Journal de bord du STIA 2024
Le Stage Technique International d'Archives se déroule en présentiel à l'Institut national du Patrimoine (Paris, France) du 12 au 29 novembre 2024. Retrouvez dans ce journal de bord le récit des activités quotidiennes du Stage (en cours d'élaboration...) !
Mercredi 13 novembre 2024 : Maîtriser les missions d'un service d'archives et l'ancrer dans son environnement - Élaborer des outils stratégiques de pilotage d'un service d'archives.
Matin - Compte rendu de Madame Marina MATTAR (Liban)
En premier lieu, M. Jean-Bernard MONÉ, conservateur du patrimoine et directeur des archives départementales de la Haute-Loire nous a fait une introduction sur les missions d’un service d’archives.
Nous nous sommes questionnés sur que sont les archives et les services d’archives tels que définis dans le Code du patrimoine. C’est la loi qui définit l’intérêt de la conservation et l’organisation administrative et territoriale des archives.
On conserve des archives pour faire valoir des droits avant que ça ne soit pour des raisons de documentations historiques.
Il y a une variété d’archives ; certaines ont un statut public et d’autre un statut privé ; il faut connaître la nature des archives qu’on traite. On parle en France de la théorie des 3 âges : les archives courantes, les archives intermédiaires et les archives définitives (patrimoniales). Le même document passe par ces 3 âges. Seuls 5% des archives sont classées archives patrimoniales. Un document ne peut être éliminé que par décision ou dérogation instituée (circulaires interministériels au niveau national ou au niveau local)
Il y a plusieurs typologies de services : services publics d’archives, services de records management, services d’archivage, de numérisation, etc. Il y a aussi la question de l’organisation matérielle et humaine : faut-il un seul local ? Une seule personne ou une grande équipe ? ….
Actuellement et malgré les archives nativement numériques, on ne constate pas de baisse des archives papier.
En conclusion, il faut retenir 4 mots très importants : collecter, classer, conserver et communiquer.
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La seconde conférence portait sur un exemple de PSCE 2023-2028 (Projet scientifique, culturel et éducatif) des Archives départementales de Haute-Loire. C’est une feuille de route, un projet stratégique, un outil de pilotage pour un temps limité. Il définit le mode de travail, en transparence et la relation à l’usager.
Le PSCE s’adresse à l’équipe (management), aux élus (décisions) et au public (dialogue et échange).
Il se traduit par : des réunions et des ateliers, des rencontres avec les élus et usagers, le partage des problématiques et la synthèse par l’équipe de direction.
Il est validé, diffuser, mis en œuvre et évaluer en fin de chaque année. Finalement, cet outil aide à avoir de meilleurs moyens financiers.
Après-midi : compte-rendu de Monsieur Kouao Antoine ANOH (Côte d'Ivoire)
Le 2ème jour de la formation STIA 2024 a vu deux présentations. La première a été délivrée par M. Jean-Bernard MONÉ qui a abordé la thématique « Élaborer un projet d’établissement : l’exemple du Projet Scientifique Culturel et Éducatif (PSCE 2023-2028 des Archives départementales de la Haute-Loire. ». Tandis que le seconde a été conjointement délivrée par Mme Clémence BEAU et M. Bastien CHASTAGNERET qui ont traité la thématique : « Évaluer et rendre compte d’une politique publique : présentation de l’enquête annuelle des Archives de France. »
Cette enquête annuelle diligentée par le Service Interministériel des Archives de France (SIAF) s’appuie sur un formulaire en ligne rédigé à partir de deux cent soixante-quinze (275) indicateurs (accompagne d’une grille d’aide à la saisie) envoyé aux services d’Archives des régions, des départements et des communes. Les données recueillies suite à ce formulaire sont acheminées sur une plateforme de web-reporting pour être analysées et exploitées. Par ailleurs, l’analyse et l’exploitation obtenues à travers ces données sur la période 2020-2024 ont permis de constater entre autres un niveau de saturation des Archives départementales.
Cette enquête annuelle in fine est un formidable outil d’aide à la décision qui permet au SIAF d’accompagner les services d’Archives qui évoluent dans son périmètre de compétence.
Jeudi 14 novembre 2024 : Maîtriser les missions d'un service d'archives et l'ancrer dans son environnement - Élaborer des outils stratégiques de pilotage d'un service d'archives.
Matin - Compte rendu de OYE NYOGA Ghislaine Maelle (Cameroun)
La journée du 14 novembre 2024 a débuté avec la présentation de Madame Hélène GUICHARD –SPICA, Directrice des Archives départementales des Yvelines, sur le thème « Elaborer une stratégie de collecte dans un environnement hybride : l’exemple des Yvelines».
Après une présentation générale de la situation des archives et du rapport avec les politiques sur leur gestion, l’intervenante a fait un retour d’expérience sur la mise en place d’une stratégie d’archivage électronique qui tient compte à la fois des archives papiers et numériques, de leur production à leur réutilisation. Ceci dans le but de sécuriser l’information, de la décrire, de l’organiser et de la rendre accessible. En procédant par les étapes de dématérialisation administrative, de suivi des systèmes d’information et de gestion, d’archivage des messageries, du nettoyage des serveurs et par la réalisation effective du système d’archivage électronique. Ainsi, le système SYN’ARCHIVES a été conçu en partenariat avec le département des Haute de Seines, cet outil ayant pour but d’assurer l’archivage intermédiaire et définitif des données des collectivités.
Puis s’en est suivie l’intervention de Madame ADELINE DENOEUD, chargée d’étude documentaire à la Cour Nationale du Droit d’Asile sur le thème « Professionnaliser la fonction archive dans un établissement »
En tant que responsable d’un service d’archives intermédiaires, l’intervenante a partagé son retour d’expérience sur comment elle a procédé pour une mise en valeur réelle de son service, en trois temps forts. Le premier temps, celui des analyses a consisté à un état des lieux et une évaluation des processus, ensuite le temps des présentations qui a consisté à faire connaitre son service, à rencontrer les gens/le personnel et à s’impliquer dans la vie de l’organisme, car cela facilite l’archivage. Pour finir par le temps des bilans, dont il a été question de proposer des objectifs à court , moyen et long terme en fonction du plan de charge, rendre des comptes en interne et réaliser des actions concrètes pour ancrer son service d’archives dans cet environnement.
Après ces deux riches interventions, il y a eu des ateliers d’échanges, au cours desquels les stagiaires ont formé trois groupes de six personnes pour s’entretenir autour des problématiques « métier » proposées par les encadreurs du jour, ce jeu s’étant soldé par un partage de connaissances et d’expériences bénéfiques pour les uns et les autres.
Après-midi : compte-rendu de AVOMO Dominique (Gabon)
Le jeudi 15 novembre 2024 en après-midi, nous avons poursuivis notre module sur « maitriser les
missions d’un service d’archives et l’ancrer dans son environnement- Elaborer des outils
stratégiques de pilotage d’un service d’archives », coordonner par Monsieur Jean-Bernard MONÉ,
Directeur des Archives départementales de la Haute-Loire.
Le thème sur la stratégie de valorisation d’un service d’archives de la petite couronne parisienne a
été présenté par Monsieur Pierre CHANCEREL, Directeur des Archives de la Hauts-de-Seine. Dans son
exposé, il nous a d’abord fait l’historique du dite département, en nous précisant que ce
département a été créé en 1968, c’est l’un des plus petits départements français en superficie mais
avec beaucoup d’habitants. C’est un territoire ou l’offre culturelle est pléthorique.
En ce qui concerne le service d’archives du département, il existe peu de fonds d’archives anciens,
des fonds contemporains qui datent du 21siécle. Les archives départementales ne sont pas au coeur
des politiques culturelles et historiques du département. Pour les stratégies de valorisations du
service d’archives de la Hauts-de-Seine, la stratégie choisie est celle des expositions. L’exposition est
considérée comme une vitrine des archives départementales, une exposition annuelle qui touche
toutes les questions autour de la culture du département.
En plus nous avons eu des échanges sur la manière de concevoir et d’évaluer des actions de
valorisation par des services d’archives patrimoniaux cordonnées par Jean Bernard et Pierre, dans ces
échanges, il était questions de faire participer les impétrants sur les actions de valorisations dans
leurs différents services d’archives.
Et enfin, nous avons terminé par la présentation du stagiaire Monsieur Daniel DOVI du Bénin sur
l’organisation d’un service d’archives : constats et suggestions.
Vendredi 15 novembre 2024 : Formation aux enjeux de l'archivistique d'aujourd'hui-École nationale des Chartes.
Compte rendu de MAiGA Alassane (Mali) et BROU Abraham (Côte d'Ivoire)
M. THANH Tung Dang, directeur des Archives d’État du Vietnam, a ouvert les discussions en présentant les réformes apportées à la Loi des archives révisée de 2024. Ces amendements visent à améliorer le droit d’accès à l’information pour les citoyens, en intégrant des outils modernes et en adaptant les mécanismes de régulation aux réalités numériques actuelles.
Table ronde : Formation aux enjeux de l’archivistique d’aujourd’hui
La table ronde a permis de mettre en lumière des perspectives variées sur la formation des professionnels des archives dans l’espace francophone.
• Georges Théotime HOUNYO, président de l’Association internationale des archives francophones (AIAF) et responsable des archives au ministère des Finances du Bénin, a insisté sur l’importance de former les administrations publiques à un archivage rigoureux. Il a souligné la nécessité de sensibiliser les agents et de proposer des formations adaptées pour garantir une gestion documentaire efficace.
• Caroline BECKER, directrice des opérations et webmestre du Portail international archivistique francophones (PIAF), a présenté les ressources pédagogiques disponibles en ligne sur le site du PIAF. Ces outils permettent aux archivistes francophones de se former sur les cadres législatifs et les pratiques d’accès aux archives, en renforçant leur maîtrise des enjeux juridiques et institutionnels.
Formation francophone et retours d’expérience
Plusieurs intervenants ont partagé des initiatives concrètes et des retours d’expérience autour de la formation professionnelle dans le domaine archivistique :
• Séverine BLENNER-MICHEL, directrice des études à l’Institut national du patrimoine (INP), a présenté le Stage technique international d’archives. Ce programme, destiné aux professionnels francophones, répond aux besoins croissants d’évolution des compétences dans un contexte de transformation du métier.
• Christine MARTINEZ, présidente d’Archivistes sans Frontières-France (ASF), a évoqué les chantiers-écoles organisés par l’association. Ces interventions de terrain combinent formation pratique et accompagnement sur des sites fragilisés, illustrant une approche innovante de la coopération archivistique.
• Édouard VASSEUR a détaillé le rôle de la Chaire UNESCO « Les archives au service des Nations et des Sociétés africaines ». Il a mis en avant les efforts déployés pour développer une expertise archivistique locale en Afrique, grâce à des partenariats et des formations adaptées aux réalités régionales.
Synthèse et perspectives
En conclusion, Josée KIRPS, directrice des Archives nationales du Luxembourg et présidente du Conseil international des archives (ICA), a clôturé la session en saluant la richesse des échanges et en appelant à poursuivre les collaborations pour garantir un avenir prometteur aux archives dans l’espace francophone.
Lundi 18 novembre 2024 : Maîtriser la collecte - Records management (étude de cas : la collecte dans un environnement numérique et une approche de records management).
Compte-rendu : MOBEMBO AKUKU Verry (Belgique)
Cette journée a été animée par Mme Anne BURNEL, directrice de l’ingénierie et des projets archives pour le groupe La Poste, autour du thème : "Maîtriser la collecte : Records Management" (Étude de cas : la collecte dans un environnement numérique et une approche de Records Management).
L'activité, à la fois participative et pratique, s’est appuyée sur une étude de cas proposée par l’animatrice. Celle-ci portait sur la mise en place d’un projet de dématérialisation de processus dans une université. Cette première journée consacrée à ce thème, a permis de travailler sur les trois premières étapes du projet :
- Argumentation : Convaincre la hiérarchie de valider le projet
Sous forme d’un jeu des rôles des présentateurs des arguments, des membres de la direction et des observateurs, cette étape comprenait :
- L'identification des arguments pour convaincre le management.
- La préparation d’une présentation orale pour maximiser les chances de l’acceptation du projet.
- La planification des modalités de présentation.
- Organisation du projet : Structurer et planifier
- Cette étape visait à élaborer une fiche projet détaillée.
- Nous avons réfléchi aux différents profils nécessaires pour le projet, défini leurs rôles, et réparti les acteurs dans les instances clés du projet.
- Nous avons également :
- Élaboré un calendrier des activités.
- Proposé des modalités de validation adaptées.
- Analyse des processus : Comprendre l’existant et définir les objectifs
- Nous avons analysé les processus actuels de l’institution (l’université fictive proposé en étude de cas) pour permettre une compréhension claire des points de départ et des objectifs à atteindre.
Cette analyse a été présentée sous forme de logigrammes, offrant une visualisation claire et structurée pour l’ensemble des parties prenantes.
Mardi 19 novembre : Maîtriser la collecte - Records management (étude de cas : la collecte dans un environnement numérique et une approche de records management, suite).
Compte-rendu : SAVARIA Maude (Canada)
Dans la deuxième journée de l’activité de travail pratique autour d’une étude de cas d’un projet de gestion documentaire et d’archivage numérique dans une université fictive, menée par Anne BURNEL, directrice de l’ingénierie et des projets archives pour le groupe La Poste, nous avons présenté nos logigrammes des processus fictifs qui nous ont été soumis. L’exercice a permis de décortiquer des processus d’affaires en actions simplifiées et de déterminer le circuit – le contexte de production - que les documents prennent au sein de ces processus. À partir de ces logigrammes, nous avons pu extraire une liste de gains qu’un système d’archivage électronique (SAE) peut apporter aux processus fictifs étudiés. Les principaux gains sont la réduction les coûts matériel et humains en automatisant certaines actions et l’augmentation de la sécurité pour les documents engageants en les archivant dès leur validation. Ceci nous a amené à dresser une liste des fonctionnalités qu’un SAE idéal devrait avoir, de la création des documents jusqu’à leur archivage en passant par l’automatisation de certaines actions, la signature électronique ou le paiement informatisé. Nous avons ensuite pris ces éléments pour construire une architecture de la solution et de son intégration dans l’environnement informatique. Pour finir, nous avons discuté des actions possibles pour gérer le changement lors de l’implantation d’une telle solution d’archivage en s’assurant de communiquer amplement, par divers moyens, à tous les publics cibles, que ce soit par des vidéos promotionnelles, des ateliers de formation, des foires aux questions, des groupes d’utilisateurs, etc.
Anne BURNEL a également fait une présentation de son service d’archives et de leurs réalisations en termes de SAE dans les dernières années. Les enjeux auxquels elle fait face sont d’améliorer l’efficacité opérationnelle par la dématérialisation, de maitriser le risque, de garantir l’accès à l’information et de sécuriser les documents engageants et la mémoire de l’entreprise.
La journée s’est terminée sur une présentation d’une stagiaire, Marina MATTAR, sur son travail à la photothèque de la bibliothèque orientale de l’Université St-Joseph de Beyrouth au Liban. Elle nous a renseigné sur le processus d’indexation, de numérisation et de conservation des documents photographiques qui a été mis en place depuis 2015, avec exemples à l’appui. En plus du traitement de leurs fonds d’archives, son équipe a produit de nombreuses initiatives de mise en valeur par des visites scolaires, des prêts, des événements, un concours photo, des expositions et des catalogues.
Mercredi 20 novembre 2024 : Voyage d'étude à Nantes.
Compte-rendu : BAGUTTI Lia (Suisse)
Ce matin, nous avons quitté Paris très tôt depuis la gare de Montparnasse, en direction de Nantes, une ville que nous découvrirons au cours des deux prochains jours.
À notre arrivée, nous nous sommes immédiatement rendu.es au Château des Ducs de Bretagne, un lieu emblématique de la ville. Là, nous avons été chaleureusement accueilli.es par le directeur, Monsieur Bertrand GUILET, qui nous a conduits dans la cour du château. Il a partagé avec nous l’histoire fascinante de ce monument, autrefois résidence des ducs et duchesses de Bretagne, et nous a expliqué comment ce site historique a évolué pour devenir un musée. Monsieur Guillet a abordé les défis spécifiques liés à la conservation d’un tel bâtiment, dont la structure complexe et la richesse historique rendent chaque intervention délicate. Il a aussi évoqué les enjeux discursifs, notamment la manière de présenter l’histoire de Nantes. Une présentation passionnante qui nous a donné une nouvelle perspective sur ce lieu chargé de mémoire.
Nous avons ensuite visité le Musée d’histoire de Nantes, située dans l’une des ailes du château et également dirigé par la même équipe. Ce musée offre un parcours immersif à travers les siècles. M. Guillet nous a guidé.es dans les différentes sections de l’exposition permanente, expliquant les thématiques clés abordées : l’histoire de Nantes en tant que port majeur du commerce transatlantique et son rôle dans la traite négrière. Un volet important de l’exposition permanente est aussi consacré à la résistance nantaise pendant la Seconde Guerre mondiale, illustrée par des témoignages poignants et des objets historiques.
Après un déjeuner agréable, où nous avons échangé nos impressions sur les visites de la matinée, nous nous sommes dirigé.es en groupe vers la Loire. Le temps était idéal pour une promenade le long du fleuve, et nous avons pris le chemin du Mémorial de l’abolition de l’esclavage. Le mémorial, conçu pour rendre hommage aux victimes de l’esclavage, invite à la réflexion et au recueillement. Nous avons pris un moment pour méditer, chacun.e de notre côté, absorbé.es par la symbolique du lieu. Après ce moment introspectif, nous avons partagé nos impressions : la manière dont le lieu rend tangible l’histoire d’un passé douloureux, tout en appelant à un engagement collectif contre l’oubli.
L’après-midi s’est poursuivi au Musée Dobrée, où une table ronde s’est tenue autour du thème du patrimoine contesté. Ce sujet, toujours actuel, soulève des questions cruciales sur la manière dont les sociétés choisissent de préserver ou d’effacer certaines parties de leur histoire. La discussion a été modérée par Monsieur Luc FORLIVESI, et introduite par Madame Dominique TAFFIN et Monsieur Bertrand GUILLET. Ensuite, les intervenant.es ont présenté des études de cas poignantes : Madame Geneviève FALARDEAU a expliqué le rôle central des archives dans la question de la réappropriation de l’identité des autochtones au Canada; Monsieur Ananie KAYIRANGA a parlé des sites commémoratifs du génocide du Rwanda, lieux de mémoire souvent au centre de débats sur la manière de rendre hommage aux victimes tout en éduquant les générations futures ; enfin, la présentation du cas de Djibouti par Madame Sagal RACHID ABDI a ouvert la discussion sur les différentes façons pour se réapproprier de son histoire via des petits actions œuvrant à une échelle micro. Ce fut un moment très enrichissant, qui a suscité des échanges passionnés parmi les participant.es, chacun.e apportant son point de vue sur la gestion du patrimoine dans un contexte de mémoire collective.
Pour clôturer cette journée bien remplie, nous avons fait une dernière visite au Musée Dobrée, où une guide nous a fait découvrir des collections exceptionnelles appartenant à de riches familles nantaises. Ces objets, soigneusement préservés, témoignent de l'histoire locale ainsi que globale à travers les siècles, des costumes anciens aux meubles d’époque, en passant par des pièces d’art de grande valeur. Le tout, dans un cadre architectural remarquable.
Enfin, nous avons terminé cette longue journée en savourant de délicieuses galettes bretonnes accompagnées de bolées de cidre frais. L’ambiance conviviale et chaleureuse a été la parfaite conclusion d’une journée dense, riche en découvertes et en échanges.
Jeudi 21 novembre 2024 : Voyage d'étude à Nantes
Compte-rendu : FALARDEAU Geneviève (Canada)
Est-ce la bonne direction ? Non ! On sort du tram ! On revient ! Il n’était pas encore 9 h, la journée s’annonçait remplie d’aventures.
Après une promenade sous une pluie diluvienne et un contrôle de sécurité… très sécurisé, nous entrons finalement, bien au chaud, sur le site nantais des archives diplomatiques où nous allons passer l’avant-midi. Ce centre, complémentaire à celui de Courneuve, conserve environ 30 km linéaires d’archives datant de la fin du XVIe siècle jusqu’au XXIe siècle. Les archives conservées témoignent des relations extérieures de la France dont les postes (ambassades, consulats, etc) et les administrations de type colonial. Transportées dans des sacs-valises diplomatiques, les archives sont versées au centre par voie terrestre, maritime ou aérienne. Les différent.e.s intervenant.e.s rencontré.e.s ont porté une attention particulière au choix des pièces présentées. Les documents portaient tous sur des relations de la France avec divers pays représentés par les participants du STIA. Des archives du protectorat français au Maroc (1912-1956), des archives du mandat français au Liban (1920-1946) et quelques documents sur le Luxembourg n’en sont que quelques exemples. Nous avons appris qu’en raison de leur importance historique, certains corpus documentaires peuvent être accessibles avant la fin des délais prescrits par le Code du patrimoine. C’est le cas pour les documents consultés lors des travaux de la Commission d’enquête citoyenne sur le rôle de la France durant le génocide des Tutsi au Rwanda (1990-1994). Ces documents, normalement accessibles 50 ans après leur création, ont obtenu une dérogation générale. Cette dérogation permet l’ouverture par anticipation des archives avant la fin de leur délai. Une copie des archives consultées par la commission est disponible en consultation sur place aux Archives nationales.
À la suite de cette visite fort intéressante et une balade en autobus, nous arrivons au restaurant pour une pause bien méritée. Nous ne le savons pas, mais il s’agit de notre dernier moment de répit pour les heures à venir…
Bien repus, nous nous sommes dirigés, plutôt, nous avons été soufflés vers les archives municipales de la Ville de Nantes. Accueillis avec des sacs surprises, nous avons eu une présentation sur les différentes activités du centre. Les archives municipales ont entrepris, il y a quelques années, une mutualisation de la gestion documentaire et des archives avec les Communes de la métropole. Permettant ainsi une gouvernance partagée entre la ville et les communes et un plan de classement commun. Les archives ont aussi entrepris un tournant numérique avec l’élaboration de SAM (Socle d’archivage numérique métropolitain) permettant, entre autres, de prendre en charge les versements numériques. Nous avons aussi été introduit aux différentes activités de médiation dont les expositions sur les espaces publics, la publication d’ouvrages portant sur l’histoire des quartiers de Nantes et la valorisation numérique. La rencontre s’est terminée par la visite de locaux de conservation d’archives. Nous avons eu la chance de voir un document signé par Anne de Bretagne, des archives de l’opéra et divers plans.
Il est temps de rentrer à Paris, mais un doute plane. Est-ce que les grands vents retarderont les trains? À la gare, c'est l'incertitude. Les trains sont retardés ou annulés. Se relayant aux 15 minutes pour prendre les nouvelles de l'état des routes. Le départ prévu à 18 h aura finalement lieu vers 22 h 15. La nuit sera longue.
Vendredi 22 novembre : Plan de numérisation - Enjeux et risques.
Compte-rendu :
En attente...
Lundi 25 novembre 2024 : Conservation préventive, restauration et gestion des risques (1).
Compte-rendu : DRISSI BOUANANI Sidi Driss (Maroc)
La journée du 25/11/2024, qui s’est déroulée aux Archives nationales de Saint-Denis, était consacrée à la conservation préventive, à la restauration et à la gestion des risques.
Nous avons ouvert à 9h00, avec notre collègue , Mme Ghislaine Maëlle OYE NYOGA, elle a présenté une présentation sur les problèmes auxquels sont confrontées les archives de l'Université de ‘Kinshasa’ et la situation dangereuse à laquelle les archives sont exposées en raison de la négligence et des dommages, Elle a ensuite ouvert la porte à des questions sur les possibilités et les moyens efficaces de protéger ces archives dans son pays, ainsi qu'à des suggestions raisonnables pour le traitement initial de ces archives.
De 9h30 à 10h30, le sujet du cours était : « Les politiques de préservation aux Archives nationales » avec le professeur Mme Françoise JANIN, Diplômée de l'Institut national du patrimoine et conservatrice du patrimoine.
Elle a parlé des points suivants :
Les tâches dont sont chargées les Archives nationales sont la collecte, la conservation, la restauration, la valorisation, les archives publiques des services centraux de l’État et des autorités centrales mises en place.
En tant que fonctions souveraines déléguées en vertu de la Loi sur le patrimoine, ces missions sont réalisées en étroite collaboration avec le Bureau des Missions SIAF.
La collecte d'archives publiques et la collecte d’archives privées.
Le document est menacé par de nombreux facteurs tels que les insectes,la moisissure, l’humidité et l'acidité de certains papiers et encres. La préservation des matériaux comprend donc plusieurs domaines et plusieurs départements : la préservation préventive, la préservation curative et la restauration.
- Après cette fin de cours, nous avons pris une pause de 15 minutes.
À partir de 10h45, nous avons visité le siège des Archives nationales avec le professeur Françoise JANIN et Anaïs ORTIZ, et visité les services organisant les tâches liées à la conservation, à la collecte et à la réception des archives, qui sont comme suit :
Visite de deux maquettes du bâtiment des Archives nationales situées à l'entrée de l'institution ;
Traversée le couloir menant à tous les départements ;
Visite du lieu privilégié qui reçoit pour la première fois les colis d'archives, puis les distribue aux services concernés, afin de les détecter, les isoler, les collecter et les conserver ;
Les Archives nationales se composent de 10 étages et chaque étage contient 10 départements.
- À 11h15 nous avons visité le laboratoire de restauration et de reliure, et M. Bertrand SAINTE-MARTHE, responsable de l'atelier de restauration, reliure et dorure, nous a présenté la méthode de restauration du document à l'aide de papier japonais fin, ainsi que le nettoyage, le traitement et la mise en presse sous des poids. Nous avons également découvert la reliure européenne en utilisant des méthodes de reliure particulières, en collectant des documents sous la forme d'un livre relié, en les cousant et en les reliant, et en réalisant le fichier tranchefile européenne.
A 11h30, Directement, nous nous sommes rendus à l'atelier pour fabriquer des boîtes pour conserver les documents. Elles sont exemptes d'acidité et ont un fort pourcentage de grammage de papier. Ces boîtes sont fabriquées à l'aide d'une machine numérique, après avoir pris les mesures appropriées pour chaque groupe de documents. Ces mesures sont placées dans l’ordinateur, qui contient de nombreuses formes et motifs. Ensuite, cette forme est transférée à la machine numérique qui découpera le papier pour lui donner la forme d'une boîte pliable.
À 14h00, la réunion a eu lieu avec Mme Anaïs ORTIZ, Responsable du service de la conservation préventive. Le sujet est : « Conservation préventive et gestion des risques ». La leçon a porté sur les problèmes et les facteurs qui conduisent à l'endommagement du document, les facteurs biologiques à travers les insectes et les champignons, et les facteurs physiques à travers les situations et les conditions climatiques telles que l'intensité de la lumière, la chaleur et l'humidité. Outre les facteurs des humains à travers le vol, le pillage et les comportements inappropriés conduisant à des dommages aux documents, il existe une autre référence au facteur des catastrophes naturelles telles que les inondations et les incendies.
Elle a également présenté un ensemble de mesures de précaution et de prévention pour éviter de tels problèmes pouvant endommager le document ainsi que les principes de sécurité au travail, comme le port de gants, d'un masque et de lunettes de protection, ce qui est indispensable.
A 16h00, une rencontre a eu lieu avec M. Bruno RICARD, directeur des Archives nationales, et Mme Séverine BLENNER-MICHEL, directrice des études du département des conservateurs au ministère de la Culture.
Après avoir présenté les noms des collègues et pris connaissance de leurs fonctions administratives, le directeur a évoqué les institutions et organismes qui s'occupent des Archives nationales de France. La gestion et la conservation des archives repose d'abord sur la coopération, en particulier avec les ministères du gouvernement français. Le document est ce qui préserve l'histoire de l'État, et préserver le document revient à préserver la Mémoire. Après cela, à la fin de la réunion, nous avons pris des photos souvenirs au siège de la Fondation avec le Directeur.
Mardi 26 novembre 2024 : Conservation préventive, restauration et gestion des risques (2).
Compte-rendu : RACHID Sagal (république de Djibouti).
La journée du 26 novembre 2024 s’est déroulée aux Archives Diplomatiques de La Courneuve, sous l’accueil chaleureux de Mme Patricia COSTE, adjointe au chef de pôle Conservation et Recherche des Archives Diplomatiques.
Matinée : Conférences et échanges
La matinée a débuté par une présentation approfondie du plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC). Deux types de plans de sauvegarde nous ont été présentés :
- Un plan interne, élaboré par le département de conservation préventive.
- Un plan externe, développé avec l’assistance en maîtrise d’ouvrage.
Ces présentations ont permis de comparer les avantages et inconvénients des deux approches, ainsi que leurs applications pratiques.
Les étapes clés du PSBC et les actions prioritaires en cas de sinistre ont été mises en lumière. Nous avons également étudié le fonctionnement d’un plan d’urgence fonctionnel (PUF) et ses principales composantes, en insistant sur le dimensionnement, les mesures simples à mettre en place, et la méthodologie d’analyse des risques.
Après une pause bien méritée, nous avons eu le plaisir d’écouter notre collègue Carolina TORO qui a présenté son sujet de recherche sur le Musée des Ruines de Huanchaca, un site de patrimoine industriel situé à Antofagasta, au Chili. Ce lieu, anciennement une fonderie d’argent datant de la fin du XIXe siècle, a fait l’objet d’un projet artistique impliquant le collectif MO.TO. Carolina a expliqué son travail de recherche et de compilation d’archives provenant de diverses sources, tandis que son collègue s’est concentré sur des archives sonores.
Après-midi : Visites et ateliers pratiques
L’après-midi a débuté par la visite des magasins spécifiques des Archives Diplomatiques. Nous avons découvert trois espaces :
- Le magasin des maquettes, contenant des modèles utilisés pour la construction de chancelleries, ambassades et résidences d’ambassadeurs.
- Le magasin iconographique, abritant des plaques de verre et autres documents visuels.
- Le magasin géographique, où nous avons admiré une collection de cartes provenant des quatre coins du monde.
Nous avons ensuite participé à deux ateliers pratiques :
- Exercice sur le PSBC : Nous avons simulé une intervention sur des documents sinistrés par une inondation. Sous les explications détaillées de Mme Coste, nous avons manipulé divers supports (registres, CD, liasses de documents) pour appliquer les gestes appris théoriquement.
- Atelier de chemisage : Nous avons assisté à une démonstration avant de nous exercer par petits groupes au chemisage de documents, sur des exemplaires spécialement préparés.
Enfin, la journée s’est conclue par une visite enrichissante du studio de numérisation.
Cette journée a permis de mieux comprendre les enjeux liés à la sauvegarde du patrimoine culturel, grâce aux visites immersives et aux ateliers pratiques. Nous remercions vivement Madame Patricia COSTE et l'équipe des Archives diplomatiques pour leur accueil et leurs enseignements précieux.