Les archives de la Société des Nations inscrites à la mémoire du monde

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GENÈVE, 26 AVR 2010 | Les archives de la Société des Nations (SDN), qui alignent environ six kilomètres dans les sous-sols du Palais des Nations à Genève, vont être inscrites au Registre de la mémoire du monde de l'Unesco, l'agence culturelle des Nations unies, a annoncé l'ONU.

 

Les archives de la Société des Nations (SDN), qui alignent environ six kilomètres dans les sous-sols du Palais des Nations à Genève, vont être inscrites au Registre de la mémoire du monde de l'Unesco, l'agence culturelle des Nations unies, a annoncé l'ONU lundi.

"C'est un trésor caché. Il s'agit d'en faire un trésor utile et utilisé", a déclaré lundi à la presse le bibliothécaire en chef de la Bibliothèque de l'ONU Pierre Le Loarer. L'inscription au Registre de l'Unesco sera officialisée mercredi.

La SDN (1919-1946) est l'ancêtre de l'ONU et ses archives sont conservées au Palais des Nations à Genève, un immense édifice construit spécialement pour la SDN dans les années 1930 et qui accueille aujourd'hui le siège européen de l'ONU.

Ces documents sont menacés et leur inscription au Registre de l'Unesco permettra de les sauvegarder, espère M. Le Loarer. Des inondations dues à une canalisation défectueuse ont altéré 12 tonnes d'archives en juin 2007, a-t-il rappelé.

"Les chercheurs redécouvrent actuellement ces archives, car des problèmes actuels que l'on croit nouveaux étaient déjà débattus à l'époque", a fait valoir le bibliothécaire.

Il a cité notamment la réponse à la crise économique de 1929, le désarmement, le trafic des êtres humains. Beaucoup d'activités des agences de l'ONU se retrouvent en germe dans les archives de la SDN, a-t-il souligné.

"Il y a comme un mouvement en spirale de l'histoire: des questions reviennent posées de manière différente", a expliqué M. Le Loarer. Pour lui, "le travail de mémoire ne peut qu'enrichir le débat en évitant de reproduire les erreurs du passé".

La numérisation des documents est en cours, mais elle est longue et très coûteuse. Télégrammes, photos, lettres, notes manuscrites ne se prêtent que difficilement au passage à l'informatique. Seules quelques collections sont disponibles sur ordinateur.

Un millier de consultations des archives de la SDN ont lieu chaque année. La Bibliothèque de l'ONU à Genève accueille quant à elle quelque 60.000 visiteurs par an.

Source : Gtm