L'histoire du PIAF

Introduction

Dès ses origines, le Portail International des Archives Francophones ou "PIAF" s'est donné comme premier objectif de combler une lacune dans le domaine prioritaire de la formation professionnelle continue des archivistes francophones, en particulier de ceux qui sont isolés dans leur institution ou qui n'ont pas bénéficié de formation initiale aux métiers et aux techniques des archives.

Ce site se veut un carrefour de formation et d'échanges au service de tous les archivistes de la francophonie. C’est pourquoi au sein du PIAF le Volet Formation a toujours été considéré comme le plus important.

Le volet « se former » est en ligne depuis novembre 2005. Le volet « se Documenter » a été achevé à l'été 2009. L’ensemble du Portail est en perpétuelle évolution.

1. La Genèse du projet

La Conférence internationale de la table ronde des Archives (CITRA) de Stockholm (1998) ou le constat du recul de l'emploi  du français de l’ICA (Conseil International des Archives)

A l'origine de ce projet, on constate une certaine irritation devant l’effacement de l’archivistique francophone sur la scène internationale, effacement ressenti très fortement lors de la Conférence internationale de la table ronde des Archives (CITRA) de Stockholm à l’automne de 1998.

On parlait beaucoup à cette époque d'un projet de formation à l’archivistique financé par le PNUD pour 1 million de dollars US et destiné à éditer des brochures de formation pour les archivistes des pays en voie de développement. Initialement le projet visait l’édition en 3 langues : anglais, français et espagnol.

Finalement confié en exclusivité par le Conseil International des Archives à l’IRMT (International Records Management Trust), il aboutit à la conception et la diffusion d’un produit strictement anglophone, mis au point au sein de cette communauté, principalement à destination des pays partageant cette langue et cette culture. Ce projet intitulé "Managing Public Sector Records" comportait à l’époque une petite vingtaine de brochures, des vidéo-cassettes et un CD-Rom.

Les autres communautés étaient en l’occurrence oubliées : d'où la "révolte" des archivistes français, canadiens et plus largement francophones. Gérard Ermisse, pionnier du PIAF, était présent à cette CITRA de 1998 et quelque peu étonné de la  perte subite d’influence du français au sein de l’ICA.

L'échec du projet de traduction du "Managing Public Sector Records"

Il fut proposé, lors des discussions de Stockholm, de faire traduire – aux frais des francophones – ces modules de formation…puis de les adapter au contexte francophone, pour pouvoir les diffuser en langue française. Cela fut engagé, à l’essai, pour quelques modules avec l’aide de la BIEF (Banque internationale d’information sur les Etats francophones) et de l’AAF (Association des Archivistes Français). Le résultat n’était pas convaincant et ne laissait aucun espoir de pouvoir être adaptable.

2. La naissance du projet d'un portail de formation francophone (25/01/2000)

A l’occasion d’une réunion convoquée par le secrétaire général de l’ICA à Paris, le 25 janvier 2000, Gérard Ermisse proposa donc de renoncer à cette adaptation au demeurant fort coûteuse et de s’engager dans un projet d’un autre ordre : concevoir un produit francophone multiculturel et coopératif, ce qui fut accepté par les personnes présentes et vivement soutenu par Moncef Fakh-fakh, alors Directeur des Archives de Tunisie.

Mais restait la question cruciale du financement : c’est alors que la bonne solution consista à trouver un porteur de projet susceptible de recevoir des financements. Ce ne pouvait être qu’une association. Il en existait une, l’AIAF (Association Internationale des Archives Francophones) dont le mérite était de nous rassembler tous au-delà des mers et des océans, et de nos différences. Aucune administration nationale ne pouvant recevoir directement de subvention des autres, ni être un interlocuteur valable pour des organisations intergouvernementales comme la Francophonie,  l’option du recours à l’AIAF, présidée par notre collègue tunisien M Fakh-Fakh, se matérialisa au cours de l’année 2001.

3. Les pionniers du projet

Cet historique un peu long était nécessaire pour expliciter les origines et  la genèse de ce grand projet collectif, pris en mains aujourd’hui par de très nombreuses personnes et institutions.

Dans cet esprit, il faut insister sur le rôle moteur  :

  • de la Direction des Archives de France, où le projet fut porté par Jean Le Pottier et Gérard Ermisse ;
  • de l’ICA avec l’investissement du Secrétaire général-adjoint d’alors, Marcel Caya ;
  • des Archives nationales de Tunisie, dont le Directeur Moncef Fakh-Fakh était, heureux hasard, en même temps Président de l’AIAF.

Sans oublier le rôle joué par d’autres amis et collègues comme Suzanne Richer, responsable de la BIEF à cette époque pionnière.

4. Paris les 4 et 5 octobre 2001 : élaboration du financement du projet

La réunion véritablement fondatrice fut celle de Paris les 4 et 5 octobre 2001.

Rôle déterminant de l'INTIF :

Assistant pour la première fois à cette réunion, le Directeur de l’INTIF (Institut des Nouvelles Technologies Francophone), Pietro Sicuro. Son engagement personnel ainsi que la décision de soutenir ce grand projet au sein de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et de l’INTIF par des dotations généreuses nous a permis de concrétiser ce rêve. Il a incité judicieusement les partenaires à se retourner vers leur gouvernement respectif pour qu’ils financent très confortablement la réalisation d’un portail sur Internet à travers les programmes de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie.

Le rôle personnel de Martine de Boisdeffre et de Christoph Graf pour obtenir des subventions des deux gouvernements ne peut être passé sous silence.

L'engagement des administrations nationales des Archives suisses, françaises, tunisiennes, québécoises et canadiennes fut et reste déterminant.

5. Séminaire de Tunis (25-28 février 2002) : élaboration du contenu du projet

Le séminaire de Tunis, du 25 au 28 février 2002, fut à coup sûr la première conséquence positive des encouragements - et des financements - obtenus de l’INTIF.

Pour la première fois, tous les partenaires et surtout les auteurs pressentis se retrouvaient réunis pour 3 journées de travail, destinées à définir le projet dans toutes ses composantes.

C'est à Tunis que s’est imposée et concrétisée l’idée des 3 volets (formation, enseignement et recherche et forum professionnel). Le plan du volet  "formation" a été adopté lors de ce séminaire fondateur. Pour sa coordination, le choix d’une  archiviste  française  ayant vécu et travaillé au Maroc s’est révélé particulièrement judicieux et fécond : il s’agit de Marie-Edith Brejon de Lavergnée.

Les méthodologies de l’enseignement à distance pratiqué tant à l’Université de Toulouse qu’à celle de Dakar ont été mises à profit. Certains choix techniques en découlèrent : ils se trouvent validés aujourd’hui par la réalisation même de notre portail. La coopération active de l’Université de Toulouse sur le plan technique a été un indéniable facteur de succès. Le mérite en revient à Eric Castex et son collaborateur Eric Ferrante, confortés dans leur travail par les informaticiens des différents pays impliqués dans le projet.

Aboutissement du projet : la mise en œuvre a été plus longue que prévue : c’est la loi du genre. Néanmoins, un prototype a été présenté à Vienne au Congrès international des archives en août 2004 et le Portail fut inauguré à Tunis, à l’occasion du Sommet mondial de la Société de l’information le 17 novembre 2005. Depuis lors en juillet 2006, le deuxième volet Se documenter a été mis en ligne à son tour dans sa première version.

Gérard Ermisse, Eric Ferrante, Marie-Edith Brejon de Lavergnée, Marcel Caya, Moncef Fakhfakh et Eric Castex au séminaire de Tunis

Gérard Ermisse, Eric Ferrante, Marie-Edith Brejon de Lavergnée, Marcel Caya, Moncef Fakhfakh et Eric Castex au séminaire de Tunis

Gérard Ermisse, Eric Ferrante, Marie-Edith Brejon de Lavergnée, Marcel Caya, Moncef Fakhfakh et Eric Castex au séminaire de Tunis - See more at: http://127.0.0.1/www1/piaf_drupal-7.34/presentation/histoire-du-piaf#st…

6. Quel avenir pour le PIAF ?

L’avenir du portail sera assuré par la participation active des grandes institutions nationales d’archives des pays de la Francophonie, des associations professionnelles d’archivistes et des organismes de formation en archives, en particulier des écoles d’archives.

Le succès vient des réactions encourageantes ou non des archivistes en poste et des étudiants en archivistique qui en sont les premiers usagers. Les statistiques de consultation jusqu’à ce jour sont très encourageantes. Les internautes se connectent partout dans le monde, le temps moyen passé par chaque internaute sur le PIAF est en nette augmentation. Il semble que le PIAF soit en train de devenir un outil de travail de référence.

7. Anciens membres du Comité de pilotage (lien menant vers la liste ci dessous)

Anciens collaborateurs :