1.1. Les critères à prendre en compte dans le choix des formats de fichiers
Les principaux critères pris en compte par ces institutions services d'archives et autres institutions patrimonailes) sont :
le caractère communautaire ou propriétaire du format de fichiers. Les formats communautaires sont particulièrement prisés, mais leur adoption doit faire l’objet d’un examen approfondi. Comme les formats propriétaires[1] sont dépendants de l’entreprise qui les a conçus et qui les maintient, les formats communautaires sont dépendants des communautés de développeurs qui les ont conçus et les maintiennent ; cependant, n’importe qui peut s’emparer de leur code, ce qui n’est pas nécessairement le cas pour les formats propriétaires. Par ailleurs, pour plusieurs catégories de formats de fichiers (ex. données géographiques et géospatiales, images tridimensionnelles), seuls des formats propriétaires sont disponibles ;
l’existence d’une documentation relative au format de fichiers. L’existence de spécifications publiées et disponibles est un facteur souvent pris en compte dans la décision ou non de retenir un format de fichiers comme acceptable pour la préservation numérique. Les spécifications peuvent prendre ou non la forme d’un standard ou d’une norme internationale ;
la diffusion du format de fichiers. La diffusion plus ou moins importante d’un format de fichiers peut constituer un critère décisif pour considérer un format de fichiers comme acceptable. En effet, un format de fichiers largement adopté, même s’il s’agit d’un format propriétaire, pourra être considéré comme acceptable dans la mesure où de nombreux acteurs sont intéressés par le maintien de l’accessibilité à son contenu. En revanche, un format de fichiers ouvert dont la diffusion est restreinte aux seules institutions patrimoniales aura tendance à reposer uniquement sur leurs ressources en termes de maintenance ;
les modalités de compression du format de fichiers. Les formats de fichiers recourant à la compression avec perte et sans réversibilité possible ne sont souvent pas considérés comme acceptables pour la préservation à moyen et long terme. En revanche, ils sont souvent utilisés pour les versions de diffusion des documents d’archives sur support numérique ;
la prise en charge des métadonnées par le format de fichiers. La capacité du format de fichiers à embarquer tout ou partie des métadonnées associées au document d’archives ou au fichier lui-même peut constituer un atout pour considérer qu’un format de fichiers est acceptable pour la préservation numérique.
la capacité du format de fichiers à préserver les propriétés porteuses de sens (significant properties) des documents d’archives. Ce point est particulièrement important en cas de migration de format de fichiers, car, si le format cible ne préserve pas les propriétés porteuses de sens présentes dans le format de fichiers source, le document d’archives ne sera plus considéré comme étant digne de confiance.