Module 14, section 5 : Des lieux de rencontre, les associations professionnelles

6.5. Didier Grange (Association des Archivistes suisses)

Je me suis engagé dans les associations dès le début de mon parcours professionnel il y a une quinzaine d'années par conviction et par goût. Poussé par la curiosité et l'envie de connaître d'autres pratiques et réflexions que celles auxquelles j'étais confrontées, je n'ai pas limité ma participation au niveau local ou national mais j'ai souhaité élargir le cercle en participant tant bien que mal aux activités de certaines associations hors de mon pays ainsi qu'à celles du Conseil International des Archives.

Au-delà du fait que ce choix ait été en partie dicté par la situation de l'archivistique en Suisse -où les professionnels sont peu nombreux, la formation encore souvent acquise sur le tas, les traditions et pratiques différentes selon les régions linguistiques-, il m'a toujours paru essentiel de contribuer à l'élan général, en faisant valoir la solidarité, le partage et l'échange dans notre communauté professionnelle.

Lieu de débat, de formation mais également parfois de dissensions, l'association constitue un observatoire privilégié de la profession. On y mesure les avancées, les orientations, le questionnement et les doutes d'un grand nombre de collègues qui partagent notre intérêt et nos préoccupations.

Pour une profession qui doit souvent faire sa place, qui voit ses compétences et ses frontières évoluer, le phénomène associatif joue un rôle essentiel. Creuset de la relève, moteur du changement, "gardienne" de la tradition, l'association repose sur l'engagement inconditionnel de ses membres. Elle n'est en effet que ce que ses membres en font ; elle dépend totalement de leur bonne volonté, de leur obstination à faire évoluer les choses. Ainsi est-il normal de profiter de l'expérience -positive ou négative- des autres, mais aussi, dans un juste retour de balancier, de contribuer soi-même aux projets, aux travaux et réflexions.

Au-delà de ces considérations, demeure un élément auquel je suis personnellement très sensible: au fil des ans, bon nombre de collègues d'ici et d'ailleurs, membres d'associations professionnelles, sont devenus des amis avec lesquels les échanges ont dépassé le strict cadre archivistique. N'est-ce pas là l'une des facettes les plus attachantes de la profession et du phénomène associatif ?

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