2.2. Protocole d'échange de données pour l'interopérabilité et la préservation (Depip) et Standard d’échange de données pour l’archivage (SEDA)
Le Standard d’échange de données pour l’archivage (SEDA)[1] a été élaboré à partir de 2006 par la direction des Archives de France et est toujours maintenu aujourd’hui par le ministère de la Culture/Service interministériel des Archives de France, sous l’égide d’un comité éditorial.
Définition :
Le SEDA a initialement pour finalité de modéliser les différents échanges de documents d’archives sur support numérique entre les services d’archives publics et leurs partenaires (services producteurs, services versants, autorités de contrôle, tiers archiveurs, utilisateurs). Depuis la version 2.0. publiée en 2015, il permet de modéliser les échanges pour des documents d’archives sur tous supports.
Normalisé à l’AFNOR en 2014 dans la norme NF Z44-022 Modélisation des échanges de données pour l’archivage (Medona) – après une généralisation permettant de le rendre applicable à des services d’archives privés –, il a été porté à l’ISO et est à la source de la norme NF ISO 20614 Protocole d'échange de données pour l'interopérabilité et la préservation (Depip). Comme le standard METS, il est basé sur le langage XML.
Le standard SEDA offre 5 types d'échanges (transactions)
Le standard SEDA et ses normalisations à l’AFNOR (Medona) et à l’ISO (Depip) offrent tout d’abord une modélisation sous forme de diagrammes et de messages des échanges possibles entre un système d’archivage et ses partenaires.
Cinq échanges (ou transactions) ont ainsi été définis :
le transfert d’archives (Archive Transfer) ;
la communication d’archives (Archive Delivery) ;
la modification d’archives (Archive Modification Notification) ;
l’élimination d’archives (Archive Destruction Notification) ;
la restitution d’archives (Archive Restitution).
Complément :
Les normalisations à l’AFNOR et à l’ISO se contentent de définir la structure globale des objets échangés (SIP ou DIP) sans entrer dans le détail précis de leur organisation.
Le SEDA en tant que tel, déclinaison des normalisations à l’AFNOR et à l’ISO pour les services d’archives publics, va plus loin en proposant un schéma et une organisation des objets échangés (SIP ou DIP).
Structure d'un schéma SEDA
Le schéma est structuré de la manière suivante :
l’entête du message, qui donne des informations sur l’échange en cours (type, identifiant, etc.) ;
une section relative aux supports échangés, qu’ils correspondent à des documents d’archives sur support physique (cartons, volumes reliés, etc.) ou analogique (bandes, cassettes, etc.) ou à des documents d’archives sur support numérique (fichiers). Pour les fichiers correspondant à des documents d’archives sur support numérique, cette section permet d’exprimer les métadonnées techniques relatives à ces fichiers, qu’elles soient génériques (taille, empreinte, nom du fichier, date de dernière modification, etc.) ou spécifiques (en fonction de schémas propres à chaque catégorie technique) ;
une section relative aux métadonnées de gestion applicables à l’ensemble des documents faisant l’objet de l’échange ;
une section relative à l’organisation intellectuelle des documents, permettant également de donner les métadonnées descriptives et de gestion applicables à chaque document ou à chaque ensemble de document. Des identifiants permettent de faire le lien entre les documents d’archives et les supports échangés.
À noter...
Comme tout standard d’échange, le SEDA spécifie l’organisation des fichiers et métadonnées échangés par un système d’archivage avec ses partenaires, mais ne spécifie pas la manière dont ces fichiers et métadonnées sont gérés dans le système d’archivage lui-même.
Le schéma étant souple, ses mises en œuvre peuvent fortement différer entre les différents systèmes d’archivage, ce qui peut limiter leur capacité à s’échanger des documents d’archives. Pour résoudre cette difficulté, le standard SEDA permet de développer des profils, c’est-à-dire des déclinaisons particulières du schéma pour une communauté particulière ou un type d’objets particulier, spécifiant des restrictions par rapport aux possibilités offertes par le schéma. Des générateurs de profils comme Pastis (https://git.cines.fr/dad/pastis-dad-externe) ou Gaspar (https://gaspar.mintika.fr/) ont été développés ces dernières années et sont disponibles en ligne.
Le standard SEDA est largement utilisé par les solutions logicielles développées en France depuis le début des années 2010.