Archive(s) et Archivage(s) de Marie-Anne Chabin

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9 années 9 mois

Il y a longtemps déjà que l’archive n’appartient plus aux archivistes, ni aux historiens. L’archive est passée d’un lieu restreint et feutré à l’espace web partagé. Et chaque acteur (producteur, utilisateur, intermédiateur) voit l’archive à sa façon.
Les archives sont multiples : dans leur essence de traces, dans leur forme intellectuelle et matérielle, dans leur rôle (politique, économique, juridique, social), dans l’image qu’on en a et dans l’image qu’on en donne, dans le mode de production, de diffusion et de stockage.
Les théories et les pratiques présentent un éventail de sens assez large que l’on peut tenter d’organiser et d’analyser pour dégager le sens même de cette diversité de sens d’archives au début du vingt-et-unième siècle.
Le document d’archives, l’archive, est un objet réel, avec une existence physique et une localisation ; qu’il soit papier ou numérique, il est toujours quelque part. Mais d’où vient cet objet ? Comment est-il créé ? Peut-on parler d’archive sans parler d’archivage ?
Le mot archivage, bien que récent de la langue française (milieu du xxe siècle) renvoie lui aussi à plusieurs acceptions selon le profil du locuteur. Selon les contextes, le geste de mise en archive (archivation, versement, transfert, sauvegarde, archivage…) peut apparaître comme secondaire, auxiliaire car c’est le résultat, l’objet archivé, qui seul compte ; ou bien il peut être vu comme essentiel car l’archivage embarque l’acte fort de sélection de ce qui est archivé, de choix entre ce qui va nourrir les archives et ce qui ne sera pas conservé ; mais il peut aussi être ressenti comme central quand la démarche de mémorisation est plus signifiante, au final, que ce qui est mémorisé.
Cet article tente une cartographie des archives et des archivages, des objets et des gestes qui les font exister.

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