7.1. L'élimination
La seule manière de supprimer avec certitude un document d’archives sur support numérique consiste à détruire physiquement le support sur lequel il est stocké. Si cette destruction était possible quand les supports de stockage avaient une capacité limitée et ne contenaient que quelques fichiers, elle est tout proprement impossible aujourd’hui, que ce soit sur des supports amovibles, sur des serveurs et, a fortiori, sur des infrastructures de type cloud computing.
Sur ce type de supports, la suppression d’un fichier correspond en fait à la libération logique de l’espace de stockage sur lequel il était enregistré sur le support pour rendre possible l’enregistrement d’un nouveau fichier.
Attention :
Tant qu’un nouveau fichier n’est pas écrit à l’emplacement libéré, l’ancien fichier reste présent et est donc techniquement récupérable, ce qui n’est pas sans poser des questions de sécurité.
Méthode :
L’élimination[1] d’archives consiste donc à :
empêcher de faire le lien entre la description de celles-ci et les fichiers qui leur correspondent (on parle de suppression logique ou de déréférencement) ;
rendre réinscriptibles les espaces de stockage sur lesquels les fichiers correspondants aux documents ont été stockés (le fichier est physiquement effacé suite à une réécriture sur l’espace de stockage correspondant).
À noter
dès lors que plusieurs copies d’un même fichier sont conservées sur différents supports de stockage de types différents, on ne pourra considérer que le document d’archives est complètement éliminé que quand des fichiers auront été écrits à la place de ceux correspondants au document, sur l’ensemble des supports ;
l’opération d’élimination doit garantir que toutes les copies du document d’archives réalisées pour des besoins de traitement, de sauvegarde ou de réplication, ont été traitées. L’existence de copies de travail stockées sur des postes de travail ou des supports amovibles doit donc être tracée minutieusement ;
l’opération d’élimination doit également concerner les métadonnées des documents d’archives concernés, notamment si celles-ci sont susceptibles par leur contenu de constituer des traces équivalentes à ces derniers.