Colloque à Alger sur les relations séculaires entre l'Algérie, les Pays Bas et la Scandinavie (13 mars 2013)
Les Archives nationales algériennes ont organisé, hier, à Alger, un séminaire international sur les relations historiques entre l’Algérie, les pays scandinaves et les Pays-Bas durant la période allant du 16e au 19e siècles, avec la participation d’éminents historiens nationaux et étrangers. Ce séminaire, qui s’inscrit, selon les organisateurs, dans le cadre des festivités commémorant le 50e anniversaire de la récupération de la souveraineté nationale, a été rehaussé par la présence du ministre de la Communication, M. Mohamed Saïd, de l’ancien chef de gouvernement, M. Smaïl Hamdani, et des ambassadeurs et ambassadrices des pays scandinaves et de Hollande. À l’ouverture du séminaire, le directeur général des Archives nationales algériennes, Abdelmadjid Chikhi, a souligné les efforts consentis par son institution pour la réunion de la matière historique à même de permettre aux chercheurs la réalisation d’études sur une étape importante de l’histoire algérienne.
«Cette rencontre est la deuxième après celle que nous avons organisée fin janvier avec la Serbie sur les relations historiques algéro-yougoslaves. Elle vise à éclairer une période importante de l'histoire moderne et glorieuse de l’Algérie. Une période riche en événements historiques qui démontrent la souveraineté algérienne à cette époque», a-t-il expliqué, ajoutant que la rencontre permettra à son institution de collecter des archives qui concernent les relations communes entre l’Algérie et les pays scandinaves pour l’écriture de l’histoire de l’Algérie durant cette époque», a-t-il expliqué.
Il a précisé, également, que les Archives nationales ambitionnent d’intensifier leurs efforts pour englober tous les pays qui entretenaient des relations historiques avec l’Algérie, précisant, à ce titre, que la prochaine rencontre sera dédiée aux relations historiques avec les pays d’Amérique latine. L’ambassadrice de Suède à Alger, Eva Emnéus, a rappelé que les relations algéro-suédoises ne datent pas d’hier, précisant que ces dernières sont aussi vieilles que l’histoire qui lie les deux pays. «La première convention ou traité d’échange commercial entre les deux partenaires a été élaborée en 1729, l’année de l’ouverture du premier consulat suédois en Algérie», a-t-elle fait savoir. Mme Emnéus a présenté, à cette occasion, un ouvrage datant de 1530, écrit par Carl Reifteler, consul de suède à Alger durant cette époque. «Cet ouvrage intitulé Description de l’Etat et de la ville d’Alger, à travers lequel, ce consul partage ses mémoires, constitue une contribution très importante qui permet d’étudier tous l’aspect de la ville d’Alger», a expliqué l’ambassadrice, ajoutant qu’il sera traduit en deux langues, à savoir l’arabe et le français. De son côté, Arild R. Oyen, ambassadeur de Norvège à Alger, a rappelé que le premier accord signé entre l’Algérie et son pays remonte à 1746. Il s’agit, selon l’ambassadeur, d’un accord de paix signé entre le dey d’Alger et Frederick Roi du Couple Danemark-Norvège. M. Oyen a souligné l’engagement de son pays à mettre à la disposition des Archives algériennes, tous les documents utiles à l’écriture de l’histoire commune des deux pays.
L’ambassadeur des Pays-Bas à Alger, Frans Bijvoet, était également présent à cette rencontre. Intervenant à son tour, M. Bijvoet a rappelé que les relations entre les Pays-Bas et l’Algérie datent de plus de 400 ans. «Le début de ces relations se caractérise par deux points communs remarquables, qui sont la piraterie et la lutte contre l’Espagne», a-t-il dit. Il a fait savoir en outre qu’à partir de 1623, 12 accords et traités ont été signés entre les deux pays, dont l’un a été rédigé en langue arabe.
De son côté, la représentante de l’ambassadeur de Finlande à Alger a fait état de l’existence d’un nombre important de documents et d’ouvrages. Ces derniers parlent de l’histoire commune des deux pays. La plupart de ces documents font l’objet, actuellement, d’une traduction en langues arabe et française. D’autre part, le directeur des Archives turques, a souligné la coopération avec l’Algérie en matière d’archives et de sauvegarde de la mémoire. Le responsable des archives turques, qui remet des copies de document historique au directeur des Archives nationales algériennes, a souligné l’importance des archives ottomanes dans l’écriture de l’histoire de l’Algérie.
Réception de la première partie des archives relatives aux relations algéro-suédoises
Les Archives nationales ont réceptionné une partie des archives relatives aux relations algéro-suédoises. Il s’agit de documents, de photos et de lettres envoyées par le dey d’Alger au roi de la Suède, ainsi que d’une copie d’un passeport maritime confectionné par l’Algérie durant l’époque ottomane pour le contrôle du transport des navires. Ces archives ont été remises au directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, par la directrice des Archives nationales de la Suède, Anna Karin Hermodsson, en marge des travaux du séminaire international sur "Les relations historiques entre l’Algérie et les pays scandinaves et la Hollande entre le 16e et le 19e siècles".
À cette occasion, M. Hermodsson a affirmé que les archives remises à l’Algérie "constituent une partie des archives diplomatiques" sur les relations algéro-suédoises. Une matière historique susceptible d’enrichir les archives algériennes et de permettre aux historiens algériens d’étudier l’histoire de l’Algérie. Cette initiative sera suivie, selon Mme Hermodsson, par d’autres opérations à l’avenir
M. Chikhi a, pour sa part, salué cette initiative et rappelé les démarches de son institution visant la récupération du plus grand nombre possible d’archives sur les relations de l’Algérie avec d’autres pays, à l’instar de son expérience avec la Turquie concernant les archives relatives à l’époque ottomane et avec l’ex-Yougoslavie.
Salima Ettouahria