Module 10, section 2 : Bâtiments d'archives en pays tropical

1. Introduction

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Même si le réchauffement de la planète est venu récemment troubler nos certitudes dans les zones tempérées du globe en provoquant des désastres archivistiques inaccoutumés, il n’en demeure pas moins que construire des bâtiments d’archives dans les zones tropicale et subtropicale suppose des adaptations aux schémas classiques et des recommandations particulières.

Sous ces climats l’archiviste :

  • doit mettre en priorité absolue la préservation des archives et ceci est une lutte de chaque moment qui nécessite des connaissances techniques et l’assistance d’experts de différentes disciplines ;

  • doit y consacrer d’autant plus d’énergie que culturellement la notion de "préservation" d’un patrimoine est peu répandue et que la culture de l'éphémère l'emporte sur celle du pérenne : on remplace ce qui est gâté ou détruit plus qu’on ne le préserve.

À cela s’ajoutent les risques liés :

  • aux séismes, aux tempêtes et cyclones,

  • à la faune nuisible,

  • aux micro-organismes.

Attention

Ce chapitre pourra s'augmenter des contributions des uns et des autres en particulier des archivistes vivant ou ayant vécu dans ces pays et devrait bénéficier de l'expérience d'architectes. L' interactivité que procure Internet va permettre d'accroître nos connaissances et de les mutualiser.

ComplémentPour plus de détails...

Bibliographie

La lecture des schémas techniques du Manuel de l’Unesco est utile même s’il est un peu vieilli ; il est l’œuvre conjointe d’un archiviste et d’un architecte.

* BELL, L.., FAYE, B. La conception des bâtiments d´archives en pays tropical. Paris, UNESCO, 1979. (Documentation, Bibliothèques et archives: études et recherches, 29), 190 p.[1]

* BENOIT Gérard, NEIRINCK Danièle. Les moyens de conservations les plus économiques dans les bâtiments d’archives des pays industriels et tropicaux. Paris, UNESCO, Etude RAMP,1987, 33p[2]. [3]

Notons aussi le Manuel d’ALA, branche latino-américaine du Conseil international des Archives; il est moins technique que le précédent mais sa lecture est intéressante; il est en cours de traduction en français.

Classification des climats

L’ouvrage auquel ce passage se réfère est le manuel de Bell et Faye[1], publié par l’Unesco en 1979 (voir la bibliographie dans la présentation de ce module).

D’après ces auteurs, il faut différencier au sein de ce vaste ensemble géographique, quatre zones aux caractères climatiques fort dissemblables :

  • la zone aride est le domaine des steppes et déserts chauds, sans saison humide (Type Upington en Afrique du sud),

  • la zone humide dans la partie équatoriale de la planète est le domaine de la forêt dense à chaleur et humidité constantes ou celui des climats de mousson sans saison sèche (type Monrovia ou Bangui),

  • la zone de savane est la zone tropicale humide à saison sèche courte (hivers secs et étés pluvieux) (type Brazzaville),

  • la zone subtropicale correspond, d’après eux, aux façades orientales des continents où l’hiver connaît des vagues de froid et l’automne des cyclones destructeurs et aux façades occidentales des continents dont le climat se rapproche du climat méditerranéen avec tendance à l’aridité (type Taipeh et Tobrouk).

Une autre classification ( Manuel de la branche latino-américaine du CIA, ALA, Construction of archival Buildings in Tropical Climate with Low Cost Solutions, à paraître prochainement en français) retient cinq zones ainsi dénommées :

  • zone équatoriale

  • zone tropicale humide

  • zone de savane tropicale

  • zone désertique ou aride

  • zone subtropicale

Yves Pérotin[4] dans son Manuel d’archivistique tropicale (édité en 1966, mais épuisé pour l’instant dans sa version française et simplement disponible en anglais) simplifie l’équation en précisant que :

« le climat tropical [ou plutôt tropical-humide] est caractérisé par la conjonction de la chaleur et de l’humidité ».

Cette conjonction est permanente dans la zone équatoriale mais subit des variations en particulier hygrométriques ailleurs. On connaît ainsi des zones où l’abaissement du taux d'hygrométrie est tel que l’on peut parler de sécheresse saisonnière ou d’aridité. Durant une partie de l’année on connaît la pire situation qui soit pour la conservation des archives, c’est à dire la conjonction d’une température et d’une humidité élevées.

  1. BELL, L.., FAYE, B.

    La conception des bâtiments d´archives en pays tropical. Paris, UNESCO, 1979. (Documentation, Bibliothèques et archives: études et recherches, 29), 190 p.

  2. WOOD LEE Marie

    WOOD LEE Marie. Prévention et traitement des moisissures dans les collections de bibliothèques. Paris, UNESCO, Etudes RAMP, 1988.

  3. NEIRINCK Danièle, BENOÎT Gérard

    NEIRINCK Danièle, BENOÎT Gérard. Prescriptions minimales pour l'aménagement d'un petit service d'archives. Dans Janus ,1997/2, pp 115-119.

  4. PEROTIN Yves

    PEROTIN Yves. dir. Manuel d'archivistique tropicale. Paris-La Haye, Mouton, 1966.

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