3.1.6. Sécurité incendie dans les magasins d'archives
L’analyse peut être structurée autour de trois axes :
l’élimination du risque,
la prévention du risque,
la réduction du risque.
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Recommandations françaises sur la sécurité incendie dans les archives
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Les normes ne doivent pas être appliquées aveuglément mais faire l’objet d’une réflexion préalable tenant compte des spécificités de chaque lieu.
Parmi les mesures, il convient d’insister essentiellement sur le sérieux à apporter :
au contrôle de la prévention par les agents qui en sont chargés,
à la vérification permanente des consignes anti-incendie,
aux premières mesures de lutte contre les départs de feu (tout se joue dans les premières minutes et il faut faire le maximum pour éviter l’intervention des pompiers… qui ignorent les problèmes de conservation du patrimoine).
Attention :
On peut supposer que les pompiers sont très soucieux de ne pas faire de dégâts en éteignant le feu, mais ils ne sont souvent pas préparés à ce type d’intervention.
Leur principal objectif est la sauvegarde des vies humaines et non la protection du patrimoine.
De ce point de vue, il faut souligner qu’une sensibilisation et des relations régulières avec l’encadrement des pompiers locaux est nécessaire.
Il convient d’insister aussi sur le sérieux des mesures d’encloisonnement coupe-feu de 2 heures en faveur des magasins ; pour cela il faut vérifier que tous les points suivants soient bien respectés :
concevoir les magasins bien séparés des locaux de travail et d’habitation, soit par l’éloignement physique, soit par des murs et planchers coupe-feu,
encloisonner les monte-charge et escaliers de service dans des murs à l’épreuve du feu,
veiller à ce qu’aucune gaine ne traverse les magasins qui puissent aller contre ce principe, sinon des clapets coupe feu de 2 heures avec fermeture automatique sont indispensables,
prévoir une fermeture automatique des bouches et des gaines de ventilation d’aération asservie au système de détection en liaison avec le système de détection d’incendie,
veiller à ce que toutes les vitres extérieures soient coupe-feu comme les portes pendant 1 heure,
installer des portes coupe-feu à fermeture automatique compatibles avec le passage fréquent des chariots.
Les modes d’extinction recommandés :
extincteurs à poudre pour les appareils manuels, ou à eau sans additif (cette question doit faire l'objet d'une étude à la Direction des Archives de France en 2009) ;
extincteurs à gaz inerte pour les appareils à déclenchement à distance.
Attention :
L’utilisation des "sprinklers" ou gicleurs est très décommandée. Les sprinklers sont en général faits pour se mettre en marche à la moindre alerte, or les systèmes de détection incendie ne sont pas toujours plus fiables que les anti-vols de voiture et se déclenchent parfois sans raison valable.
Par contre un système d'extinction par brouillard d'eau peut être envisagé. En particulier pour le futur Centre des Archives Nationales à Pierrefitte-sur-Seine, c'est cette technologie qui s'apparente à une brumisation et non à une douche qui a été retenue. En effet ce bâtiment étant classé Immeuble de Grande Hauteur, un système d'extinction automatique était demandé pour la sécurité anti-incendie.
Le gaz Halon n'est plus en usage et est remplacé par le gaz Inergen moins nocif.
Les locaux et spécialement les magasins d'archives modernes sont équipés de systèmes de détection fondés sur le niveau anormal de la température à l'intérieur des locaux et le dégagement de fumées ou de gaz ou sur la combinaison des deux.
La centrale d'alerte doit être située dans un local bénéficiant d'une présence humaine permanente de jour comme de nuit ou renvoyée sur un service spécialisé pouvant déclencher une intervention rapide.