiles cuites (4 000 ans avant Jésus Christ). D’autres civilisations qui à la même époque utilisaient surtout des tablettes de bois, par exemple les Hittites, ne nous ont pratiquement rien transmis, le bois ayant disparu. |
![]() Salle du Nord Ouest de Nimrud - Salle d'archives avec socle de rayonnages, coffres et casiers en brique pour les tablettes. | À l’occasion de fouilles dans des palais, on a découvert des salles d’archives, dotées de rayonnages sur lesquels on rangeait des paniers ou des boîtes étiquetées qui contenaient des tablettes relatives aux mêmes affaires : une grande variété de documents, correspondances, comptes, reçus, actes de toutes sortes soigneusement classés et inventoriés, toujours sur tablettes d'argile. Les autres supports utilisés : tablettes de bois, rouleaux de papyrus etc. ont disparu. Au total, des organisations des documents très poussées qui nous ont laissé des archives assez complètes grâce à la stabilité du support, la terre cuite. |
2.1.2. Egypte
![]() Bas relief et plan représentant le bureau du Vizir. | En Égypte, un peu plus tard, l'écriture se faisait sur des tablettes de bois, sur les murs des temples... mais surtout sur papyrus. Le papyrus est un support d'écriture fabriqué avec du roseau, donc assez fragile. |
![]() Tablettes de bois - Egypte - Ecriture hiératique (Basse époque ?). | La conservation des documents sur papyrus qui nous sont parvenus est le fait de circonstances particulières : on les a retrouvés dans des tombes et souvent dans des jarres de terre enfouies dans le sable, à l'abri de l'humidité et des insectes (manuscrits de la Mer Morte, 1er siècle après Jésus Christ), etc. |
![]() Papyrus déterioré - Papyrus mérovingien (VIIe siècle). CHAN.fr | Papyrus détérioré - Papyrus mérovingien (VIIe siècle). CHAN.fr Mais les archives sur papyrus qui étaient conservées dans les temples, les bureaux ou chez les particuliers ont disparu avec eux. |
2.1.3. Grèce et Rome
En Grèce ou à Rome, où le climat n’était pas favorable à la conservation des documents sur tablettes de bois ou papyrus, il ne nous est rien parvenu directement, à deux exceptions près :
les inscriptions sur la pierre des monuments, sur la brique, sur quelques peintures dans les ruines de Pompéi,
indirectement, les papyri de l’Egypte romaine.
Pourtant, nous savons par des allusions dans des textes qui nous sont parvenus, que ces archives étaient très abondantes et bien organisées, conservées dans les temples en Grèce et à Rome, puis dans des bâtiments spéciaux.
Exemple :
On peut voir de nos jours :
à Athènes dans l’agora, les ruines du bâtiment des archives (le Mètrôon),


à Rome, outre un certain nombre de temples du forum, il y avait le Tabularium, construit pour conserver et mettre à la disposition des citoyens les archives administratives (tablettes) de la République. C'était un édifice considérable.
