Le mot de l'enseignant
Présentation du dossier, des objectifs pédagogiques et de la méthodologie par Anne-Marie Bruleaux, maître de conférences en archivistique à l'université de Haute-Alsace
Le 30 janvier 2007, lors d’une réunion élargie du comité de suivi du PIAF, était décidée la création d’un espace de travail collaboratif réservé aux formateurs et à leurs apprenants, appelé « espace e-formation ». Le dossier présenté dans les pages qui suivent est le résultat d’une action de préfiguration pour l'utilisation de ce nouvel outil. Il a été réalisé en mars-avril 2007 par mes étudiants de première année de Master dans le cadre de mon cours de diplomatique contemporaine.
Une expérience novatrice
L'entreprise était totalement expérimentale et les étudiants m'ont suivie dans cette aventure avec un enthousiasme dont je tiens à les remercier ici. Il est vrai que le leur motivation était attisée par deux aspects non négligeables :
- d'une part, il s'agissait d'un travail noté servant à leur évaluation semestrielle
- d'autre part, il était envisageable de le publier sur le portail du PIAF, sous réserve qu'il soit de qualité et selon des modalités qui restaient encore à définir.
Le choix du thème
L'idée était de partir du contenu du PIAF pour mener un travail original de recherche et de réflexion. J'ai cherché dans le volet "Se former" un thème qui permettrait aux étudiants de mettre en application mon cours de diplomatique. Bien que cette discipline ne soit pas clairement identifiée dans les cours du PIAF, j'ai trouvé dans la page sur les archives du citoyen un point de départ intéressant. Touchant à la vie quotidienne de tous les étudiants, ce thème s'est vite révélé passionnant et, de façon tout à fait imprévisible, d'une actualité brûlante grâce aux débats de la campagne présidentielle.
Les objectifs pédagogiques
Sur le plan général, l'expérience visait à apprendre à travailler en équipe dans un espace de travail collaboratif virtuel. Ce type d'outil est en effet en plein développement autant dans les entreprises que dans les administrations et fait, ou fera très prochainement, partie de l'environnement de travail usuel. Il est donc essentiel dans une formation professionnelle que les étudiants se familiarisent avec ces méthodes de travail.
Sur un plan plus spécifique, l'objectif était double :
- appliquer à des documents familiers les principes de la diplomatique étudiés dans le cours théorique
- faire le lien entre le métier d'archiviste et la diplomatique
La méthodologie
Dans une perspective socioconstructiviste, les étudiants ont été laissés libres de s'organiser comme ils le souhaitaient pour construire leur propre expérience et en tirer les enseignements.
Les outils utilisés ont été
- le livre que j'avais cré au départ et qui s'est construit et enrichi au fur et à mesure de l'avancée du travail
- les commentaires de documents, prenant la forme de forums de discussion
- la photothèque pour stocker les images des documents numérisés
En tant que formateur, je n'ai joué qu'un rôle de guide
- au début, pour lancer le projet en expliquant le fonctionnement de l'espace de travail collaboratif, en indiquant le thème, l'objectif final et quelques pistes pour les premières taches à mener
- pendant le déroulement du projet, en participant aux forums de discussions, surtout pour encourager la réflexion, indiquer des sites web susceptibles d'apporter des informations sur les sujets abordés, écarter certaines voies sans issue ; en faisant, au début des cours hebdomadaires, des bilans réguliers en présentiel avec les étudiants sur l'avancée des travaux, les problèmes qui se posaient.
Dans une première étape, il a fallu délimiter plus précisément le sujet, ce qui supposait de
- se renseigner et réfléchir sur la notion de citoyenneté
- dresser la liste des types de documents à étudier : après avoir énoncé un grand nombre de documents, les étudiants ont fait un tri et choisi ceux qui leur semblaient les plus pertinents
Chaque étudiant a ensuite choisi, souvent en fonction de ses centres d'intérêt ou de son histoire familiale, un document pour en faire une étude diplomatique complète. Cette tache était menée de façon individuelle, chacun rédigeant un chapitre destiné à être intégré dans le livre final, mais se rattachait au travail collectif grâce à la mise en place de deux outils qui ont été construits en commun pour assurer l'harmonisation de l'ensemble du dossier : la grille d'analyse diplomatique et la charte graphique.
Le projet a été mené essentiellement en ligne, ce qui a permis de continuer le travail en dehors des heures de présence à l'université, y compris les samedis et dimanches.