9.5. Lithographies et Chromolithographies
La lithographie inventée par Aloys Senefelder au début du XIXe siècle est l'impression à partir d'une pierre de calcaire extrêmement fine, sur laquelle le dessin a été directement exécuté avec un crayon gras. Il suffit ensuite de mouiller la pierre pour différencier les zones qui attirent ou repoussent l'encre. Ce principe est repris dans la plaque offset où la pierre est remplacée par de la gélatine.
La chromolithographie a été mise au point par le mulhousien Godefroy Engelmann en 1836. Le mérite d'Engelmann sur ses nombreux concurrents est d'avoir mis au point une méthode à la fois théorique : l'emploi des trois couleurs primaires, le cyan (bleu), le jaune et le magenta (rouge), auxquelles on ajoute le noir, pour obtenir toutes les teintes et les nuances possibles, et une indexation précise des couleurs sur les machines d'impression.
Les chromolithographies sont connues de nos jours sous le nom de « chromos ». l'image est composée de points ronds juxtaposés, il y a parfois plus de teintes employées que dans le système CMJN.
Comment numériser ces originaux ?
Les lithographies peuvent présenter des zones d'encre parfaitement noire, en pointillés créés par le grain de collophane appliqué sur la pierre pour donner du grain à l'illustration. La numérisation en couleurs, en 300 dpi constitue une solution standard, qui inclut l'image et le papier. Mais pour la reproduction en ouvrage ou l'élimination des rousseurs, on peut opter pour une numérisation à 1200 dpi et une bitonalisation en suivant le processus utilisé pour les gravures.
Les chromolithographies sont à numériser en couleurs RVB, mais on s'aperçoit que certaines chromolithos utilisent des encres tellement vives qu'il n'est pas possible de les reproduire sans qu'un affadissement apparaisse au premier coup d'oeil. Cela est dû au fait que ces encres peuvent échapper au spectre RVB (spectre incident), vu qu'il est à l'opposé du spectre CMJN (couleurs complémentaires). Les encres actuelles sont beaucoup plus ternes.
Détail d'une chromolithographie de Engelmann, le chemin de fer de Mulhouse à Thann, 1839, collection SIM, cabinet des estampes de la bibliothèque municipale de Mulhouse.
Observer l'arrangement en foisonnement de points de couleur, il n'y a pas de trame régulière. Un principe analogue existe pour les imprimantes à jet d'encre.