7.4. Photographies sur papier
Les photographies sur papier sont acquises avec un numériseur à plat.
On peut procéder à des numérisations individuelles (une par une) ou placer un lot de photos sur la vitre du numériseur et faire une seule acquisition. Il faudra ensuite copier-coller les zones de l'image globale pour créer des fichiers individuels.
Tout comme pour les documents, on regroupera les photographies par lots de typologie et d'aspect similaire.
On ne mélangera pas des clichés ayant de grandes différences de contraste ou de densité en une même prise de vue: la cellule de mesure du numériseur devrait faire un moyen terme entre des clichés très différents et aucun ne serait traité correctement.
7.4.1. Photographies monochromes
Les photos monochromes sont issues d'un négatif noir et blanc.
Il existe deux catégories de tirages d'après ce négatif:
les tirages en noir et blanc qui se traduisent en niveaux de gris,
les tirages noir et blanc qui ont ensuite été virés en couleur: une seule couleur dont l'intensité varie et parfois un mélange de noir dans les ombres et de couleur dans les tons moyens (dont nous avons décrit l'équivalent numérique: la bichromie).
Les photos en noir et blanc contemporaines (après 1945) sont généralement à acquérir en niveaux de gris, le virage étant passé de mode.
Certains tirages noir et blanc plus anciens présentent des tons chauds (papiers au bromure) qui font partie du message à transmettre. Les noirs ne sont pas noir pur mais brun très foncé, les gris sont légèrement beiges. Certains papiers présentent des zones irisées bleuâtres là où les sels d'argent sont les plus denses (photos du début du XXe siècle).
La traduction de ces clichés en niveaux de gris va enlever une "partie de la vérité" et pourra être ressentie comme une altération du document. On choisira dans ce cas une numérisation en couleurs; les seules retouches porteront sur la densité du cliché au cas où le numériseur n'aurait pas rendu correctement l'étagement des noirs.
Enfin les photos virées en sépia, virage à l'or, bleu cyanhydrique, seront traitées en couleur pour préserver leur aspect d'origine.
L'enregistrement du fichier maître se fera au format TIFF compression LZW ou ZIP, sans dégradation de l'image.
7.4.2. Photographies en couleur sur papier
Les photos en couleur contemporaines présentent pour certaines des dégradations dues au vieillissement des copulants. Une dominante rouge-violette apparaît sur l'ensemble de l'image, les verts et les bleus s'affaiblissent. Cette dégradation est inexorable et se produit même à l'abri de l'air. Il est donc urgent de numériser ces images pour sauver ce qui peut encore l'être.
Il existe pour ce faire deux chemins :
la saisie brute avec tous les défauts existants en vue d'un post – traitement
la « réparation » des couleurs avec un filtre expert du numériseur.
Dans ce second cas, le numériseur utilise des systèmes experts et parfois une exploration de l'image par les infra-rouges, ce qui donne un résultat beaucoup plus rapide et efficace qu'une correction par tâtonnements. L'image peut parfois avoir un aspect criard ou peu réaliste, mais il sera plus facile de repartir de cet aspect pour refaire quelque chose de vraisemblable.
Il faut garder à l'esprit que la photographie en couleurs sur papier est toujours un « mensonge arrangé » qui a suivi les modes et les goûts du public, on trouve même des dominantes différentes selon les contrées : brun -violet aux Etats-Unis, vert en Angleterre, couleurs chaudes en Allemagne...
Complément : La retouche couleur
Il est à noter que ce travail est à faire dès que possible sur les fonds de photos en couleurs, car le processus de vieillissement est inexorable, et s'accélère après 20 ans de conservation à température ambiante.