7. Lutte contre les termites
Un développement particulier à ce sujet est nécessaire compte tenu de l’ampleur du phénomène et des dégâts occasionnés par ces insectes aux archives et aux bâtiments qui les abritent.
Ces redoutables ennemis des archives infestent toutes les zones terrestres, mais prolifèrent surtout en climat tropical : certains vivent exclusivement dans le bois, d’autres ont des nids souterrains.
En soi le fait de construire un bâtiment d’archives isolé d’autres édifices et à l’écart de toute source potentielle d’invasion est une bonne chose.
Il y a plusieurs précautions à prendre :
Par rapport à la végétation
Il ne faut pas de végétation proche et il est indispensable de dessoucher le terrain avant la construction.
Complément : Pour plus de détails...
Les anglophones recommandent la plantation de neems (Azadirachta indica) autour du bâtiment : ces arbres d'origine indienne et qui semblent pouvoir s'acclimater dans beaucoup de climats tropicaux (il ont été acclimatés notamment aux Bahamas) sont réputés pour leur capacité à dissuader les insectes par l'odeur qu'ils dégagent (l'essence de neem est utilisée pour imprégner les colliers anti-parasites des chiens et chats !).
Vous pouvez consulter l'ouvrage : Neem, a tree for solving global problems.
Ainsi que le rapport suivant : Neem : mode of action of compounds present in extracts and formulations of Azadirachta indica seeds and their efficacy to pests of ornamental plants and to non-target species.
Par rapport au bois
La deuxième précaution consiste à bannir le bois des constructions de bâtiments d’archives.
Si le bois d’œuvre et de charpente ne peut être évité un traitement anti-termite est absolument nécessaire.
Les rayonnages de bois sont à proscrire au bénéfice du métal.
Par rapport au sol
La troisième précaution consiste à isoler le bâtiment du sol par des dalles de bétons largement au delà des fondations.
Le mieux est de construire sur pilotis et non à rez-de-chaussée : dans ce cas le taux d’humidité tombe à cause de la circulation d’air et le micro-climat habituellement favorable aux termites devient moins probable.
De toutes les manières on vérifiera régulièrement que des galeries de termites ne courent pas sur les parois de béton.
Par rapport à l'obscurité
On n’oubliera pas que l’obscurité est la complice des termites : il convient donc en conséquence de favoriser la lumière autant que possible, sans qu’elle atteigne et endommage les documents.
Par rapport à l'aération
Les termites ont horreur des courants d’air : il convient donc de ventiler et assécher les locaux d’archives.
Que faire en cas de doute?
Il faut savoir que ces précautions seront efficaces également contre d’autres insectes ennemis des archives : blattes, poissons d’argent, vrillettes, etc.
En cas de doute, l’intervention de spécialistes de la lutte anti-termites viendra confirmer ou infirmer la présence de termitières actives que l’on fera détruire par la désinfection chimique appropriée.
Attention :
Dans le cas où le bâtiment d'archives n'est pas isolé d'autres bâtiments, il faut faire traiter tout l'ensemble : sous l'effet du traitement les termites émigrent vers les bâtiments non traités et ont tendance à revenir dès que le traitement commence à être moins répulsif (2 à 5 ans) (voir module 8, section 4).
