Cri du PIAF n°17

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Sommaire du Cri du PIAF n°17

Editorial de Didier Grange, Président du comité de pilotage du PIAF

Nouvelles du PIAF

  • Réunion annuelle du comité de pilotage du PIAF
  • Participation du PIAF au STIA 2018
  • Actualisation des modules 2 et 10 du PIAF
  • Mise en ligne sur le PIAF d'un nouveau module sur "les publics" des archives

Autre regard : les archives au centre des actualités en ce mois de mai 2018

  • Mise en application le 25 mai 2018 du RGPD européen.
  • Présentation de la première version de la solution logicielle Vitam.
  • Les archives de l'Etat islamique en Irak et au Levant...

Les statistiques de fréquentation du PIAF en 2018.

 

EDITORIAL DU CRI DU PIAF n°17

Didier Grange, Président du comité directeur du PIAF, Genève, le 15 mai 2018.

 En marge d'une célébration, le PIAF : une contribution originale et utile à la Francophonie.

Du 17 au 25 mars dernier s’est déroulée la traditionnelle semaine de la langue française et de la Francophonie. A cette occasion, le point culminant de cet événement a été la célébration le 20 mars de la Journée internationale de la Francophonie. Cette date a été choisie il y a trente ans en souvenir de la création à Niamey, en 1970, de l’Agence de coopération culturelle et technique, la première organisation francophone. Ainsi, chaque année cette journée donne lieu à des célébrations et à des festivités particulières. Par exemple, ce jour-là le Président français, M. Emmanuel Macron, s’est longuement exprimé à l’Académie française sur l’importance du français et de la Francophonie (discours de Monsieur Macron).

 

Relevons combien le PIAF est un projet professionnel qui s’inscrit pleinement dans l’effort international en faveur du français de la Francophonie. Rappelons que le Portail est né de la mobilisation des membres de l’Association Internationale des Archives Francophones (AIAF), à la fin des années quatre-vingt-dix, en réaction contre ce qui était jugé alors comme une forme d’emprise de l’archivistique anglo-saxonne au niveau international. Depuis la naissance du projet, le Portail constitue un solide réseau de partenaires au sein de la Francophonie, qui promeut la coopération et la solidarité.

 

Parmi les instances qui ont soutenu la création et le développement du Portail, mentionnons en premier lieu l’Association Internationale des Archives Francophones (AIAF) ainsi que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Mais, il convient de ne pas oublier le soutien accordé par de nombreuses Archives nationales de pays francophones, qui contribuent financièrement depuis des années au PIAF et lui assurent des revenus suffisants pour qu’il puisse se maintenir et se développer.

 

Dans l’avenir, le cercle des partenaires potentiels du PIAF au sein de la Francophonie pourrait certainement être élargi. L’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) et l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) seraient deux alliés de poids qu’il conviendrait d’approcher. L’action du PIAF va dans le sens de leurs objectifs respectifs. Certainement existe-t-il bien d’autres organismes avec lesquels le Portail pourrait coopérer.

 

Même si le Portail n’occupe qu’une niche et qu’il ne touche a priori que des personnes intéressées par l’archivistique ou les archivistes professionnels eux-mêmes, il sert la communauté francophone, au sens large. Une communauté forte, selon l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) de 274 millions de personnes (2014). Original, professionnel, constant, innovant, réalisé grâce à des moyens modestes (si on les met en regard de la fréquentation et des résultats obtenus), le PIAF contribue, à sa façon et dans son périmètre spécialisé, à l’élan international francophone.

 

NOUVELLES DU PIAF

 

Réunion annuelle du comité de pilotage du PIAF

La réunion annuelle du comité de pilotage du PIAF s’est tenue du 24 au 26 janvier 2018 à Genève en Suisse. Comme chaque année, cette rencontre a permis de faire un point sur les avancées des projets en cours et de lancer de nouveaux travaux.

Pour ce qui est des avancées :

  • Le 4ème volet du PIAF, dédié à sur la recherche en archivistique, qui viendra compléter « se former », « se documenter » et « E Pro », est en cours d’élaboration. La structure et les contenus de ce volet ont été fixés.
  • Le travail d’actualisation des modules de cours, mené par Elisabeth Gautier-Desvaux et Marcel Caya, a bien avancé en 2017. Les modules 2 et 10 ont été actualisés et mis en ligne (cf. ci-dessous).
  • La construction d’un nouveau module sur la gestion des documents numériques a été lancée en 2017. Son auteur, Natasha Zwarich, a proposé un plan qui a été validé par le comité de pilotage.
  • La participation active du Vietnam au PIAF va être renforcée. Pour la première fois depuis sa nomination au comité de pilotage du PIAF, Madame Minh Huong Vu Thi (ancienne directrice des Archives nationales du Vietnam) a pu participer à cette réunion annuelle. Elle s’est engagée à puiser dans les ressources archivistiques vietnamiennes pour enrichir le PIAF.

Quant aux nouveaux projets :

  • Le site de l’AIAF (Association Internationale des Archivistes Francophones) va disparaître et fusionner avec le site du PIAF. Vous pourrez donc prochainement trouver toutes les informations concernant l’AIAF sur le site du PIAF.
  • Nous avons créé, à la demande de l’AIAF, un groupe de travail ayant pour mission la mise en place d’un système d’attestations sur le PIAF. Il s’agit de répondre à une demande ancienne et récurrente de nos internautes : valider officiellement leur parcours de formation sur le PIAF. Ce groupe de travail s’est déjà réuni deux fois.
  • Il a été décidé de créer une chaîne You tube pour le PIAF. Elle sera lancée en juin-juillet 2018.

 

Enfin, nous avons réfléchi à l’étoffement du contenu de l’offre pédagogique. Trois modules de cours sur la photographie, les archives audiovisuelles, les cartes et plans, sont à l’étude.

 

Le Participation du PIAF au STIA 2018.

« Le stage technique international d’archives (STIA) s’est déroulé du 26 mars au 27 avril de cette année. En 2018, 34 stagiaires (dont un auditeur libre), provenant de 27 pays différents ont été accueillis, dont 14 boursiers du gouvernement français.

Le STIA s’appuie depuis 2012 sur le Portail International Archivistique Francophone (PIAF) et plus particulièrement l’espace professionnel E-Pro. Les stagiaires ont été invités à s’inscrire avant le début du stage sur E-Pro. Un groupe STIA 2018 a été créé sur E-Pro, ainsi que des groupes pour chaque module, ce qui a facilité les échanges entre les stagiaires et les chefs de modules.

Pendant le stage, les stagiaires ont rédigé, chacun à leur tour, un compte-rendu d’une journée de stage, mis en ligne sur le PIAF.

Dans leur bilan, la grande majorité des stagiaires approuvent le travail collaboratif sur E Pro, s’engage à continuer à utiliser les ressources du PIAF après leur retour chez eux et à encourager sa diffusion auprès de leur communauté professionnelle respective, nonobstant la contrainte imposée par l’utilisation du français dans certains cas. Ils voient dans le PIAF un outil riche et très utile, déjà bien utilisé dans des pays représentés au STIA. » (Extrait du Bilan du STIA 2018)

 

Actualisation des modules 2 et 10 du PIAF

Monsieur Bruno Delmas a procédé à la relecture et à l’actualisation de son module 2 (« Notions générales d’archivistique »). La nouvelle version de ce module a été mise en ligne en janvier 2018. Nous en avions évoqué les nouveautés dans le Cri du PIAF n°16.

Le travail d’actualisation du module 10Bâtiments et locaux d’archives ») a été mené par Madame Rosine Cleyet-Michaud et mis en ligne mi-avril 2018. Nous la remercions grandement pour l’engagement, la rigueur et la pertinence dont elle a fait preuve dans cette relecture. Ce module, rédigé en 2007 par Madame France Saïe-Belaisch et Monsieur Gérard Ermisse, n’avait pas été retouché depuis sa mise en ligne. La galerie de photos, déjà fournie dans la première version du module, a été enrichie. Les directives et exemples obsolètes ont été supprimés et remplacés par des données pertinentes ; les dernières préconisations du Service Interministériel des Archives de France (SIAF) ainsi que les dernières innovations technologiques en matière de bâtiment d’archives ont été consignées dans cette nouvelle version.

Ensemble des bâtiments des Archives départementales du Nord (bâtiment à Haute Qualité environnemental).

Archives départementales du Nord.

 

Mise en ligne d'un nouveau module PIAF sur "les publics" des archives.

Ce nouveau module est une introduction au cours 5 (Communication et Valorisation) ; il vient coiffer les modules 11 (« Communication des archives ») et 12 (« Valorisation des archives »). Il a été rédigé par Madame Brigitte Guigueno et mis en ligne en mai 2018.

La nécessité de ce nouveau module nous est apparue incontournable aux vues des profondes transformations de la nature et des pratiques de ce qu’on appelle aujourd’hui « les » publics d’archives. Madame Brigitte Guigueno, que nous remercions infiniment pour ce travail, est une spécialiste de la question des publics. Elle a mené une enquête en France pour le compte du Service Interministériel des Archives de France (2013-2014) et a rédigé un rapport. Elle a également participé à une journée de colloque sur ce thème organisé conjointement par le SIAF et la BNF (Bibliothèque Nationale de France). Vous trouverez le lien vers l’intervention de Madame Guigueno ici.

« Connaître les profils, les usages et les attentes (des publics d’archives) est un préalable pour construire une valorisation adaptée » (Module 11 & 12 Intro « Les publics des archives »). Brigitte Guigueno base son analyse sur le constat (chiffré) qu’il n’existe plus aujourd’hui UN mais DES publics qui se répartissent entre trois catégories :

  • les lecteurs (en salle)
  • le public des activités scolaires et éducatives
  • les internautes

Forte des données recueillies sur le terrain, elle brosse un tableau fin et précis des attentes et du comportement de ces groupes. Le module, largement illustré, s’achève par une partie dédiée à la mise en place d’une politique des publics :

  • les variables à prendre en compte
  • les stratégies d’action à mener pour élargir les publics
  • les projets scientifiques, culturels et éducatifs.

La salle de lecture des Archives départementales de l'Aude.

 

 

 

AUTRE REGARD...

 

Les archives au centre des actualités du mois de mai 2018.

 

 

La Mise en application du RGPD européen : conséquences pour les archives ?

Le règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) entre en vigueur à l’échelle européenne (28 états membres) le 25 mai 2018. L’objectif principal est de renforcer la protection des individus et de leurs données personnelles. Plusieurs secteurs, au nombre desquels figurent celui des archives, sont concernés par la mise en place de cette nouvelle réglementation. Il est apparu dès la phase d’élaboration de ce texte (2012) que certains nouveaux droits, octroyés par le RGPD aux individus, menaçaient la pérennité des archives publiques définitives. Des dérogations ont été obtenues par les archivistes pour tout ce qui concerne le traitement des données personnelles « à des fins archivistiques d’intérêt public » ou « à des fins de recherche scientifique, historique ou statistique ». A charge pour chaque état membre de l’Union d’adapter son appareil législatif en conséquence. Pour mieux comprendre les enjeux et les étapes des discussions qui ont eu lieu ces derniers mois entre les instances qui ont légiféré et les archivistes, vous pouvez consulter :

Quel équilibre trouver entre le droit à l'oubli et le droit à la mémoire ?

  • la vidéo de Bruno Ricard lors de son intervention à une table ronde organisée par l'AAF (Association des Archivistes Français) en 2018. Ce dernier est sous-directeur du Service Interministériel des Archives de France (SIAF) et responsable des dossiers législatifs et en particulier de l’intégration dans le droit national du RGPD. Il est l’auteur d’une nouvelle partie du module 11 du PIAF (« Communication ») portant sur les droits d’accès et de communication des archives. Ce travail sera mis en ligne sur le PIAF très prochainement.

 

La présentation de la première version de la solution logicielle Vitam

Nous avions consacré un article à la solution logicielle Vitam dans le Cri du PIAF n°15  daté du 26 juin 2017. Vitam est un programme visant à la création d’un logiciel libre de back office commun à trois ministères (le Ministère des Armées, le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le Ministère de la Culture). Il concourt donc à la mise en place d'un socle d’archivage commun. Chacun de ces ministères développera un logiciel de front office en fonction de ses propres besoins.

Conformément au calendrier établi par le comité de pilotage du projet Vitam, la version 1 de la solution logicielle Vitam vient d’être produite et présentée. La version 2 sortira fin 2018. Pour en savoir plus sur les avancées de ce projet, consultez le PDF élaboré par le comité de pilotage du projet.

 

Les archives de l'Etat islamique en Syrie et au Levant...

 

Ce petit paragraphe se veut l’échos d’un article publié dans le New York Times, article qui curieusement n’a pas été relayé dans le monde francophone. Il a pourtant comme thème central un sujet brûlant : les archives de l’Etat Islamique en Irak et au Levant. Il n’est pas ici question à proprement parler d’archivistique quoique…l’effort de collecte des documents produits par l’administration de l’Etat islamique, auquel s’adonne depuis quelques années Rukmini Callimachi dans les zones libérées de l’Irak et de la Syrie, nous en rapproche. Il est plutôt question ici de traces, de preuves, de révélations et de valeur essentielle des archives.

En substance, voici un rapide aperçu de la teneur de cet article ; pour accéder au texte intégral (en anglais), cliquez ici.

La journaliste de terrain Rukmini Callimachi a patiemment récupéré des documents administratifs de l’Etat Islamique (15 000 pages) trouvés  après la libération des différentes zones occupées, en Syrie et en Irak. Son travail de collecte a duré plus d’un an, les documents ont été authentifiés par six experts avant d’être analysés et traduits. Quels secrets ont-ils dévoilés ? La surprise est de taille… Les conclusions de la journaliste sont encore pour l’instant à prendre avec recul car les fonds ne sont pas complets, beaucoup de documents ont été détruits par les combats ou par les combattants eux-mêmes.

Ces documents attestent bien de la mise en place d’un état totalitaire, mais d’un état totalitaire très bureaucratique… Loin d’opter pour une forme de chaos permanent (c’est l’image qu’on en avait en Occident), les dirigeants de l’EI ont maintenu un quadrillage administratif serré en rappelant les fonctionnaires (masculins et sunnites) à leur poste et en conservant le système des ministères. Cette organisation a permis de mettre en place une gestion extrêmement efficace des territoires conquis, plus efficace même –aux dires de certains habitants- que du temps de l’administration irakienne ou syrienne. Cette organisation s’est avérée particulièrement performante en matière de politique et de collecte fiscale. Les impôts (taxes foncières, immobilières, sur le commerce et l’agriculture, zakat) auraient rapporté à l’EI jusqu’à huit cents millions de dollars par an – avance la journaliste. Le marché noir des hydrocarbures, que l’on pensait être la principale source de revenus de l’EI, n’aurait rapporté que deux millions de dollars par semaine soit environ cent quatre millions par an.

Ces documents témoignent encore d’une même efficacité dans la gestion des terres et propriétés confisquées aux habitants non sunnites. Les biens étaient répertoriés et redistribués ou loués. Le contenu des maisons spoliées était également inventorié avec précision, stocké dans des hangars et redistribué aux combattants ou à leur famille. Figurent aussi dans les documents collectés par Rukmini Callimachi des registres de naissance, des procès-verbaux d’arrestation, des directives vestimentaires.

 

La collecte et l’analyse de ces documents permet donc de jeter un regard nouveau sur le fonctionnement administratif de l’Etat Islamique en Irak et au Levant. Leur analyse explique –du moins partiellement- l’existence et la longévité de cet Etat. Enfin, cet article vient illustrer concrètement ce que sont et ce à quoi servent les archives.

 

STATISTIQUES DE FREQUENTATION DU PORTAIL EN 2018

Du 1er janvier 2018 au 22 mai 2018 : 47 378 visiteurs ont fréquenté le PIAF.

La fréquentation du portail PIAF est en moyenne mensuelle de 10 000 visiteurs unique, soit 659 visiteurs différents par jour. La fréquentation est donc en augmentation par rapport à la même période en 2017.

Vous passez en moyenne 3,41 minutes sur le site et vous êtes 70 % de nouveaux visiteurs. L'origine géographique des Piafnautes :  France, Canada, Côte d'Ivoire, Maroc, Algérie, Cameroun, Belgique, Tunisie, Sénégal, Suisse.

Maintenant, le temps passé par chaque internaute sur le portail reste conséquent. 14,3% des visiteurs passent en moyenne entre 15 mn et 1h sur le site. 4,1 % passent plus d'une heure.

 

Merci à tous ceux qui font, qui utilisent et qui financent le PIAF !

Caroline Becker, webmestre et directrice des opérations du PIAF.

 

Comment adhérer et contribuer ?

  • par vos contributions aux différents modules. Si vous souhaitez apporter des contributions au Portail ou faire part d’informations qui vous paraissent importantes, vous pouvez remplir les formulaires dédiés à cet effet sur la page d’accueil du portail. N’hésitez pas !   
  • par votre aide financière (adhésion à l’ AIAF). Votre adhésion à l’Association Internationale des Archivistes Francophones permettra d’assurer la pérennité du Portail ! Pour cotiser, cliquez ici
  • en vous inscrivant à un groupe de travail sur un thème donné dans l’espace « E-Professionnel ». Vous pouvez contacter le webmestre Caroline Becker pour prendre connaissance des travaux en cours et vous inscrire.

Portail international archivistique francophone - © aiaf
Comité de pilotage : Didier Grange; Marcel Caya; Ibrahima Lo; Anne-Marie Bruleaux; Elisabeth Gautier Desvaux; Basma Shabou Makhlouf ; Hélène Cadieux ; Aida Chebi ; Yamina Mahmoud ; Sabine Mas ; David Rajotte, Françoise Lemaire, Jean-Daniel Zeller, Minh Huong vu Thi, Laurence Maroye, Mor Dieye, Michel Cottin. Publication : Caroline Becker. Maquette : Eric Ferrante