5.13. Trucs et astuces

Il arrive que l'on ait à utiliser un matériel de numérisation en dehors de sa destination première, surtout pour les cas où il n'est pas économiquement envisageable d'acquérir des machines coûteuses pour des opérations ponctuelles.

5.13.1. Documents plus grands que la vitre d'exposition

Parfois, quelques documents à numériser vont être plus grands que la vitre du numériseur à plat. Il est très simple de pallier cet inconvénient pour peu que l’on puisse couvrir le document en deux ou trois prises de vues.

Il suffit de placer le document dans un sous-verre démontable maintenu par des clips métalliques. Ce sous-verre va matérialiser une référence de position et maintenir le document parfaitement à plat. L’épaisseur de la vitre ne gêne pas la plupart des numériseurs dont la profondeur de champ est au moins de 3 à 4 mm. Les numériseurs professionnels sont à mise au point automatique ("auto focus").

Le dos du sous-verre doit comporter des repères délimitant la surface utile du numériseur, moins les marges de recouvrement, pour permettre ses positionnements successifs.

Il suffit de numériser l’image en déplaçant le sous-verre sur un guide fixé sur un côté du numériseur: ce guide assure le parallélisme des prises de vues successives, ainsi il sera toujours possible de les raccorder exactement dans le logiciel de retouches d’images. Au cours de ces numérisations, il faudra bloquer les fonctions automatiques du numériseur, pour obtenir toutes les images au même contraste et à la même densité.

Lorsque toutes les prises de vues sont exécutées, il faut créer dans le logiciel de retouches d’images un document vide à la taille du document fini, puis y coller une par une les images d’acquisition. Chacune des images importées se trouvera sur un calque distinct, il suffira de déplacer ces calques pour assurer la coïncidence des parties rapportées.

Lorsque les calques sont calés, et les zones de transition plus ou moins retouchées, aplatir l’image (fusionner les calques) et l’enregistrer au format désiré.

5.13.2. Numérisation d'un ouvrage «à la baguette»

Lorsque l’on ne dispose pas d’un numériseur à «livre ouvert» et que quelques ouvrages sont à numériser, il faudra se résoudre à faire cette acquisition sur un numériseur à plat.

Il est difficile de numériser les livres car la reliure ouverte conduit à un gauchissement des pages qui apparaissent inclinées sur le document final. Par ailleurs, le placement sur la vitre est hasardeux et le décalage d’une page à l’autre peut être important.

Pour réduire ce phénomène, il suffit de fixer un objet cylindrique, peint en blanc sur la vitre du numériseur, à l’endroit où l’on veut placer la reliure (un gougeon de menuisier, un tube de cuivre peint…).

Ce dispositif permet:

  • de placer le livre dans un position répétitive d’une page à l’autre,

  • de bien orienter les pages et de les maintenir parallèles au cadre de numérisation,

  • d’épargner la reliure en évitant son sur-écartement.

La charnière du livre ouvert se centre sur le cylindre et force plus ou moins les pages à s'ouvrir de manière régulière et normale à la reliure, sans la casser. Il faut adapter le diamètre du guide à la profondeur du pli de l'ouvrage (on change le guide au cours du traitement). On obtient de très bons placements surtout si la vitre du numériseur est traitée aux silicones pour être bien glissante (bombe silicones auprès du technicien photocopieur). L'ombre entre le papier et le guide est ensuite éliminée par recadrage, ou tout simplement on règle le cadrage d'acquisition pour cacher l'accessoire.

Cette technique n’est toutefois pas applicable systématiquement aux registres, car les écritures s’étendent souvent jusqu’à la charnière de la reliure, et la baguette cacherait une partie de l’information.

On peut aussi faire cette acquisition sur une baguette de section triangulaire peinte en blanc, ce qui diminue l’ombre, mais guide moins bien la page.