2.1.3. Les États-Unis
Alors que, dans les deux exemples précédents, le producteur du document n'intervenait en aucune manière dans le processus de décision, la tradition libérale des États-Unis permet à celui-ci de fixer librement les délais qu'il estime souhaitables pour la mise à disposition du document au public, jusqu'à concurrence d'une durée de 30 ans.
Au-delà de ce délai, tous les documents deviennent en principe communicables.
L'archiviste se doit de respecter la volonté du producteur.
Toutefois, pour des raisons touchant principalement à la protection des intérêts supérieurs du pays (sûreté de l'État, défense nationale), le délai de restriction peut être prolongé.
Il appartient alors aux instances de gouvernement de désigner les documents concernés :
Cette procédure a pour nom la "classification" ; elle n'est pas assortie de délais ; seule l'autorité qui a procédé à la classification pourra en lever l'effet lorsque la durée écoulée lui semblera suffisante.
La levée de l'interdiction de communication est, à l'inverse, la "déclassification".
C'est cette même autorité également qui accordera éventuellement une autorisation de consultation par dérogation, après instruction du dossier par le service d'archives concerné.
La tradition américaine peut donc être caractérisée par ces deux principes :
intervention du producteur dans la fixation des délais courants,
système de classification/déclassification des archives sensibles, à la discrétion des autorités de gouvernement.