De la date des écrits - 3 (Monsieur Edouard Vasseur)
Désormais, correspondances, notes, comptes rendus, procès-verbaux, registres, déclarations, articles, publications et autres écrits soit sont totalement numériques, soit passent, à un moment ou à un autre de leur genèse, par une « phase numérique ». Ce qui n’est pas sans conséquence sur le système de datation des écrits, qu’il vienne en appui de leur gestion, de leur validation, de leur réception ou de leur traitement.
Ce troisième billet s’intéresse donc à la date de temps dans l’environnement numérique, que ce soit en termes de forme, d’apposition et de fiabilité.
De la forme de la date dans l’environnement numérique
Comme nous l’avons vu dans le premier billet, la date de temps peut prendre plusieurs formes, en fonction du système de temps dans lequel s’inscrivent les acteurs de l’élaboration, de la validation, de la réception et traitement de l’écrit. Le système de temps utilisé en France, fondé sur le calendrier grégorien, n’en constitue qu’un parmi d’autres. Dans l’environnement numérique, en revanche, le système de temps fondé sur le calendrier grégorien tient une place centrale. Cet état de fait résulte de la domination, dans la conception et le déploiement des systèmes informatiques, des pays utilisant ce système de temps, et notamment des États-Unis d’Amérique. Les travaux de normalisation menés sous l’égide de l’Organisation internationale de normalisation, l’ISO, ont consacré cette domination : la norme ISO 8601, adoptée en 1988, destinée à remplacer plusieurs normes existantes datant des années 1970, spécifie en effet la représentation numérique de la date sur la base du calendrier grégorien et du découpage d’une journée en 24 heures. La notation de la date, selon cette norme, peut cependant prendre différentes formes, en fonction du degré de précision attendu pour la datation : l’année seule ; le jour ; la seconde voire la fraction de seconde.
Si la norme ISO 8601 domine les pratiques de datation dans l’environnement informatique, il faut ajouter que plusieurs formes de représentation de la date subsistent, en fonction de l’ordre retenu pour l’organisation des différents éléments qui la composent. Si la France utilise largement la forme AAAA-MM-JJ ou JJ-MM-AAAA, les États-Unis recourent de leur côté fréquemment à la forme MM-JJ-AAAA, ce qui peut prêter à confusion pour peu qu’on ne soit pas habitué à cette façon d’écrire.