2.4. L'accès sécurisé à distance
La diffusion sur Internet constitue-t-elle le seul mode d'accès numérique à distance aux archives ? Ne peut-on en effet imaginer que des documents légalement communicables mais non diffusables sur Internet puissent être un jour communiqués à distance, à des chercheurs vivant à des centaines ou à des milliers de kilomètres, par l'intermédiaire de systèmes d'accès sécurisés ?
Ne peut-on imaginer que des archives nativement numériques non librement communicables à tous puissent être consultées à distance par des chercheurs ayant obtenu un accès par dérogation ?
S'agit-il de science-fiction ? Non. Ce type de service existe déjà, même s'il n'est pas encore très répandu.
Exemple :
En France, le Centre d'accès sécurisé aux données (CASD) permet à des centaines de chercheurs du monde entier, ayant préalablement obtenu une dérogation, d'accéder depuis leurs universités et leurs laboratoires de recherche aux grandes bases de données des ministères des finances, de l'agriculture ou encore de l'éducation nationale et de les exploiter dans un environnement sécurisé. Une convention sera prochainement conclue avec Archives nationales pour leur permettre d'utiliser les technologies développées par ce centre.
Conseil : Quel futur pour l'usage des technologies d'accès à distance ?
Il est presque aujourd'hui irréaliste, et il le sera davantage demain, d'imposer aux chercheurs, en particulier à ceux qui utilisent des « données massives » portant sur des milliers ou des millions de personnes, comme les économistes ou les sociologues, de se déplacer pour simplement « consulter » des archives numérisées ou des documents nativement numériques. Si les archivistes ne se dotent pas de moyens de communication et d'exploitation adaptés aux données, celles-ci risquent de ne pas être utilisées à la hauteur de leur potentiel.
Mais il est tout aussi évident que le développement et l'usage de technologies d'accès à distance impliquent des moyens financiers importants, qui ne doivent pas avoir pour conséquence de revenir sur le principe de la gratuité de l'accès aux archives, lorsque celui-ci existe.