1.2. Le public des amateurs
Représenté jusque dans les années soixante-dix par quelques érudits en général aussi avertis que les chercheurs de profession, le public des amateurs s’est aujourd’hui multiplié et totalement transformé, imposant sa marque et ses attentes au service d’archives dont il est devenu l’interlocuteur majoritaire en nombre.
De nouvelles motivations
La vogue de la généalogie
Reconstituer son ascendance, dans un monde qui déstabilise les filiations et les familles et rompt la continuité de la transmission de la mémoire, est devenu une passion autant qu’un passe-temps qui relève d’une véritable attente sociale
L’histoire de proximité
De forme plus vague que la précédente, mais en grand développement à l’heure actuelle, l’histoire de proximité vise à permettre la mise en valeur d’un lieu, d’un événement, d’un groupe par la reconstitution de son histoire proche. Contrairement à la généalogie, qui est souvent d’initiative individuelle, cette démarche de recherche s’effectue souvent en groupe, au sein d’écoles ou d’associations. Ainsi fait-on de plus en plus l’histoire d’un village, d’un quartier, d’un monument emblématique que l’on veut ranimer, ou d’un événement que l’on veut célébrer. Comme dans la démarche généalogique, ce public peu averti attend du service d’archives au moins autant un accompagnement qu’un résultat de recherche.
Un défi pour les services d'archives
Diversifier les modes de mise à disposition des documents
La surconsultation de certains documents (en matière d’état civil par exemple) s’avère incompatible avec les exigences de leur préservation. Aussi faut-il prévoir, en fonction des moyens du service, le transfert prioritaire sur des supports de substitution (microfilms, images numériques), mise à disposition à distance (envoi de microfilms ou de C.D., diffusion sur Internet).
Faire évoluer les instruments de recherche
Conçus comme des outils à destination d’un public de chercheurs confirmés, mais trop souvent calqués sur la composition des fonds d’archives et non sur une approche transversale et thématique de leur contenu, les instruments de recherche traditionnels des services d’archives s’avèrent peu adaptés aux modes de lecture et aux attentes du public amateur. Aussi est-il nécessaire de construire, au-dessus des outils de base que demeurent les classiques inventaires, des bases de données ou des outils de recherche thématiques qui faciliteront l’approche. L’informatique est riche à cet égard de possibilités à exploiter.
Proposer des actions de formation
Souvent ouvert à de nouveaux apprentissages et disposant de temps libre, le public des amateurs répond positivement aux offres de formations qui peuvent être proposées (cours de paléographie, séances d’initiation à la recherche, actions culturelles avec des publications et des expositions) permettant de diversifier ses connaissances et d’ouvrir sur de nouvelles préoccupations et recherches.