Cri du PIAF n°16

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Sommaire du Cri du PIAF n°16

Editorial de Didier Grange, Président du comité de pilotage du PIAF

Nouvelles du PIAF

  • Le module 2 du PIAF a été actualisé !
  • Chantier du PIAF en cours : la mise à jour du thésaurus.
  • Les nouveaux membres du comité de pilotage du PIAF

Autre regard sur une institution : l'Ecole de Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes (EBAD) de Dakar au Sénégal fête son cinquantenaire !

  • Entretien avec Monsieur Mamadou DIARRA, Directeur de l'EBAD.

Les statistiques de fréquentation du PIAF en 2017.

 

EDITORIAL DU CRI DU PIAF n°16

Didier Grange, Président du comité directeur du PIAF, Genève, le 6 novembre 2017.

 Deux mines d'information à découvrir !

Grâce au travail inlassable d’un membre du Comité de pilotage du Portail, notre confrère David Rajotte, qui travaille à Bibliothèque et Archives Canada (BAC – LAC), la communauté professionnelle bénéficie d’une source d’information étendue relative à l’actualité archivistique dans la Francophonie.

 

Publié toutes les semaines, le blogue qu’il met à disposition sur le PIAF comprend différentes rubriques dans lesquelles David distribue les informations et les liens qu’il collecte sur la toile. Son blogue est facile à trouver : il suffit de vous rendre sur la page d’accueil du PIAF ; vous le verrez apparaître en descendant la page, sur la droite de l’écran.

 

Pour arriver à ce résultat, David a réalisé un inventaire aussi exhaustif que possible des institutions d’archives présentes sur la toile, dans les pays francophones. Il en a repéré près de 1'700 ! Il a évalué comment ces institutions communiquent et a mis en place sa stratégie de collecte et de diffusion de l’information. Un sacré travail, à n’en pas douter.

 

Chaque information que David signale est accompagnée d’un lien, qui renvoie à la source d’origine. Aussi, au fil des semaines, ce sont des centaines de références qui s’accumulent, dans lesquelles chacune et chacun peut trouver, qui une source d’inspiration, qui un modèle, qui une référence, qui un point de comparaison, qui une simple information. Richesse et diversité sont en effet deux qualificatifs qui peuvent aisément être utilisés pour caractériser à la fois le contenu du blogue et l’actualité archivistique. Cette dernière regorge d’initiatives, de projets et de réalisations. C’est le reflet d’une discipline vivante, qui évolue et s’adapte.

 

Si ce blogue se concentre sur l’archivistique dans la Francophonie, David effectue des repérages encore plus conséquents à l’échelle internationale. David est en effet un récidiviste ! Il alimente depuis 2010 un autre blogue intitulé « Nouvelles du patrimoine documentaire ». Le spectre de ce blogue est extrêmement large puisqu’il embrasse la planète entière et propose de très nombreuses rubriques. David diffuse également son blogue par le biais de la liste des archivistes canadiens : ARCAN-l .

 

Saluons l’effort considérable que représente le travail qu’effectue David pour que nous puissions toutes et tous découvrir, nous informer et apprendre. Aussi, si vous ne connaissez pas encore ces deux blogues, je vous invite à prendre le temps nécessaire pour les découvrir. Ils valent largement le détour !

 

 

NOUVELLES DU PIAF

 

Le module 2 du PIAF a été actualisé, il sera mis en ligne courant novembre 2017 !

Monsieur Bruno Delmas a revu et enrichi son module (cours fondamentaux) qui porte sur « Les notions générales d’archivistique ». Ce module est l’un des plus ancien du Portail, son contenu nécessitait à des révisions profondes vu les développements technologiques des dix dernières années. Les définitions des termes « archiviste » et « archives » ont été revues et complétées. L’explosion des technologies numériques a donné lieu à la naissance d’une nouvelle forme d’archives : les archives numériques. Si les principes de l’archivistique traditionnelle restent en vigueur, c’est toute la chaine de traitement des documents qu’il faut revoir. Le métier de l’archiviste, tel qu’il existait à l’aube du XXIème siècle s’en trouve modifié, les compétences se diversifient, le besoin de formation en informatique se fait sentir et une spécialisation des tâches s’impose.

Cette évolution des supports s’accompagne d’une croissance exponentielle de la masse des données produites. « On peut même dire, sans trop de risque de se tromper,  que les données numériques accumulées depuis une génération à l’échelle du monde dépassent en volume tous les documents papier conservés dans les institutions et services d’archives de tous les pays » (Bruno Delmas, Les notions générales d’archivistique, PIAF, module 2, section 2, chapitre 4).

Le comité de pilotage du PIAF remercie vivement Monsieur Delmas pour son précieux travail de mise à jour !

 

Le nouveau chantier du PIAF en cours : la mise à jour du thesaurus.

La mise à jour du thésaurus du PIAF est lancée. Le projet est piloté par Sabine Mas qui est responsable de la Bibliographie du PIAF.

La mise à jour du thésaurus du PIAF sera réalisée par les étudiants dans le cours « Indexation et condensation » de Lyne Da Sylva. Lorsque cette mise à jour sera terminée nous pourrons diffuser le thésaurus sur le PIAF (sous format .PDF par exemple) avec le nom de tous les contributeurs pour une large diffusion au sein de la communauté archivistique francophone. L’idée est de valider ce thésaurus pour ensuite l’intégrer comme outil d’indexation pour la bibliographie à l’automne 2018.

 

Trois nouveaux membres entrent au comité de pilotage du PIAF en janvier 2018.

Trois nouveaux membres viennent enrichir les rangs du comité de pilotage du PIAF en janvier 2018. Michel Cottin, spécialiste –entre autres- des MOOC va nous apporter ses compétences et ses lumières dans ce domaine. L’arrivée de Mor Dieye, enseignant-chercheur à l’EBAD, était fondamentale pour nous permettre de faire perdurer nos liens avec l'EBAD. En effet, depuis l'origine du PIAF, un professeur de cette éminente institution a toujours siégé dans nos rangs. Enfin, avec Laurence Maroye, c’est le drapeau de la Belgique qui flotte à nouveau dans l’équipe de pilotage.

  Michel COTTIN est responsable des Archives du Groupe RATP un des principaux    opérateurs de transports publics français depuis septembre 2016. Il est diplômé de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (section des sciences historiques à la Sorbonne) et titulaire du Master 2 en archivistique de l'Université de Haute Alsace (Mulhouse). Michel Cottin a été successivement Archiviste/ records manager à l'AFPA jusqu'en 2005 (Association pour la formation professionnelle des adultes) où il a fondé le Centre National d'archives de la formation professionnelle à Metz en Lorraine, puis records manager de la division Innovation d'Orange à Paris jusqu'en 2016 où il a principalement mis en oeuvre les dispositifs de gestion électronique de documents pour les projets d'innovation. De 2011 à 2014, il a présidé la commission française de normalisation ISO TC46/SC11/CN11 (Information et documentation – Archives et gestion des documents d’activité). Michel Cottin est par ailleurs professeur associé dans le domaine du Records Management et des archives numériques au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) à Paris. Il a été amené à publier récemment dans les Techniques de l'Ingénieur, les Cahiers du numérique et  la revue I2D Informations données et documents sur le thème de la Qualité et de la certification ainsi que la notion de cycle de vie.  Il a crée et animé un MOOC intitulé « Gérer les documents numériques : maîtriser les risques ».

Mor DIEYE est depuis décembre 2013 docteur en Sciences de l’information et de la communication sur le sujet : « Valorisation et médiation numérique du patrimoine documentaire colonial et de l’esclavage » à l’École doctorale « Sciences de l’information, de la communication et de la documentation » de l’Université Paul Valéry de Montpellier en France. Il est chercheur associé au LERASS-CERIC (Laboratoire d’étude et de recherches appliquées en Sciences sociales – Centre d’étude de recherches en information et communication, Montpellier-France). Il est aussi un ancien élève de l’Ecole de Bibliothécaires, Archivistes et Documentaliste (EBAD-UCAD) et de l’IUP Ingénierie documentaire de l’Université Toulouse II, où il a obtenu successivement une licence, un Master 1 en « Ingénierie documentaire », un Master 2 en « Archives et Image », et un DEA en « Histoire et Archivistique » à l’Ecole doctorale de l’université Toulouse II. Mor Dieye a été pendant longtemps (2002 à 2012) archiviste professionnel dans plusieurs organismes français, notamment à la HAS, l’AFSAPSS, dans plusieurs communes de la Haute-Garonne et à Vectura Archivage (société de prestation en ingénierie documentaire à Toulouse). Il est depuis 2012, enseignant-chercheur en Archivistique à l’Ecole de Bibliothécaires, Archivistes et Documentaliste de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ses domaines de recherche concernent : la valorisation du patrimoine documentaire, la médiation numérique, les systèmes d’archivage électronique et la mémoire de l’esclavage.

 Laurence MAROYE est actuellement doctorante au sein de la filière des Sciences et technologies de l’information et de la communication (STIC) de l’Université libre de Bruxelles (ULB). Sa thèse de doctorat propose une analyse critique de l’opportunité, pour les administrations fédérales belges, des normes internationales sur la gestion des documents d’activité. Elle est également chercheuse dans le cadre du projet de recherche fédéral belge HECTOR (Hybrid Electronic Curation, Transformation and organization of records) dont les partenaires sont les Archives générales du Royaume (AGR) et l’Université de Namur. Elle est par ailleurs membre expert auprès de la Commission belge de l’ISOTC46/SC11 (Information et documentation – Archives et gestion des documents d’activité).  Laurence Maroye a été amenée à intervenir sur la normalisation durant le cours d’Automatique documentaire dispensé à l’ULB. Elle a également publié différents articles dans la revue I2D – Information, données et documents ou le Records Management Journal. Elle participe activement depuis 2014 à l’organisation de la réunion annuelle du groupe de contacts FNRS, Analyse critique et amélioration de la qualité de l’information numérique. Laurence Maroye est titulaire d’un Master en Sciences et technologies de l’information et de la communication de l’ULB.

 

REGARD VERS UN THEME, UNE INSTITUTION OU UN PROJET…

 

L'EBAD fête son cinquantenaire : Entretien avec Monsieur Mamadou DIARRA, Directeur de l'Ecole de Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes (EBAD) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal

 

Dans ce Cri du PIAF n°16, nous avons choisi de tourner notre regard vers l’Ecole de Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes (EBAD) de Dakar, Sénégal.

 

L’EBAD fête cette année ses 50 ans d’existence ! De nombreuses manifestations ont marqué cet anniversaire au cours des derniers mois. Mais le point d’orgue de ces célébrations est à venir. L’EBAD organise les 14, 15 et 16 novembre 2017 un colloque international sur le thème suivant : « Les sciences de l’information documentaire au service de la recherche, de la formation, de l’intégration et du développement durable ».

Vous trouverez le programme du colloque du cinquantenaire de l'EBAD ici.

 

Nous avons eu la chance de pouvoir revenir sur cette année et sur l’histoire remarquable de ce creuset de la formation archivistique qu’est l’EBAD, avec son Directeur actuel, Monsieur Mamadou DIARRA.

 

Cet entretien est organisé autour de six thèmes :

  • La situation actuelle de l’EBAD (questions 1 à 4)
  • Les temps forts de l’histoire de l’EBAD (questions 5 et 6)
  • La formation à distance de l’EBAD (questions 7 à 10)
  • La place de l’EBAD sur la scène internationale : rayonnement et partenariats (questions 11 à 13)
  • Les célébrations du Cinquantenaire de l’EBAD (questions 14 à 19)
  • Le futur de l’Ecole : projets et défis (questions 20 et 21)

La situation actuelle de l'EBAD

1. Combien d’étudiants sont inscrits à l’EBAD aujourd’hui, toutes filières confondues (présentation de l'offre de formation de l’EBAD)?

Pour l’année écoulée, 2016 – 2017, l’EBAD comptait 98 apprenants en Licence1 (L1), 94 en L2, 105 en L3, 15 en Master1 (M1) et 13 étudiants en M2, soit un total de 325 étudiants en présentiel. Quant à la Fadis (Formation à distance), pour la même période, le nombre d’étudiants est de 51 ainsi répartis : 14 en L3, 22 en M1 et 15 étudiants en M2.

2. Quelle est leur provenance géographique ?

Conformément à sa vocation d’origine de centre régional francophone de formation, les étudiants de l’EBAD proviennent de  toute la zone Afrique francophone, mais aussi des pays lusophones (Guinée Bissau, Cap Vert), anglophones (Gambie), arabophones (Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie), les non francophones devant subir une formation de mise à niveau en français d’une à deux ans à l’Institut Français des Etudiants Etrangers (IFEE). Durant l’année scolaire écoulée, sur le présentiel et le distanciel, les étudiants de l’EBAD provenaient : du Bénin, du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, de Centrafrique, de Djibouti, de la Guinée, du Mali, du Maroc, du Niger, du Togo et de la République Démocratique du Congo (RDC).

Provenance géographique des étudiants de l'EBAD en 2016-2017

Provenance géographique des étudiants de l'EBAD en 2016-2017

3. Que font-ils à la sortie de l’EBAD ?

Les diplômés de l’EBAD exercent pour l’essentiel dans le secteur de l’info doc (Dépôts d’archives, Bibliothèques, Médiathèques, Centres de documentation, de ressources...) et dans des secteurs connexes : webmasters, records managers, digital managers... et parfois même dans des métiers totalement étrangers à leur formation ; c’est dire combien la formation prépare aussi à des aptitudes, à des « savoir être et savoir devenir ».

4. Combien y a-t-il d’enseignants à l’EBAD ? Ont-ils tous été formés à l’EBAD ? Si ce n’est pas le cas, où ont-ils été formés ?

L’EBAD fonctionne avec près d’une quinzaine d’enseignants permanents. Elle fait appel aux collègues de facultés pour les disciplines spécialisées, et aux professionnels de l’info doc pour assurer les TP, les pratiques professionnelles etc.

Les enseignants peuvent être classés en 2 catégories:

- une 1ère génération provenant de disciplines diverses : Histoire, Géographie, Lettres Modernes/Classiques, Economie, Droit et qui a bénéficié d’une formation complémentaire de spécialisation d’une à deux ans en France notamment (ENSB/ENSSIB, Ecole des Chartes, Stage Technique International, CSSID/Institut d’Etudes Politiques de Paris, EHESS de Paris...) 

- une 2ème génération : constituée pour l’essentiel d’anciens étudiants de l’EBAD et qui ont eu par la suite à poursuivre leurs études jusqu’à l’obtention du doctorat.

 

Les temps forts de l’histoire de l’EBAD

5. L’EBAD fête ses 50 ans cette année, quels sont les temps forts de son histoire ?

L’histoire de l’EBAD peut être retracée à travers les dates suivantes :

  • En 1953 à Ibadan, Nigéria, a été soulignée pour la première fois, lors du stage d'étude sur le développement des bibliothèques publiques en Afrique, la nécessité de dispenser une formation professionnelle tenant compte des spécificités des bibliothèques africaines.
  • En 1961, à Addis Abeba, lors de la conférence des chefs d’Etats africains sur le développement de l’éducation en Afrique, les participants, principalement l’UNESCO insistèrent sur la création d’un grand nombre de bibliothèques qu’il faudra pourvoir en bibliothécaires qualifiés ;
  • En 1962, le stage d’études sur le développement des bibliothèques en Afrique, qui a eu lieu à Enogou (Nigéria) confirme la pénurie grave de bibliothécaires. L’enseignement de la bibliothéconomie existe dans une certaine mesure pour les pays africains de langue anglaise, mais reste inexistant pour l’Afrique francophone ;
  • C’est ainsi qu’en 1962 (le 28 mars) fut créé à Dakar le Centre Régional de Formation de Bibliothécaires (CRFB) de langue francophone à la suite d’un accord entre le Gouvernement du Sénégal et l’UNESCO. Un certain nombre des gouvernements des pays d’expression française sont déjà disposés à y envoyer des étudiants. Les premiers cours du premier Centre régional - huit mois par an - seront ouverts aux étudiants du Burundi, du Cameroun, de la République centrafricaine, du Congo (Brazzaville), du Congo (Léopoldville, actuel RDC), du Dahomey (actuel Bénin), du Gabon, de la Guinée, de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), de la République Malgache, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Rwanda, du Tchad, du Togo, ainsi que du Sénégal.

Ces cours vont commencer le 4 novembre 1963, sous la conduite d'un expert de l'Unesco, Mr Louis Séguin, bibliothécaire de la Bibliothèque publique de Boulogne-sur-Mer (France).

Un certain nombre de bourses d'études ont été créées par l'Unesco afin d'aider les élèves à suivre les cours, conçus spécialement pour répondre aux besoins des bibliothèques publiques africaines.

  • En 1967, le CRFB deviendra par décret N°67-1235 du 15 novembre 1967, l'Ecole des Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes avec un statut d'institut d'université ;
  • Les sections Bibliothèque, Archives et Documentation furent créées respectivement en : 1969, 1971 et 1974
  • En 1983, les autorités sénégalaises avaient estimé suffisant le nombre de techniciens formés et qu’il fallait réfléchir à la formation de concepteurs de systèmes d’information documentaires pour les accompagner. Ce fut la création du second cycle en présentiel par le décret 83-290 du 15 mars 1983 dont les objectifs étaient les suivants :
  • En 2000, grâce au projet FORCIIR de la coopération française, l’EBAD a dupliqué son programme du second cycle au niveau distanciel par le biais de l’enseignement à distance qui a permis entre autres de consolider sa volonté d’intégration sous-régionale ;
  • En 2000 - 2002, l’appellation des premiers diplômes de l’EBAD, à savoir Diplôme d’Aptitude aux Fonctions d’Archiviste (DAFA), Diplôme d’Aptitude aux Fonctions de Bibliothécaire (DAFB) et Diplôme d’Aptitude aux Fonctions de Documentaliste (DAFD) fut remise en cause pour donner lieu à un seul diplôme, Diplôme Universitaire en Sciences de l’Information Documentaire (DUSID) ;
  • En 2004, l’EBAD adopte la réforme LMD, avec  la création du Master professionnel en Science de l'information documentaire à  distance, suivi de la Licence professionnelle. Ce fut ensuite autour du présentiel de suivre la réforme et le basculement vers la réforme LMD devient total en 2005-2006 ;
  • En 2016, se concrétisera un vieux rêve, avec la création du Laboratoire de Recherche en Sciences de l’Information et de la Communication (LARSIC) qui est une réponse aux nombreuses demandes d’inscription en thèse des diplômés de l’EBAD et de l’Afrique en général.

6. Cinquante ans d’existence, c’est admirable ! Qu’est-ce qui, d’après vous, explique la longévité de votre Ecole ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer la longévité de l’école : étant la seule institution d’Afrique francophone dans ce domaine, du moins, jusqu’à un passé récent, l’EBAD pouvait bénéficier du soutien de plusieurs bailleurs ; la qualité de l’enseignement fondée sur un modèle pédagogique pertinent alliant théorie et pratique est aussi un facteur explicatif; la prise de conscience progressive par les autorités, les organes de gouvernance, du rôle de  l’info doc, notamment des archives comme outils de gestion, de bonne gouvernance, de transparence administrative, de développement économique et social, peut être retenu comme facteur explicatif de cette longévité.

 

La formation à distance de l’EBAD

7. La mise en place, il y a plus de 16 ans, d’une formation diplômante  à distance (Fadis) a certainement marqué un temps fort dans l’évolution de l’EBAD. Pourriez-vous nous expliquer comment fonctionne cette formation aujourd’hui ?

La Fadis de l’EBAD est une duplication de la formation en présentiel : les mêmes enseignements en présentiel se retrouvent à distance. En effet, devant la crise, les Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) imposés aux Etats, il leur devenait de plus en plus difficile d’envoyer leurs ressortissants à l’EBAD ; pour rester dans sa vocation d’Institut régional francophone de formation, l’EBAD a dû s’adapter en allant « trouver chez eux » ses clients potentiels. La stratégie a connu un succès tel qu’il fallait imaginer une formule d’organisation efficace, consistant à regrouper les apprenants par classes ou zones : classe Afrique de l’Ouest avec le Sénégal comme point focal, classe Afrique Centrale basée au Cameroun, et classe Pays des Grands Lacs centrée autour du Burundi. Les cours démarrent chaque année par « un stage de regroupement» organisé dans chaque zone, dans les CNF/AUF, avec l’aide des tuteurs de classe, recrutés parmi les anciens étudiants de l’EBAD, notamment ceux qui ont eu à subir la formation à distance. Pour assurer leur transparence, leur sincérité et leur régularité, les examens se déroulent aussi dans ces CNF, sous la supervision de leurs responsables.

La Fadis de l’EBAD est née sans l’AUF, mais le soutien de l’AUF reste déterminant pour sa survie.

8. Quelle est la provenance géographique des étudiants inscrits dans cette formation ?

La Fadis a permis à l’EBAD de retrouver toute son envergure internationale ; en plus de sa cible de départ, c’est-à-dire les candidats provenant de la zone Afrique francophone, on y retrouve des étudiants anglophones, lusophones, arabophones ... comme l’atteste la liste qui suit : Bénin; Burkina Faso; Burundi; Cameroun; Cap Vert; Gabon, Centrafrique ; Comores ; Congo (Brazza) ; Côte d’ivoire ; Djibouti ; Gabon ; Gambie ; Guinée ; Guinée Bissau ; Libye ; Madagascar ; Mali ; Maroc ; Mauritanie ;  Niger ; RDC ; Rwanda ;Sierra-Léone ; Tchad ; Togo ; Tunisie.

9. Qu’est-ce qui, d’après vous, explique le succès de cette formation à distance ?

La formation à distance (Fadis) est une réponse à de véritables besoins de formation: face à la restriction des bourses de formation, à la réticence des employeurs à libérer leurs collaborateurs, souvent les meilleurs, face aux contraintes familiales, de ménage...sans compter l’attraction naturelle qu’exercent les TIC, outils indispensables de la Fadis, sur les apprenants.

10. L’EBAD a été pionnière –en Afrique et dans le monde- en matière d’enseignement diplômant à distance. Votre système a-t-il été adopté par d’autres institutions et/ou dans d’autres pays ?

La formation à distance a permis à l’EBAD de fortifier son image sur le plan interne mais aussi sur le plan international. Toutes les initiatives nationales en la matière font appel à l’expertise de l’EBAD. Sur le plan international, l’EBAD et le projet FORCIIR* ont aidé le Maroc (pour plus d'informations cliquez ici) , le Cameroun et Madagascar (pour plus d'informations : http://www.archimag.com/article/formation-%C3%A0-distance-l%25E2%2580%2599afrique-francophone-pionni%C3%A8re) dans la mise en place de leur Fadis.

Madame Annie Bauer, gestionnaire du Projet et Monsieur Mbaye Thiam, alors Directeur de l'EBAD, lors de la signature du Projet FORCIIR de la coopération française

Madame Annie Bauer, Gestionnaire du Projet, et Monsieur Mbaye Thiam, alors Directeur de l’EBAD, lors de la signature du Projet FORCIIR de la coopération française.

*pour plus de renseignements sur le projet FORCIIR, sa mise en place et son déroulement, téléchargez l'article rédigé en 2011 par Pierre-Jean LOIRET.

 

La place de l’EBAD sur la scène internationale : rayonnement et partenariats

11.  L’EBAD occupe une place de choix sur la scène archivistique internationale.  La formation à distance est née d’un partenariat avec le Ministère des Affaires étrangères français par exemple. Le PIAF est lié depuis son origine (2005) à l’EBAD puisque de manière quasi ininterrompue, un enseignant de l’Ecole siège au comité de pilotage du PIAF. Pourriez-vous nous dire quelques mots sur ce que représente cette collaboration entre l’EBAD et le PIAF pour vous ou pour l’Ecole ?

La collaboration entre le PIAF et l’EBAD qui date de 2005, a beaucoup contribué à la visibilité et à la lisibilité de l’EBAD ; la cooptation des enseignants au sein du comité de pilotage renforce l’image de l’EBAD, son expertise et son rayonnement international.

12.  Quelle est la place de l’EBAD sur la scène archivistique francophone ?

L’EBAD occupe une bonne place sur la scène archivistique francophone, en participant aux rencontres internationales (SIAF, CIA, PIAF...), à la formation de l’élite francophone... Elle aurait pu mieux fortifier sa place si elle parvenait à honorer ses cotisations au sein de toutes les instances francophones.

13. Pourriez-vous nous donner quelques exemples d’autres partenariats que vous avez noués dans le monde ?

Nous sommes en partenariat (formalisé ou non) avec la plupart des écoles et des organismes œuvrant dans le secteur de l’info doc : ENSSIB ; INTD/CNAM ; DAM-Toulouse ; EBSI-Montréal ; Département SID de Lille3, ESSTIC de Yaoundé, ESI de Rabat, ISD de Tunis, CIDST de Madagascar, ESSI de Kankan, ENA du Bénin, Département SIC de l’ULB, Filière livre de la FLSH de Bamako, ISTID de Ouagadougou, ISOC du Burundi...

 

Les célébrations du Cinquantenaire de l’EBAD

 

 

14. L’année 2017 a été ponctuée de manifestations festives comme en témoigne la page Facebook de l'EBAD. Pourriez-vous en citer une ou deux qui vous ont marqué ?

Depuis l’annonce du cinquantenaire, les étudiants ont décidé de placer toutes leurs manifestations dans ce cadre : leur journée d’intégration, le tournoi de foot à la piscine olympique, le diner de gala à la place du souvenir en sont des exemples qui ont marqué la vie de l’Institution.

15.  Le colloque qui va se dérouler les 14, 15 et 16 novembre 2017 constitue le point d’orgue de ces célébrations du Cinquantenaire. Comment vous est venue l’idée du thème ?

Pour le choix du thème, nous n’avons fait que traduire en mots la vocation et les missions de l’EBAD et les sujets d’actualité qui agitent le secteur de l’Info doc.

16. Qui organise ce colloque ? Avez-vous reçu des soutiens de l’Etat sénégalais ?

Une telle manifestation ne peut être envisageable sans l’Etat sénégalais, 1er soutien. En plus de l’Etat, nous avons sollicité et obtenu des soutiens d’entreprises et organismes de la place : Ambassade de France, SICAP, WARC, ENDA, AUF (voir liste de partenaires sur les documents du colloque)

17. Vous avez lancé un appel à contributions. Qui participe ? Quels pays ?

Près de 70 communications ont été reçues d’une quinzaine de pays, sans compter les manifestations d’intérêt et demandes d’invitation pour participer à l’évènement.

Les pays suivants ont réagi à l’appel : Algérie ; Bénin; Bulgarie; Burkina Faso; Burundi; Cameroun; Canada; Côte d’Ivoire ; Egypte; Etats Unis ; France ; Madagascar ; Mali ; Sénégal ; Togo et Tunisie.

18. Qu’attendez-vous de ce colloque ?

Le colloque qui constitue le point d’orgue du cinquantenaire sera un moment de fête et de travail.

En effet, il y aura du spectacle ; on tentera d’honorer les anciens, les retraités ; ce sera un moment de retrouvailles, de rencontres, de souvenirs et de prières pour nos regrettés.

Le Colloque sera aussi l’occasion de réfléchir sur nos métiers, nos pratiques, nos disciplines ; un moment d’évaluation d’un parcours et de projection sur l’avenir ; des opportunités de nouer des partenariats, fortifier les carnets d’adresses, les réseaux etc.

19. Peut-on suivre, au jour le jour sur internet (Site de l’école ? Facebook ? Twitter  #EBAD50 ? Presse en ligne ?), le déroulement et les interventions qui auront lieu ?

De manière plus ou moins informelle, officieuse, la plupart de nos manifestations sont relayées par les étudiants en temps réel à travers les réseaux sociaux; peut être va-t-on officialiser et systématiser cette pratique pour ce colloque.

 

Le futur de l’Ecole : projets et défis

20. On ne peut parler du brillant passé et du dynamique présent de l’EBAD sans évoquer son futur…  Avez-vous mis en place des projets ?

Par définition, une organisation ne peut vivre et fonctionner sans projet : après l’ouverture du LARSIC (Laboratoire de Recherche en Sciences de l’Information et de la Communication) en 2016 pour répondre aux nombreuses demandes d’inscription d’étudiants en thèse, nos projets concernent la diversification de l’offre de formation : un master en Archives et Documentation Audio Visuelles  est en cours d’étude avec le Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) et la Direction de la Cinématographie ; le renforcement de la Fadis qui, après près de 16 ans de fonctionnement, doit faire l’objet d’un département autonome; la construction et l’équipement d’une salle multimédia, pour les TP des étudiants, les soutenances de mémoires à distance dans le cadre de la Fadis ; la modernisation du Centre de Ressources, le renforcement de la Formation continue qui seule, peut répondre à l’épineux problème de l’adéquation formation-emploi etc. L’environnement politique est  en ce moment très favorable  et deux faits nous permettent de l’avancer : en Juin 2015, lors de la présentation du rapport de l’Inspection Générale d’Etat (IGE), le Chef de l’Etat du Sénégal a affirmé sa préoccupation relative aux défaillances  constatées dans la gestion des archives ; au Conseil des ministres du 20 janvier 2016, il a demandé au Premier Ministre « de renforcer les moyens logistiques, humains et financiers de l’Ecole des Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes (EBAD), et de la Direction des Archives nationales » ...

21. Quels sont les nouveaux défis qui vous attendent ?

Ils ont pour noms : contribution à l’absorption de la massification de l’Université ; faire du service à la communauté, 3ème mission de l’Université, une réalité ; résister à la tentation de fondre les sciences de l’info doc (Archivistique, Bibliothéconomie, Documentation) dans les TIC et les Sciences de la Communication.

 

Nous remercions infiniment Monsieur Diarra d’avoir pris le temps et de nous avoir fait l’honneur de participer à la rédaction du Cri du PIAF n°16.

  Mamadou DIARRA est Docteur en Science de l’Information et de la Communication de l’Université de Grenoble3. Il a participé à de nombreux colloques et s’intéresse aux thèmes de l’enseignement à distance, des TICE, et de la réforme LMD. Après avoir été plusieurs fois chef de la Section Documentation de l’EBAD, il a été Directeur des Etudes de l’Etablissement durant 8 ans avant de devenir le Directeur depuis 2012.                                                                                                                                            

Membre du comité scientifique du 20ème colloque international sur le Document numérique CIDE20/ENSSIB (Novembre 2017).

Membre du comité scientifique du 11ème  colloque international d’ISKO-France (Juillet 2017). Membre du comité scientifique du colloque international « Libre accès et recherche scientifique : vers de nouvelles valeurs », Tunis, 27 – 28 Novembre 2014.

Membre du comité scientifique du colloque satellite de l’IFLA « Francophonies, bibliothèques et congruences », Limoges, 23 – 26  août 2014.

Membre de la commission d’organisation du colloque REESAO (Réseau pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest), Dakar (janvier 2013).

Président du Comité Scientifique du 1er Congrès biennal de l'ASBAD, Dakar (décembre 2002).

 

STATISTIQUES DE FREQUENTATION DU PORTAIL EN 2017

Du 1er janvier 2017 au 17 octobre 2017 : 71648 visiteurs ont fréquenté le PIAF.

La fréquentation du portail PIAF est en moyenne mensuelle de 7500 visiteurs unique. 

Vous passez en moyenne 3,41 minutes sur le site et vous êtes 63,5 % de nouveaux visiteurs. L'origine géographique des Piafnautes :  France, Canada, Côte d'Ivoire, Maroc, Algérie, Cameroun, Belgique, Tunisie, Sénégal, Suisse.

Maintenant, le temps passé par chaque internaute sur le portail reste conséquent. 10,7 % des visiteurs passent en moyenne entre 15 mn et 1h sur le site. 4,5 % passent plus d'une heure.

 

Merci à tous ceux qui font, qui utilisent et qui financent le PIAF !

Caroline Becker, webmestre et directrice des opérations du PIAF.

 

Comment adhérer et contribuer ?

  • par vos contributions aux différents modules. Si vous souhaitez apporter des contributions au Portail ou faire part d’informations qui vous paraissent importantes, vous pouvez remplir les formulaires dédiés à cet effet sur la page d’accueil du portail. N’hésitez pas !   
  • par votre aide financière (adhésion à l’ AIAF). Votre adhésion à l’Association Internationale des Archivistes Francophones permettra d’assurer la pérennité du Portail ! Pour cotiser, cliquez ici
  • en vous inscrivant à un groupe de travail sur un thème donné dans l’espace « E-Professionnel ». Vous pouvez contacter le webmestre Caroline Becker pour prendre connaissance des travaux en cours et vous inscrire.

Portail international archivistique francophone - © aiaf
Comité de pilotage : Didier Grange; Marcel Caya; Ibrahima Lo; Anne-Marie Bruleaux; Elisabeth Gautier Desvaux; Basma Shabou Makhlouf ; Hélène Cadieux ; Aida Chebi ; Yamina Mahmoud ; Sabine Mas ; David Rajotte, Françoise Lemaire, Jean-Daniel Zeller, Minh Huong vu Thi, Laurence Maroye, Mor Dieye, Michel Cottin. Publication : Caroline Becker. Maquette : Eric Ferrante