11.1. Inventaire des typologies de documents
Les tableaux ci-dessous sont basés sur un inventaire typologique dressé dans un centre d’archives historiques et industrielles qui donne une idée de la variété des documents, avec des propositions de solution de numérisation pour la reproduction sans altération, à l’échelle 1. Il n'est pas exhaustif, d'autres cas peuvent être identifiés. On cherchera à les rattacher à l'une ou l'autre famille.
Les documents iconographiques appartiennent à deux grandes familles:
les images sans tramage photomécanique,
les reproductions en similigravure.
Nous commencerons par un inventaire typologique des documents, à titre d’introduction aux solutions de numérisation.
En effet, la bonne numérisation se définit à partir du document et non à partir d’une habitude ou d’une machine disponible.
11.1.1. Documents figurés sans tramage photomécanique
Ces documents peuvent être de première génération ou sont ceux qui n’ont pas été reproduits par une similigravure ou un procédé photomécanique qui en change la nature.
Ce sont essentiellement :
les peintures, dessins et oeuvres d'art,
les gravures sur bois (xylographies),
les gravures à l 'eau-forte, au burin (dites aussi estampes),
les lithographies (elles ne sont pas tramées et ont été directement dessinées par l'auteur sur la pierre),
les photographies sur papier, négatifs et positifs photographiques,
les héliogravures, car leur trame est invisible et elles donnent l'illusion de tons continus (beaucoup de cartes postales sont imprimées avec cette technique),
les calcographies (offset), les ouvrages imprimés au trait ou avec de grands aplats sans trame,
les tirages de plans qui sont réalisés par contact et donc gardent la finesse du trait, sans artifice pour le transformer sur une forme imprimante.
11.1.2. Plans et dessins techniques
Les plans originaux au lavis ont pu être entièrement dessinés sur un support en papier fort (entoilé).
Certains ont été coloriés sur un tirage héliographique à trait noir.
Les plans d’exécution sont originalement tracés sur du papier calque.
Les calques sont ensuite reproduits par contact sur du papier héliographique appelé couramment "papier diazo".
Les plans peuvent être tirés sur :
papier au ferro-prussiate ou cyanotype à trait blanc sur fond bleu (le plus commun dans les anciens plans),
papier cyano-fer (donne un trait bleu sur fond blanc; contemporain du cyanotype),
papier négatif aux sels de fer et d'argent (brun) ou épreuve Van Dyke,
papier héliographique ou diazotype (ce papier donne un trait marron ou violet ou noir sur fond blanc; ils sont les plus communs dans les plans d’après 1945).
Afin de préserver leur intégrité, on s'attachera à accorder la résolution à la finesse de l'image, c'est à dire à l'épaisseur des traits les plus fins.
Les contretypes ou tirages de plans dessinés au crayon présentent un fond très coloré, il sera souvent nécessaire de numériser ces plans en niveaux de gris pour distinguer les traits.
11.1.3. Photographies, plaques, films
Les négatifs et plaques de verre ont plus ou moins des formats normalisés, car ils devaient entrer dans les appareils de prise de vue de différentes marques:
formats des négatifs ou diapos : 4x4 cm; 6 x 4,5 cm ; 6x6 cm ; 6x9 cm pour les films en rouleaux;
formats 9x13, 13x18 et 18x24 cm pour les planfilms;
formats 9x13, 13x18 et 18x24, et 30x40 cm pour les plaques de verre.
On peut rencontrer de plus grands formats pour les négatifs ou positifs qui sont générés au cours d’un procédé photomécanique de traitement de l’image (photogravure en imprimerie) ou pour des plaques très anciennes.
Les papiers reprennent les mêmes formats que les plaques, car les tirages se faisaient par contact, mais il existe une foule de formats divers créés à la demande en coupant le papier : à une époque où les agrandisseurs n'existaient pas, ce procédé permettait de recadrer la photographie.
11.1.4. Documents figurés en similigravure
Ces documents ont été transformés par un procédé de photogravure, destiné à interpréter les valeurs de demi-tons en points noirs ou blancs, pour satisfaire aux exigences de la forme imprimante.
Ce sont en substance:
les illustrations contenues dans des ouvrages, bulletins d'information, magazines et journaux,
les illustrations soignées des catalogues de fabricants,
certaines images reproduites sur papier couché, avec clichés de similigravure en zinc.
Attention :
On n'inclut pas dans cette famille, les héliogravures bien qu'elles soient issues d'un procédé photomécanique, mais n'utilisant pas la technique du point noir.