Le Maroc et le Sénégal revisitent les multiples fonctions des archives
« La place des archives dans la vie des nations ». Tel est le thème de la table ronde organisée le samedi dernier, jour de l’Achoura, par l’Association Hassan II pour la culture islamique (Ahci) au Sénégal. Les conférenciers du jour, Marocains et Sénégalais, ont mis en exergue les multiples missions des archives.
La rencontre qui avait pour cadre la Maison de la culture Douta Seck a réuni des oulémas, des responsables et des élèves d’écoles islamiques, des étudiants en arabes, la Ligue des étudiants marocains au Sénégal ainsi que les autorités sénégalaises et les membres de la représentation diplomatique de Sa majesté, le roi Mohamed VI à Dakar. L’ambassadeur du Maroc au Sénégal a été représenté par le ministre conseiller, Ben Rihani. Les conférenciers du jour étaient le Dr Ahmed Chokri de l’Institut des études africaines de Rabat, Demba Teuw, bibliothécaire à l’Institut islamique de Dakar et le Dr Babacar Ndiaye, directeur des Archives nationales du Sénégal.
A l’ouverture des débats, le secrétaire général de l’Association Hassan II pour la culture islamique (Ahci) , le Dr Elhadji Ibrahima Thiam, déclare : « les archives occupent une place primordiale dans le processus de construction de l’identité nationale. Car une nation sans archives est une personne sans identité ». Avant de déplorer que malgré cette importance, les archives sont très mal connues. Le secrétaire général de l’Ahci a aussi invité à une prise de conscience afin d’étudier et de diffuser les documents d’archives et les manuscrits arabo-islamiques qui sont dans les maisons.
A sa suite, le ministre conseiller de l’ambassade du Maroc au Sénégal a abondé dans le même sens. « La question des archives est importante. Car, s’il n’y a pas d’archives, il n’y a pas de traces de l’existence de l’Etat. Quand il n’y a pas d’archives, il n’y a pas d’Etat », a-t-il soutenu.
Dans sa communication, le directeur des Archives nationales du Sénégal, le Dr Babacar Ndiaye, a passé en revue les différentes missions des archives qu’il qualifie de « terreau fertile pour la mémoire ». Selon toujours le conférencier, « les archives constituent des éléments reconnus indispensables à l’identité des nations ». Le Dr Ndiaye laisse entendre qu’« un peuple sans archives est un peuple amnésique ». C’est la raison pour laquelle, dit-il, « les archives jouent un rôle éminent dans la vie d’une nation ». Le Dr Ahmed Chokri de l’Institut des études africaines de Rabat a replongé l’assistance dans les relations séculaires qui ont existé entre le Maroc et l’espace sénégambien et qui remontent au 16e siècle.
Source : http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=54359