2.2. Résolution

Le nombre de pixels contenu dans cette grille, pour une dimension physique de l’original, va déterminer la résolution (appelée aussi définition) de l’image. Cette résolution est issue des pratiques de l’imprimerie, en pixels par pouce : ppp ou en anglais dpi pour Dot Per Inch.

Plus il y aura de pixels par pouce :

  • plus la finesse de la reproduction sera élevée

  • plus on verra les détails

  • mais aussi plus le fichier sera lourd.

Lorsque l'on double la résolution, la taille du fichier en pixels (ouvert dans une application) est multipliée par 4.

Résolutions des images en tons continus:

Aspects des résolutions 72, 150, 300 dpi pour un document à tons continus (agrandissement 4x).

Les résolutions en tons continus proposées ci-dessus sont caractéristiques des usages les plus courants: 72 dpi pour la diffusion en ligne (Web) , 150dpi pour l'impression domestique, et 300dpi pour la conservation et la restitution à l'échelle originale. Les mêmes résolutions s'appliquent aux documents en niveaux de gris.

Résolution des images bitonales (au trait)

Aspects des résolutions 150, 300, 600 dpi pour un document bitonal ( agrandissement 4x).

L'image bitonale de par sa nature brutale (noir ou blanc) va mettre en valeur les contours des contrastes et en basse résolution va produire des effets très crénelés nuisibles à la la reconnaissance des caractères et désagréables pour le lecteur. On pratiquera donc la bitonalisation dans des résolutions plus élevées que pour les tons continus.

La résolution 150 dpi analogue à celle d'un télécopieur, demeure lisible pour les textes dactylographiés ou imprimés. Pour les textes manuscrits, elle peut être insuffisante

Les résolutions en mode bitonal proposées ci-dessus sont caractéristiques des usages les plus courants: 150 dpi à 200dpi pour diffusion en ligne et documents commerciaux, 300 dpi pour l'impression domestique et 600dpi pour l'impression laser des les dessins, des gravures... L'imprimerie utilise systématiquement des résolutions plus élevées: 1200 ou 2400dpi, pour s'aligner sur la finesse des presses offset.

Choix de la résolution :

Les solutions de numérisation décrites dans ce cours sont basées sur la reproduction à l’échelle 1 des documents numérisés, ce qui est à la base du travail archivistique : restituer le document dans son intégrité, y compris le format. On verra qu'il y a une exception : les négatifs photographiques qui devront être reproduits avec un agrandissement.

C’est principalement le choix de la résolution du fichier numérique qui va déterminer sa qualité intrinsèque. Il est recommandé de numériser le document physique dans la plus grande des résolutions adaptée aux plus exigeant des usages que l'on en fera (par exemple celle de l'impression).

Par ailleurs, pour les fonds d'archives publiques, il faudra se conformer aux cahiers des charges standardisés, comme ceux préconisés par la Direction des Archives de France. Des liens contenus à la fin de ce cours au chapitre « Solutions de numérisation en tableaux ».

Génération de fichiers en résolution réduite

Pour la diffusion vers des réseaux publics et supports éducatifs, il suffira ensuite de générer des fichiers en plus basse résolution en utilisant les commandes de ré-échantillonnage des logiciels de traitement d'image.

Les documents multi-pages en fichier PDF peuvent aussi être sous-échantillonnés en pratiquant une nouvelle impression PDF du document élaboré en haute définition. Il faudra choisir une plus basse résolution dans le réglage «compression» de l’imprimante PDF en activant l’option «sous-échantillonnage».

Il existe des moyens de calcul des résolutions optimales en fonction de la finesse du trait pour la reproduction des gravures sur bois (estampes).

ComplémentRésolutions et droits

La diffusion en ligne de fichiers image à haute résolution pose des problèmes de droits d'auteur des oeuvres. Si la résolution et la qualité sont élevées, des éditeurs peu scrupuleux pourraient utiliser le document pour l'éditer avec des profits commerciaux, et ceci complètement à l'insu du centre d'archives. C'est pourquoi pour les iconographies modernes, comme les cartes postales, les affiches (surtout les affiches protégées par l'ADAGP), les photographies de personnalités...il faudra choisir des résolutions basses et surtout un nombre de pixels limité à 1000 sur le plus grand côté de l'image pour prévenir de ce piratage.

Cependant, l'archiviste n'appliquera pas forcément cette méthode aux documents très anciens appartenant à des collections publiques, qui ne présentent pas forcément autant d'enjeux médiatiques.