Le PIAF a dix ans !
Genève, le 20 mai 2015
Après l’AIAF, c’est au tour du Portail international archivistique francophone, le PIAF, de célébrer un anniversaire important. Même si le projet de Portail puise ses racines dans la fin de la décennie 1990 et que le prototype a été présenté lors du Congrès de Vienne de 2004 du Conseil International des Archives (ICA), c’est en novembre 2005, lors du Sommet mondial de la Société de l’information, qui se tenait à Tunis, que le PIAF a été lancé officiellement. Le 17 novembre, dans le lieu même où se tenait le Sommet, quelques membres du Comité de pilotage et du Comité directeur de l’AIAF d’alors ont présenté au public le PIAF, cet outil tout à fait novateur. Que de chemin parcouru depuis, grâce à l’engagement et à l’obstination d’institutions et de professionnels de la Francophonie. Le PIAF demeure encore et toujours un exemple réussi de ce qui peut être réalisé à travers la coopération francophone et par des personnes de bonne volonté.
Dix ans, c’est beaucoup pour un projet de coopération international de cette ampleur. Combien de projets comparables, après un effort initial important, ont fini par mordre la poussière ? Ils sont nombreux. Pour durer, une réalisation comme le PIAF a besoin de la mobilisation d’un très grand nombre d’acteurs – pas toujours visibles : des bénévoles, des institutions, des organisations prêtes à financer une étape ou une autre du développement du Portail, par exemple. A l’occasion de cet anniversaire, il convient de saluer l’engagement des institutions partenaires, des membres du Comité de pilotage du PIAF (anciens et présents), des techniciens, de notre webmestre, des auteurs des très nombreux textes qui donnent du corps au PIAF et aux personnes qui participent à l’espace e-pro, rendant vivant cet espace d’échange et de travail collaboratif.
Il ne faut pas oublier d’ajouter à ces remerciements le public du Portail. Curieux, étudiant-e-s, professionnel-e-s, aguerri-e-s ou pas (encore), vous répondez présent-e-s depuis le lancement du premier module, en 2005. Les chiffres de fréquentation du PIAF en pleine progression depuis quelques années le démontrent. Près de 150'000 personnes différentes, provenant des cinq continents, ont visité le Portail l’année dernière. Un beau succès.
Certes le PIAF est utile aux Francophones. Mais son auditoire est bien plus large. Combien de collègues d’autres traditions linguistiques –et archivistiques- recourent aux informations du PIAF ? Assurément un grand nombre. Aussi, ai-je entendu évoquer le PIAF ces dernières années dans des sphères archivistiques très différentes : hispanophones, lusophones, anglophones, germanophones ou arabophones par exemple. Le PIAF est consulté et utilisé bien en-dehors des frontières de la Francophonie. Il est apprécié et parfois… envié. Les archivistes francophones peuvent en effet se montrer fiers de cette réalisation, qui demeure unique sur la scène archivistique internationale.
Mais au-delà de l’aspect festif souligné dans cette chronique, la vie continue pour le PIAF. Comme de coutume, le Comité de pilotage s’est réuni à Paris au mois de janvier, pour sa séance annuelle de travail. La priorité a été donnée bien sûr à la question de l’évolution du Portail. Comme je l’ai déjà mentionné ces derniers mois, nous sommes dans une phase de simplification des technologies utilisées, de modernisation du contenu et de la ligne graphique, de redistribution partielle des données et de réécriture d’une partie du contenu du site. Sans oublier le développement d’un certain nombre de projets qui auront des conséquences sur le contenu et le fonctionnement du Portail. Je pense aux efforts portés actuellement sur la nouvelle version et la mise à jour de la bibliographie francophone par exemple. En bref, le chantier est vaste et il est complexe. Toutefois, nous avons bien avancé et nous serons en mesure de présenter une première maquette au Comité directeur de l’AIAF avant l’été 2015.
Bien sûr, la question légitime qui brûle les lèvres est : mais quand la nouvelle version sera-t-elle disponible ? Il est encore trop tôt pour que nous puissions nous engager sur une date précise. Une batterie de facteurs peut avoir une influence sur la bonne marche de ce projet : la nouvelle maquette sera-t-elle avalisée ou pas par le Comité directeur de l’AIAF, quelles seront les conséquences des choix technologiques faits, serons-nous en mesure, individuellement et collectivement, de tenir des délais que nous avons fixés pour rendre les travaux que nous avons entrepris, devrons-nous chercher –et trouver- des financements supplémentaires. Mais, malgré ces incertitudes, j’ai bon espoir que nous serons en mesure de mettre à disposition ce PIAF revisité et modernisé au début de 2016. Aussi, nous vous donnerons au courant de l’année de plus amples informations tant sur la planification que sur les changements prévus et les nouveautés à venir.
A suivre donc.
Bonne fête au PIAF et longue vie à lui !!!
Pour tout savoir sur l’origine, le développement et la réalisation du projet, je vous recommande la lecture de l’article de Gérard ERMISSE, « Historique et genèse du « Portail International Archivistique Francophone » ou PIAF, Revista Arhivelor, 3-4, 2007, pp.81-96.