Module 9 - Section 2 : Numériser les documents

Les numériseurs à plat pour documents opaques et transparents

La plupart des numériseurs à plat dignes de ce nom ont un dos lumineux pour numériser les plaques photo et les négatifs. Mais contrairement à ce qu'annoncent les notices publicitaires des appareils domestiques, ces appareils ne sont pas aptes à numériser directement les négatifs de petit format (24x36 mm) car leurs capteurs à 1200 dpi optiques n'ont pas une définition suffisante. Les numérisations à 9600 dpi (voire plus) qu'ils annoncent sont des extrapolations se traduisant par une image aux contours incertains. Seuls les numériseurs (très peu d'exemplaires) qui comportent un équipement de zoom à deux positions (un objectif est intercalé entre le négatif et le capteur) sont effectivement capables de numériser à la fois les négatifs et positifs de petit format (24x36 mm), les moyens format (6x6 et 6x9cm) et les grands formats (plaques 9x13 cm, 13x18 et 18 x 24cm).

Les numériseurs d'imprimerie acceptent le format A2 ou plus, mais la taille des fichiers issus de la capacité de ces machines conduit à utiliser des espaces disques aussi démesurés que la vitre d'exposition !

Ce type de numériseur permet les acquisitions de la plus haute qualité.

Si l'on veut numériser une grande quantité de négatifs 24x36 mm il vaut mieux acquérir un numériseur dédié à cette fonction. Mais il faut garder à l'esprit que cette machine ne pourra pas traiter les négatifs et diapos au-delà de 5x5 cm, donc tous les moyens formats cités ci-dessus -les plus courants en iconographie industrielle et institutionnelle- ne passent pas.

Ces appareils de taille impressionnante (de prix non moins impressionnant) permettent de reproduire les plans en couleurs, les livres ouverts, les objets d'épaisseur pouvant aller jusqu'à 200 mm. Ils couvrent le format A1 ou A0 selon les modèles. L'objet à numériser est placé sur un plateau qui avance et présente l'original en défilement continu à trois capteurs linéaires pour une définition de 300 à 400 dpi. Le logiciel de reconnaissance mémorise le format et délivre l'image aux dimensions finies même si le livre est placé approximativement. Les fichiers en niveaux de gris ou en couleurs seront sujets à un post-traitement pour l'assemblage des pages dans un fichier unique.

Sur certains de ces appareils, un support permet de présenter le livre ouvert à 120°, ce qui permet de numériser une seule page à la fois, mais bien à plat et sans détériorer la reliure

Un adaptateur-chargeur d'originaux est proposé comme accessoire de certains numériseurs à plat de moyenne gamme. Il permet de numériser des originaux en série, mais le rendement est faible, car les numériseurs de haute qualité sont assez lents, et convertissent généralement l'acquisition en haute définition vers un fichier à plus basse définition.

Ces machines ont évolué vers une génération de numériseurs conçus pour l'acquisition rapide. ils sont équipés d'un module réseau qui permet d' expédier des fichiers en ligne vers le poste de traitement. Ils peuvent alors être partagés entre plusieurs utilisateurs. Au niveau de la conception, ce sont des modules de numérisation de copieurs couleur.

Plutôt que de réadapter un chargeur automatique sur un ancien numériseur, il vaut mieux acquérir une machine actuelle, dont la rapidité (et la précision) sont supérieures.

Ces numériseurs génèrent des fichiers «mono modaux», c'est à dire au mode choisi par l'utilisateur: soit du bitonal, soit du niveau de gris, soit de la couleur.

Ce genre de numériseur se présente comme un module de télécopie, à défilement du document autour d'un tambour en verre à l'intérieur duquel se trouvent la lampe d'exposition et les capteurs. Ce dispositif est assez rapide, mais est conçu pour la numérisation des documents d'affaires, en mode bitonal. On n'attendra pas de ce genre d'appareil des acquisitions de haute qualité pour la restitution fidèle des archives. Les fichiers sont transmis à un poste de travail associé ou à une messagerie électronique.

Des fabricants ont eu l'idée d'installer dans un petit numériseur multi-pages, une messagerie permettant d'utiliser le numériseur comme une machine autonome, et d'envoyer les fichiers par courriel à un destinataire préselectionné. Ces fichiers peuvent aussi être envoyés en télécopie. On comprendra aisément que cet appareil est un hybride entre le télécopieur et le numériseur de bureau. Son principal avantage est d'être accessible à tout le monde, sans monopoliser un ordinateur pour l'acquisition des images, et surtout de générer des documents en PDF en différents modes colorimétriques.

La numérisation peut se faire avec le chargeur automatique, ou en plaçant le document sur la vitre d'exposition qui est plane. L'utilisateur se voit proposer divers modes d'acquisition :

• mode «texte» générant un fichier bitonal à basse-moyenne résolution ( catégorie 1- texte lisible qualité télécopie en mode fin)

• mode «photo» générant un fichier couleurs RVB à basse-moyenne résolution (catégorie 2)

• mode «document en couleurs» qui active un module d'analyse et mélange les modes bitonal et RVB dans un même document PDF. En fait, le fichier est en 2 couches : le fond en mode bitonal et les images en couleurs posées par-dessus, et cachant les «fantômes» noirs issus de la numérisation bitonale des photos. (catégorie 2).

La numérisation se fait en une passe unique et est très rapide, les photos sont habilement détramées (surtout grâce à la basse définition du numériseur). Des fichiers multi-pages sortent assemblés au format PDF, ou au format tiff multi-pages en modes photo et texte.

Les fichiers réalisés sont alors prêts à être expédiés par courriel en composant l'adresse du correspondant. Ils se présentent en pièces jointes dans le message. La réception et la lecture sont possibles quelle que soit la plate-forme (Mac, Unix ou PC).

A l'arrivée, il ne reste qu'à contrôler le document, assembler éventuellement des séries de pages et le placer dans le stockage de masse pour une diffusion en ligne.

C'est une solution fonctionnelle pour la numérisation en quantité de documents à consulter en ligne, mais c'est insuffisant en termes de résolution pour conserver une image fidèle des documents en voie de dégradation.

Il est possible de numériser des documents en haute définition ( 600 x 600 dpi au moins) en utilisant le plateau de numérisation d'un photocopieur noir et blanc récent. Cet appareil va générer des fichiers «mono modaux» c'est à dire soit du bitonal au trait sur toute la surface pour un mode «texte» du copieur, soit des modes niveaux de gris en mode «photo» du copieur, mais ne mélangeront jamais les genres. La sortie est généralement un fichier tiff option multi-pages ou un fichier PDF multi-pages.

Les numériseurs faisant partie d'un copieur couleur, vont générer des fichiers en couleurs. Là encore, l'image sera «mono-modale» pour les textes et les images et on pourra régler le cadrage à un format prédéfini d'impression du copieur. Le fichier final est souvent un tiff multi-pages, ou un PDF de qualité moyenne pouvant être maximale si l'on n'active pas une compression jpeg excessive.

Beaucoup de ces copieurs offrent à présent cette option numérisation vers le réseau ou vers une adresse E-mail. L'avantage principal est la rapidité de numérisation, mais l'exportation vers un poste de travail via un réseau peut être des plus acrobatiques. Il faut assister à une démonstration réelle et tester la machine sur son propre réseau avant d'acheter ce genre de système.

Il y a souvent besoin d'un post-traitement pour nommer les fichiers et /ou les assembler en PDF pour la diffusion.

Les microformes ( microfiches, microfilms, cartes à fenêtre ) peuvent être numérisées sur des appareils spécialisés. Les visionneuses actuelles sont équipées d'un écran de visualisation optique et en outre d'un module de numérisation pour l'export du document sur un réseau .

Certaines machines sont dédiées toutes entières à la numérisation pure et dure et sont à connecter à un poste de travail standard, généralement un PC.

Ces numériseurs sont délivrés avec un logiciel d'acquisition et de retouche "fonctionnelle" de l'image:

• redressement des vues mal positionnées

• élimination des bords noirs

• correction automatique et/ou manuelle des niveaux

L'acquisition peut se faire en niveaux de gris ou en bitonal; on choisira le mode le plus adéquat pour chacun des originaux. Le mode niveau de gris ne sera appliqué qu'aux documents montrant de grandes zones sombres ou des traits ténus qu'il n'est pas possible de traiter en mode bitonal.

On peut effectuer la numérisation à partir des microformes argentiques ou des copies en diazo (violet) si celles-ci ont été conservées dans de bonnes conditions.

La résolution présélectionnée dans la machine suit les recommandations ISO prescrites pour les microformes.

La définition indiquée par le logiciel d'acquisition, par exemple 300dpi pour un document A4, est celle du document restitué à sa taille d'impression, c'est pourquoi il faut bien prendre garde au taux de réduction appliqué lors du microfilmage pour ne pas sous-échantillonner ni sur-échantillonner le fichier.

Les cartes à fenêtre sont numérisées à l'aide d'un système à transport dynamique. Les cartes disposées dans l'introducteur à gauche sont transférées vers l'unité de lecture, puis ressortent dans le réceptacle à droite. Le logiciel de pilotage permet de prédéfinir la taille de restitution du document, le mode colorimétrique, la résolution à la taille d'impression. Il y a possibilité de traitements par lots. Certains logiciels lisent les cartes à fenêtre perforées et prennent ce texte comme nom du fichier. Les formats Tiff, jpeg et PDf sont proposés par la plupart des fabricants.

Le numériseur de microfiches fonctionne à l'aide d'une caméra dynamique qui scrute les images une par une et les met à disposition de l'opérateur dans un logiciel de tri et d'adressage. Il reste à les nommer et les retoucher éventuellement.

L'automatisation de ce genre d'appareil et l'homothétie des documents à traiter permet de le confier à du personnel peu qualifié.

Le numériseur de microfilms fonctionne par un transfert automatique des images vers un logiciel de tri et d'adressage. Il reste à les nommer et les retoucher éventuellement. Le film avance devant une camera de prises de vues qui acquiert les images alors que le film est immobile devant la fenêtre d'exposition. Les films 16mm et 35 mm sont traités par le même appareil, avec une permutation d'objectif.