Cri du PIAF n°31 - Quoi de neuf sur le PIAF ?
Les 20 ans du lancement du PIAF
Le 17 novembre 2025, le Portail international archivistique francophone a fêté les 20 ans de son lancement à Tunis, le 17 novembre 2005, au Sommet mondial de la Société de l'information.
Il y a vingt ans, quelques esprits éclairés eurent une idée qui n'était pas si mauvaise : créer un portail pour les archives francophones, gratuit et libre d'accès. Pourquoi ? Parce que l'anglais gagnait du terrain, parce que le français méritait mieux, parce que les pays francophones partagent une tradition archivistique. Ce devint le PIAF.
Vingt années ont passé. Un million d'utilisateurs sont venus, ont cherché, ont trouvé. Soixante mille par an, venus des quatre coins du monde – d'Afrique, d'Europe, d'Amérique, d'Asie. Des archivistes, bien sûr, des étudiants qui projete de le devenir, des chercheurs en quête de méthodologie, des généalogistes désireux de comprendre comment traquer leurs ancêtres, tous réunis par cette passion étrange et magnifique : la mémoire.
Derrière cet édifice, dix-huit passionnés venus de Belgique, du Canada, de France, du Luxembourg, du Sénégal, de Suisse, de Tunisie, du Vietnam. Dix-huit bénévoles qui donnent leur temps, leur savoir, leur énergie, pour une cause : continuer à faire danser les traditions archivistiques de la Francophonie.
Et le miracle s'est produit. Le PIAF a traversé les frontières, jusqu'au Costa Rica où l'on a traduit ses cours en espagnol. Jusqu'au États-Unis d'Amérique (2ème pays à se connecter en 2025). Preuve, s'il en fallait, que la qualité finit toujours par s'imposer, que la générosité porte ses fruits, que la culture n'a pas de patrie même quand elle en défend une.
Vingt ans, donc. Le PIAF regarde vers l'avenir – intelligence artificielle, big data, révolution numérique – sans renier ce qui fait sa pérennité : l'excellence, la gratuité, le partage.
Le comité de pilotage du PIAF inaugure une nouvelle stratégie de communication sur LinkedIn
Lorsque le PIAF a vu le jour en 2005, il s'aventurait en territoire largement inexploré. Pionnier de la formation et de l'information archivistiques en ligne, le portail évoluait dans un paysage numérique encore embryonnaire. À cette époque, les institutions d'archives, les associations professionnelles et les revues spécialisées ne disposaient pas, pour la plupart, de sites internet. Les blogues, podcasts, tutoriels et chaînes YouTube relevaient de la science-fiction archivistique. Les portails thématiques n'existaient pas, les documents d'archives ne circulaient qu'au sein de leur lieu de conservation, et les inventaires restaient confinés aux salles de lecture. Si la messagerie électronique s'était diffusée à une vitesse fulgurante en moins d'une décennie, les réseaux sociaux tels que nous les connaissons aujourd'hui n'avaient pas encore vu le jour.
Vingt ans plus tard, le monde des archives – francophone comme international – a pleinement embrassé la révolution numérique. Les sites institutionnels sont bien établis. L'enseignement à distance a connu une croissance exponentielle, particulièrement depuis la pandémie de Covid-19, démocratisant l'accès au savoir archivistique. Désormais, formation, information et, de plus en plus fréquemment, consultation des documents eux-mêmes s'effectuent depuis n'importe quel écran, transformant profondément les pratiques professionnelles et les usages citoyens.
C'est dans cet esprit que le comité de pilotage du PIAF a décidé d'intensifier sa présence sur LinkedIn. Cette nouvelle politique de communication vise à valoriser ses nombreux partenaires, à diffuser ses contenus enrichis, et à fédérer davantage encore la communauté archivistique francophone internationale. LinkedIn offre un espace privilégié pour tisser des liens professionnels, partager des expertises et construire des synergies durables.
Cette nouvelle stratégie de communication est pilotée par Gaëlle Dulion, archiviste aux Archives nationales du Luxembourg et membre du comité de pilotage du PIAF depuis mars 2025.
Stage Technique International d'archives 2025
Du 10 au 28 novembre 2025, l'Institut national du patrimoine, rue Vivienne à Paris, a accueilli une nouvelle promotion du Stage technique international d'archives (STIA), dispositif emblématique de la coopération archivistique francophone. Créée en 1951 dans le contexte de l'après-guerre et de la reconstruction intellectuelle internationale, cette formation a longtemps été portée par le département des formations du ministère de la Culture français, avant d'être confiée à l'Institut national du patrimoine qui en perpétue aujourd'hui l'esprit et l'ambition.
Depuis plus de sept décennies, le STIA constitue un pilier essentiel de la formation professionnelle des archivistes francophones, leur offrant l'opportunité d'approfondir leurs savoir-faire, d'affiner leur expertise et de tisser des réseaux durables au sein de la communauté internationale. La promotion 2025 a réuni vingt archivistes venus de seize pays répartis sur quatre continents : Belgique, Bénin, Brésil, Cameroun, Canada, Côte d'Ivoire, Djibouti, Égypte, Éthiopie, France (Saint-Pierre-et-Miquelon), Hongrie, Luxembourg, Madagascar, Maroc, République dominicaine et Suisse. Cette diversité géographique et culturelle fait la richesse du stage et favorise les échanges de pratiques entre traditions archivistiques différentes.
Comme chaque année, les stagiaires ont tenu un Journal de bord désormais accessible en ligne sur le PIAF [lien]. Par équipes de deux ou trois, ils ont consigné quotidiennement leurs activités, enrichissant leurs récits de photographies évoquant tant les sessions parisiennes que le voyage d'études à Strasbourg. Cet exercice collectif d'écriture laisse à la promotion, à l'Institut national du patrimoine et au PIAF une trace vivante et conviviale de ces semaines intenses que nous espérons fondatrices pour chacun. Pour certains stagiaires, ces journées marquent également le début d'une collaboration durable avec le PIAF, prolongeant ainsi le dialogue amorcé rue Vivienne.
Dernières nouveautés sur le Portail
Le PIAF a récemment lancé une série de podcasts vidéos destinés à accompagner les apprenants dans leur découverte de ses modules de formation en archivistique. Cette initiative pédagogique novatrice propose des capsules introductives d'environ cinq minutes qui synthétisent l'essentiel des contenus de chaque module. L'objectif est de permettre aux utilisateurs du portail, qu'ils soient étudiants, professionnels en formation continue ou simplement curieux, d'appréhender rapidement les concepts fondamentaux structurant chaque enseignement avant d'entreprendre l'étude approfondie des cours complets.
Six épisodes sont actuellement disponibles, couvrant des thématiques aussi variées que la gestion des documents courants et intermédiaires (module 5), la description archivistique et contextuelle (module 6), la gestion des documents numériques au stade courant (module 7B), la numérisation (module 9), ainsi que la création d'un service d'archives (module 13). Chaque vidéo offre une porte d'entrée accessible et structurée vers des savoirs archivistiques parfois complexes.


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