Michel Cottin, membre du Comité de pilotage du PIAF, à l'honneur dans Archimag !

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10 années 3 mois

Son bureau offre une vue panoramique sur tout l'Est parisien. Sa carte de visite indique : « Responsable archives Groupe RATP - Records management ». Entre deux rendez-vous avec des prestataires en archivage, Michel Cottin nous reçoit finalement dans la cafeteria du navire amiral de la Régie autonome des transports parisiens à quelques encablures de la Gare de Lyon.

En poste à la RATP en 2016, cet originaire de Gueugnon (Saône-et-Loire) est d'abord passé par la case bibliothécaire avant de s'orienter vers l'histoire avec une maîtrise consacrée à « l'imprimerie Protat pendant l'Occupation ». « J'ai choisi ce sujet par goût des archives, car l'imprimerie Protat avait constitué un fonds d'une qualité exceptionnelle.

La famille Protat faisait travailler des ouvriers typographes et des correcteurs spécialisés dans les langues anciennes comme le latin, l'hébreu ou le grec. Son excellence était reconnue par tous les éditeurs. Ses dirigeants se sont même permis le luxe de refuser l'offre faite par Gaston Gallimard d'imprimer les célèbres Pléiades ! »

Service public, secteur privé

Au début des années 1990, Michel Cottin décroche un DEA à l'École pratique des hautes études. Sur les conseils de ses professeurs, il s'oriente vers les archives d'entreprise. Un bon filon : les grandes entreprises commencent à comprendre l'importance d'un fonds d'archives correctement décrites et conservées.

Pour consolider ses connaissances, il file à Mulhouse pour suivre un master technique d'archives et de documentation : « Probablement ma meilleure expérience universitaire et qui a confirmé ce que je pressentais : les archives coulent dans mon ADN ! »

Plusieurs stages ponctuent ce parcours universitaire entièrement dédié à l'ingénierie documentaire. D'abord aux archives départementales de Saône-et-Loire puis à la Banque de France et enfin au sein des houillères de Saint-Étienne.

Après cette triple expérience qui lui fait goûter au service public et au secteur privé, il est recruté par l'Afpa (Association pour la formation professionnelle des adultes) en 1994.

« Il n'existait alors quasiment rien en termes de gestion d'archives ! J'ai monté un site de conservation à Metz de 10 kilomètres linéaires. Il s'agissait à la fois d'un projet informatique, d'un projet immobilier et d'un projet logistique. J'ai dû convaincre la direction de l'Afpa et au final je peux dire que c'était une expérience assez intense... »

Il restera une dizaine d'années à l'Afpa avant de rejoindre Orange Labs en 2005. Sa mission : gérer les documents de travail créés par les ingénieurs de la cellule R&D de l'opérateur téléphonique.

Un défi plus coriace qu'il n'y paraît : « Orange Labs était présent dans sept pays dont la Chine, la Grande-Bretagne et la Corée. Il fallait persuader les ingénieurs et travailler en bonne intelligence avec eux. Il faut donc être très concret et mettre en avant les risques encourus par une entreprise qui ne sait pas gérer ses archives ».

#archivesRATP

Dans le même temps, Michel Cottin préside la commission de normalisation Afnor CN 11 « Archives, records management ». De 2010 à 2014, il discute, négocie, mène un travail d'expertise et goûte aux joies du lobbying à l'échelle internationale.

À la RATP, il supervise aujourd'hui les archives du transporteur. Vaste programme pour un établissement qui compte près de 60 000 agents et qui s'apprête à entrer dans le programme du Grand Paris.

Grand fan des réseaux sociaux, il se réjouit de voir le hashtag #archivesRATP rallier autant d'amateurs d'archives relatives au métro parisien. Son compte personnel dépasse les 2 300 suiveurs et le mot-dièse #archives RATP atteint les 40 000 vues par mois.

Michel Cottin est récemment intervenu lors de la journée Technolex organisée par le groupe Serda-Archimag et le cabinet Lexing - Alain Bensoussan Avocats. Thème de son intervention : le bureau sans papier. « C'est un sujet qui fait couler beaucoup d'encre depuis qu'il est apparu pour la première fois... en 1967 ! Mais l'histoire du bureau sans papier n'est pas encore écrite. Elle pourrait faire l'objet d'une thèse très intéressante... »

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