Projet de sauvetage des archives néerlandaises en Guyane
Les archives néerlandaises en Guyane, inscrites sous le label Mémoire du monde de l’UNESCO en 2011, sont dans un état déplorable. La corrosion de l’encre, les insectes et le climat tropical ont rendu ces documents extrêmement fragiles au fil du temps. Le Projet de sauvetage des archives néerlandaises en Guyane est un exemple du rôle central que peut jouer le label Mémoire du monde de l’UNESCO pour la coopération internationale en matière de culture.
L’histoire de la colonisation de la Guyane par les Pays-Bas est mal connue. Le 2 juin 1621, la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (DWIC en anglais), reçoit une charte de la part de la République néerlandaise pour établir un monopole commercial dans les indes occidentales dont la juridiction couvre le continent américain, les Caraïbes ainsi que l’Afrique de l’Ouest. Suite à la perte du « Brésil néerlandais » en 1654, le sucre devint la raison d’être de l’entreprise coloniale des européens en Guyane et sur la côte sauvage entre le Brésil et le Venezuela.
Une grande quantité de documents écrits issus de la présence et de l’administration coloniale néerlandaise ont pu être préservés en Guyane, qui détient environ 10 à 15 mètres d’archives néerlandaises des XVIIe et XIXe siècles (la quantité exacte est inconnue). Ces archives font partie des archives de la DWIC. Dans beaucoup des anciens pays colonisés par la DWIC, comme la Guyane, il n’y a plus ou très peu de traces écrites datant de cette époque. Le caractère unique et la valeur universelle des archives de la DWIC pour l’humanité a été officiellement reconnue et inscrite sous le label Mémoire du monde de l’UNESCO en 2011.
Conscients de la valeur de ces archives et alarmés par les rapports de plusieurs chercheurs en visite en Guyane pour les étudier, les archives nationales néerlandaises (Nationaal Archief) se sont rendus aux archives nationales de la Guyane en mai 2012 pour évaluer l’état des documents et établir un plan d’action. Au fil du temps, la corrosion de l’encre, les insectes et le climat tropical ont rendu les archives extrêmement fragiles et les ont souillées à cause de structures de stockages insuffisantes. Si rien n’est fait, un nombre croissant de documents vont devenir illisible et retourner à l’état de fragment.
Cette visite a également permis d’établir qu’il y a un fort besoin d’acquisition de compétences en matière de conservation des documents dans le pays. C’est pourquoi le Projet de sauvetage des archives néerlandaises en Guyane ne vise pas seulement la préservation des archives néerlandaises détenues par les archives nationales de Guyane mais compte également donner au pays les infrastructures et compétences nécessaires à la gestion d’un projet de prénumérisation.
Le projet se concentre notamment sur la préservation et la création d’un accès numérique pour ces archives. L’objectif final est de rendre ces archives accessibles à la communauté mondiale des chercheurs et à toute personne intéressée par l’histoire coloniale des Pays-Bas en Guyane.
En collaboration avec les archives nationales de Guyane, les archives nationales néerlandaises chercheront activement à fournir, à titre gracieux, un appui financier pour la formation du personnel, le conseil et l’achat de matériel de numérisation. Partenaire voisin et elles aussi détentrices de certaines archives de la DWIC, les archives nationales du Surinam (Nationaal Archief van Suriname) ont déjà proposé leur assistance et leurs conseils.
Source : site de l'UNESCO