"Les archives entre tradition et modernité" (Alger, 7-8 juin 2011)

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10 années 3 mois

Ce colloque a réunit plusieurs acteurs africains. Plusieurs thématiques communes ont été abordée dont les difficultés d'accès, pour certains pays africains, aux archives de leur pays.

Le journal "El moujahid" a publié sur son site deux comptes rendus :

  1- Les participants au colloque africain sur les archives tenu à Alger les 7 et 8 juin, sur le thème «Les archives entre traditions et modernité», ont appelé à la création d’un fonds de développement des archives en Afrique.  A la fin des travaux, les participants ont recommandé à l’Union africaine de mobiliser tous les mécanismes nécessaires pour mettre en place ce fonds, avec la participation de plusieurs pays africains, et qui vise le développement des archives dans ces pays, notamment ceux ayant été colonisés. Les directeurs des centres africains des archives ont appelé à mettre au point une base juridique à même de permettre une gestion moderne des archives et au renforcement de la coopération Sud-Sud entre les professionnels des archives, et l’encouragement de la collaboration entre pays africains pour la récupération des archives, ainsi que l’échange de moyens et d’expériences. Ils ont, d’autre part, appelé le Conseil international des archives à consacrer un espace aux activités du groupe Afrique, en application des recommandations des travaux de la conférence de CITRA en Espagne. Les Archives nationales avaient organisé un colloque avec la participation de représentants de plusieurs pays africains qui ont débattu un certain nombre de thèmes dont «Les archives africaines de l’oral au virtuel», «Les archives à l’ère des mutations » et «Les archives au service de l’Administration».

2- Un pays sans mémoire est un pays sans avenir a-t-on l’habitude de dire. La question de l’écriture de l’histoire mérite une nouvelle fois d’être posée à partir d’un tel constat.
Nous assistons depuis la période post-indépendance à un débat sans fin à ce sujet où est rappelée de façon incessante, la nécessité de l’écriture de l’histoire qu’il faut restituer avec fidélité aux générations futures.
Force est de constater qu’il y a une  certaine inertie émanant des milieux intellectuels nationaux à s’investir dans une telle mission, et lorsque cela se produit cela n’est jamais dénué de polémiques comme des exemples récents viennent le démontrer, là où la sérénité et le débat critique auraient dû prévaloir. La non disponibilité des archives est souvent mise en avant, pour justifier les manquements en la matière et l’indigence de la production nationale. C’est une question particulièrement épineuse à régler. On sait qu’une partie assez vaste de ces archives nationales gît dans des institutions et autres officines françaises une autre partie se retrouve dans un certain nombre d’autres pays qui ont partie liée avec l’histoire de notre pays, la Turquie notamment. Il y a enfin celles qui existent en Algérie même et  qui pour des raisons diverses, ne sont pas rendues accessibles à toutes celles ou ceux souhaitant s’investir dans la recherche. Le Centre national des archives, institution qui ouvre ses portes au public est loin de répondre aux attentes, sans que ceux qui président aux destinées de cette institution n’y soient pour quelque chose dans cette situation.
Leur mérite est de se dire mobilisés pour que la situation évolue dans le bon sens. C’est dans cet esprit que vient de se tenir à Alger, un colloque africain sur les archives où a été posée et souvent rappelée, la difficulté d’accès pour les pays africains aux archives qui concernent l’histoire des pays respectifs et détenues par les puissances ex-coloniales.
Ce fut l’occasion pour un appel à la mobilisation et l’encouragement à la coopération et à la collaboration entre pays africains pour la récupération des archives, une action concertée qui n’exclut pas une projection sur l’avenir à travers l’utilisation des moyens de communication modernes pour une utilisation  profitable pour tous.
Tahar Mohamed Al Anouar