La loi 88-09 relative aux archives (Algérie)

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9 années 11 mois

La loi n°88-09 relative aux archives nationales
revisitée dans une odyssée littéraire


Mehenni Akbal,
Professeur d’archivistique et de science des bibliothèques à l’Université d’Alger 2 (campus de Bouzaréah).


Il faut s’incliner devant la majesté de la loi n°88-09, promulguée le 26 janvier 1988, relative aux archives nationales d’Algérie : elle tisse les destinées, garde les équilibres. Permettez-moi de la dévoiler, non pas comme un simple énoncé juridique, mais comme une épopée enchanteresse, où les mots dansent et les idées s’entrelacent. La loi relative aux archives se déploie comme un cordon ombilical, reliant les générations passées aux générations futures dans tous les lieux où s’exprime la raison graphique en quête de sens et légitimée par le statut d’autorité.
Mais qu’est-ce qu’un document d’archives ? La loi 88-09 nous offre une définition solennelle : « Les documents d’archives sont des documents contenant une information, quels que soient leur date, leur forme ou leur support matériel, produits ou reçus par toute personne physique ou morale et par tout service ou organisme public ou privé, dans l’exercice de leur activité » (article 2). Quelles que soient leurs dates ? Les archives ne sont pas uniquement des « vieux papiers ». Non, elles sont bien plus que cela : un simple courrier, envoyé par un fonctionnaire zélé, ou un rapport manuscrit, griffonné par un chercheur passionné. Dès leur naissance, ces documents sont des archives parce qu’ils contribuent à l’enrichissement de la mémoire collective. Quel que soit leur forme ou leur support matériel ? Les documents d’archives sont polymorphes. Bien sûr, il y a les manuscrits, les feuillets de papier jaunis par le temps. Mais il y a aussi les enregistrements radio, les photographies, les plans, les dessins, les maquettes en trois dimensions : chaque forme, chaque texture, chaque encre rend compte du passé. Ils se rejoignent dans la définition du mot document : Un objet matériel préfabriqué qui supporte un message.
Au commencement, il y a des documents : La substance des mémoires. Des milliers, des millions de documents, produits et/ou reçus par des mains humaines, par des institutions, par des âmes en quête de sens. L’État, les collectivités locales, les individus, tous contribuent à cette vaste tapisserie de l’histoire. Des décrets, des arrêtés, des factures commerciales, des plans d’architecte, des photographies jaunies par le temps, des lettres,… Chaque fragment porte en lui une parcelle de vérité, une émotion figée dans l’encre et le papier. Mais qu’est-ce qui distinguent ces documents ordinaires des archives ? La quête de sens. C’est leur intérêt et leur valeur. Ces fragments sont plus que de simples mots ; ils sont des témoins silencieux des épreuves et des triomphes de la nation. Les archives sont conservées avec soin. Certaines sont gardées par leurs producteurs transmises de génération en génération. D’autres sont confiées aux Institutions d’archives compétentes où des archivistes passionnés les cataloguent, les préservent, les protègent des ravages du temps. Et ainsi, les archives continuent à vivre. Elles sont consultées par des chercheurs, des historiens, des curieux assoiffés de savoir. Elles révèlent des secrets enfouis, des récits oubliés, des vies évanouies. Elles sont le pont entre le passé et le présent, l’écho du futur. Car dans chaque document, il y a une part de nous, une part de notre nation, inscrite à l’encre indélébile. Ces documents ne sont pas de simples papiers jaunis. Ce sont les gardiens de notre mémoire, les sentinelles du temps, les témoins silencieux de nos actions. Et dans leurs pages, l’histoire continue de s’écrire, inlassablement et continuellement (article 3).
Mais pourquoi donc cette quête perpétuelle de préservation ? Pourquoi ces archivistes se dressent-ils comme des sentinelles, protégeant ces trésors fragiles des ravages du temps ? La réponse réside... Lire la suite