Module 9 - Section 1 : Microfilmer les documents

3. Les microformes

Le film issu directement de la caméra est le film original ou master; il peut être utilisé pour faire des copies supplémentaires, mais ne doit jamais être utilisé en copie de lecture : il risque d'être abîmé lors du passage dans les appareils de lecture et, par la suite, toutes les rayures et autres anomalies seraient mécaniquement reproduites lors des duplications.

Jusqu'aux années 1970, il fallait établir à partir du master une copie de seconde génération, dite positif intermédiaire, pour obtenir ensuite des copies de lecture négatives de troisième génération; la mise au point d'une pellicule de duplication négative spéciale (direct duplicating) permet maintenant de faire des copies de lecture négatives de deuxième génération, ce qui raccourcit la chaîne des copies et évite des pertes de netteté des images.

Pour la prise de vues, on utilise des films argentiques négatifs (blanc sur noir), d'après lesquels on peut par duplication obtenir des films positifs (noir sur blanc) ou négatifs. Les films négatifs provoquent moins d'éblouissement oculaire et donc moins de fatigue visuelle lors de la lecture.

Il existe divers formats :

  • Le microfilm de format 35 mm noir et blanc non perforé est le plus répandu dans les archives françaises. Ce format permet de produire de bonnes images de documents de formats, jusqu'au format AO. Les duplications de films 35 mm sont meilleures que celle des films de 16 mm.

  • Le microfilm 16 mm est plus économique puisqu'on peut loger trois à cinq fois plus d'images sur la même longueur de pellicule, mais on ne peut dépasser le format A3 pour les documents à reproduire, et si un film est abîmé, plus d'informations seront perdues sur une même surface.

  • Les microfiches de format A6 (105 x 148 cm) peuvent contenir 98 microvues de format 16 mm ou une seule vue pour reproduire des documents de très grand format.

Il existe aussi diverses émulsions.

ComplémentLes émulsions

Les émulsions peuvent être argentiques, donc aux sels d'argent (en anglais silver halide), diazoïque ou vésiculaire aux sels de diazonium, selon les procédés de fabrication.

Le film argentique est composé d'un support, matière souple (ester de cellulose jusque dans les années 60, puis acétate et, de préférence, polyéthylène térephtalate) sur laquelle sont déposées d'un côté une couche sensible composée de gélatine et d'halogénures d'argent sensible à la lumière, et une couche image qui gardera l'image après traitement du film, et une couche protectrice anti-abrasion; de l'autre côté du support, une couche dorsale empêche l'incurvation du film. On y intègre aussi une couche antihalo qui est détruite lors du traitement, une couche anti-rayures pour protéger l'émulsion de l'action des poussières lors du défilement, du rembobinage, du chargement avant traitement et du développement. Après développement, l'image est formée d'argent métallique (film noir et blanc) ou de colorants (film couleur).

Le film diazoïque comprend une ou plusieurs couches photosensibles composées de sels de diazonium dispersés dans un polymère, qui réagissent avec un ou plusieurs coupleurs pour donner après traitement des images formées de colorants diazoïques. Les coupleurs se trouvent soit dans les couches photosensibles soit dans les produits de traitement. La couleur de l'image dépend de la composition des sels de diazonium et du ou des coupleurs employés. Le film diazoïque de duplication donne une polarité identique à celle de l'original. La stabilité des images diazoïques est en général inférieure à celle des images argentiques.

Le film vésiculaire comprend une ou plusieurs couches photosensibles composées de sels de diazonium dispersés dans une matière thermostatique. Lors de l'exposition, ces sels sont décomposés et produisent des microbulles qui forment une image latente. Cette image latente devient visible sous forme de bulles (vésicules) sous l'effet de la chaleur. Le film vésiculaire donne une polarité généralement inversée par rapport à l'original.

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