Open data : vers une nouvelle culture de la donnée
Où en sommes-nous de l'open data ? Ce principe qui vise à mettre à disposition des données de manière à les rendre accessibles, exploitables et réutilisables par tous. La conférence internationale récemment tenue à Paris sur le thème "L'open Data et le gouvernement ouvert" a permis de confirmer l'engagement croissant des administrations nationales et locales sur ce nouveau chapitre de l'action publique. En France, les collectivités locales sont déjà rodées en matière de partage de données, mais les choses ne font que commencer. Tour d'horizon de ce que ces deux jours de conférence ont permis de révéler...
Innover, créer de nouveaux services et améliorer le fonctionnement démocratique de nos institutions. Telles étaient les principales lignes directrices de la conférence internationale sur "l'open data et le gouvernement ouvert" organisée les 24 et 25 avril à Paris. Portée conjointement par Etalab, la mission interministérielle chargée de coordonner l'ouverture des données publiques, et le Conseil national du numérique, cette manifestation qui réunissait experts, responsables politiques et membres de la société civile pour débattre dans le cadre d'une série de tables rondes et d'ateliers, a en tout cas permis de confirmer l'engagement croissant des administrations nationales et locales sur ce nouveau chapitre de l'action publique.
Tout en soulignant l'apport crucial de l'open data pour bâtir la confiance et la transparence dans les démocraties, responsabiliser les citoyens et développer une économie autour de la production de nouveaux services, Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes, qui introduisait la journée en tant que puissance invitante, a confirmé la volonté des juridictions financières d'y prendre leur part, au-delà des principes de transparence chers à l'institution. Après la mise en ligne de la quasi totalité des référés – courtes communications adressées au gouvernement -, la Cour diffusera prochainement ses observations sur les comptes, la gestion et les résultats des entreprises publiques et annonce l'ouverture de plusieurs jeux de données sur la jurisprudence des juridictions financières "dans des formats facilitant le réutilisation gratuite et massive, notamment grâce une interface de programmation applicative" (API). Didier Migaud estime que le développement de l'exploration des données (data mining) va devenir "une puissante source d'enrichissement de notre fonctionnement", notamment en facilitant l'association d'experts de l'analyse des données, de chercheurs et de data journalistes capables de proposer des grilles de lecture complémentaires et contradictoires.